En 2024, plus de fusées lancées dans l’espace que jamais… mais un grave danger les guette

Décollage du lanceur russe Soyouz MS-22.

© Nasa, Bill Ingalls

Nous sommes définitivement entrés dans une nouvelle ère spatiale en 2024, année du record absolu de lancements orbitaux avec 263 lancements réussis.

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Graphique des lancements orbitaux par année selon Space Stats. 2024 est en tête.

© spacestatsonline.com

Les USA et SpaceX Falcon 9 loin devant la concurrence, l’Europe en queue de classement

Selon le site spécialisé Space Stats, voici comment sont répartis ces lancements de fusées par pays :

  • États-Unis : 158
  • Chine : 68
  • Russie : 17
  • Japon : 7
  • Inde : 5
  • Iran : 4
  • Europe : 3
  • Corée du Nord : 1

Sans surprise, le lanceur le plus utilisé au monde est le Falcon 9 de SpaceX avec 132 lancements, loin devant le Soyouz 2 et ses 17 lancements. L’Europe fait à peine mieux que la Corée du Nord, mais l’arrivée sur le marché aéronautique d’Ariane 6 devrait lui permettre de retrouver un peu de couleurs.

La carte des lieux de tournage est également assez révélatrice. Si les Etats-Unis sont largement en avance, on observe que le centre géographique s’est déplacé vers l’Asie.

Carte des sites de lancement orbital.

© spacestatsonline.com

Et si tout s’arrêtait d’un coup ?

Syndrome de Kessler (image d’illustration).

© Généré sur Grok par Brice Haziza

Il ne s’agit pas d’une question rhétorique ni d’un discours catastrophique gratuit. En effet, le syndrome de Kessler a été théorisé en 1978 à la NASA. Il montre comment une simple réaction en chaîne de débris spatiaux pourrait nous priver complètement d’orbites basses et hautes, voire de tout l’espace. Voici une carte – pas à l’échelle, bien sûr – montrant ces anneaux de débris.

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Populations de débris spatiaux vues depuis l’extérieur de l’orbite géosynchrone (GSO). Il existe deux principaux champs de débris : l’anneau d’objets en orbite géostationnaire et le nuage d’objets en orbite terrestre basse (LEO).

© Bureau du programme Nasa Orbital Debris, galerie photo (domaine public)

Le syndrome de Kessler illustre simplement un autre type de pollution que celle que nous connaissons sur Terre : la quantité de nos déchets devient problématique même dans l’espace. Actuellement, selon les orbites choisies, la probabilité qu’un satellite soit heurté par des débris spatiaux est d’environ 1 %.

Sachant que le Cnes comptait 7 500 actifs en 2023, ce n’est pas négligeable ! De plus, toutes les orbites ne sont pas également encombrées : l’orbite basse (LEO) est clairement plus encombrée, mais c’est aussi là que l’atmosphère est la plus efficace pour détruire les petits éléments. Ainsi, entre 800 km et 1 200 km, c’est là que la réaction en chaîne risque le plus de se produire. Quand on pense au nombre de tirs nécessaires au programme Artemis ou à une hypothétique conquête martienne, Elon Musk pourrait vite perdre le sommeil…

Les destructions d’engins spatiaux en orbite sont plus fréquentes qu’on pourrait le penser. Par exemple, l’année dernière Boeing a vu exploser un de ses satellites Eutelsat, la Chine en a délibérément détruit un en 2007 et l’Inde également en 2019. Mais tous ces actes génèrent des quantités de débris. Il est même possible qu’il existe des « satellites tueurs » comme Kosmos 2499, car la capacité d’un pays à se débarrasser d’un satellite espion ou nuisible est cruciale. L’actualité géopolitique tente de nous en convaincre…

Pour finir sur une touche un peu plus légère, contribuant néanmoins potentiellement au syndrome de Kessler : saviez-vous que les astronautes ont perdu plusieurs objets dans l’espace. Cela va du gant d’Ed White aux appareils photo, en passant par les brosses à dents, les outils, etc. Une combinaison spatiale entière (Orlan) a même été envoyée en orbite pour un test de résistance !

Libération de la combinaison Orlan dans l’espace pour un test de résistance.

© Nasa

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