Que s’est-il réellement passé en 1831 ? Jusqu’alors, on savait seulement qu’un volcan était entré en éruption, provoquant un refroidissement global d’environ 1°C. Le phénomène a provoqué de mauvaises récoltes et des famines dans le monde entier. Ni l’identité exacte du volcan ni la date précise à laquelle il est entré en éruption n’étaient connues, ce qui a longtemps suscité de nombreux débats au sein de la communauté scientifique.
Jusqu’à ce que, fin 2024, des chercheurs de l’université de St Andrews (Écosse) affirment avoir résolu le mystère, raconte le quotidien britannique The Independent. Il s’agirait du volcan Zavaritskii, situé sur l’île isolée et inhabitée de Simushir, qui fait partie de l’archipel des Kouriles, territoire disputé entre la Russie et le Japon.
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Actuellement contrôlée par les Russes, l’île de la mer d’Okhotsk fonctionne comme un avant-poste militaire stratégique. Pendant la guerre froide, les Soviétiques utilisaient Simushir comme base secrète de sous-marins nucléaires, amarrant les navires dans un cratère volcanique inondé. L’éruption se serait produite au printemps ou en été, estiment des chercheurs de l’université de St Andrews.
Îles peu étudiées
Cette toute nouvelle étude dirigée par Will Hutchison, de l’École des sciences de la Terre et de l’environnement, révèle comment les carottes de glace, c’est-à-dire les échantillons prélevés sur les calottes glaciaires, ont été analysées. Une correspondance parfaite entre ces carottes et les rapports de cendres a été identifiée. L’enquête, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, a permis à Will Hutchison et son équipe de dater avec précision les dépôts de carottes de glace et de les associer au volcan Zavaritskii.
-« Ce n’est que ces dernières années que nous avons développé la capacité d’extraire des éclats de cendres microscopiques des carottes de glace polaires et d’effectuer des analyses chimiques détaillées. Ces éclats sont incroyablement petits, environ un dixième du diamètre d’un cheveu humain.vulgariser Will Hutchison.
Le fait que les îles Kouriles soient très peu étudiées, alors qu’elles sont très volcaniques, a rendu les recherches laborieuses, comme l’explique le chercheur : “Trouver la correspondance a pris beaucoup de temps et a nécessité une collaboration approfondie avec des collègues du Japon et de Russie, qui nous ont envoyé des échantillons collectés sur ces volcans éloignés il y a des décennies.”
Même si nous avons évité une catastrophe mondiale en 1831, nous ne sommes peut-être pas entièrement tirés d’affaire. Selon les chercheurs, l’éruption d’un volcan en Californie, en Islande ou en Indonésie pourrait faire des ravages sur Terre, l’humanité n’étant pas suffisamment préparée pour faire face à ce phénomène rare et dévastateur.