L’EOSC rassemble ses forces au sein d’une fédération
Autre collaboration internationale, à l’échelle européenne cette fois : le programme Cloud européen pour la science ouverte (EOSC), qui propose aux scientifiques de toutes disciplines un catalogue de services partagés pour la science ouverte. Près de dix ans après son lancement par la Commission européenne en 2016, l’EOSC rassemble désormais ses forces au sein d’un nouvel environnement tangible et pérenne : la fédération EOSC. Volker Beckmann, responsable de la mise en œuvre de l’EOSC en France, explique la genèse de cette nouvelle approche : « Jusqu’à présent, l’EOSC fonctionnait sur la base de projets, avec de nouveaux appels pour gérer le noyau de l’EOSC tous les trois ans, ce qui limitait sa viabilité et sa pérennité. Ce mode de fonctionnement a fragilisé l’offre de services. Cette fédération regroupant les fournisseurs de données et de services de recherche, dont le soutien s’appuiera sur un modèle économique solide, apporte une dynamique à la hauteur des ambitions de la recherche européenne. Cela n’empêche pas les appels à projets pour continuer à développer l’EOSC mais dans un contexte de gouvernance et de fonctionnement clarifiés et bien identifiés. »
Annoncée cette année, la fédération EOSC a déjà reçu 121 propositions, dont 17 en France. Le CNRS n’est pas en reste avec sa volonté de contribuer aux différents nœuds de la fédération – c’est-à-dire des structures composites articulées en plusieurs services proposés à la communauté scientifique – et d’en coordonner potentiellement trois autour de Data Terra pour le système Terre, Escape pour l’astronomie. et physique des particules et HAL+ pour les archives ouvertes. Suzanne Dumouchel, coordinatrice CNRS sur les sujets EOSC, certifie que l’organisme de recherche « est largement impliqué à plusieurs niveaux dans la construction de la fédération EOSC » avec le soutien des nœuds mais aussi en participant aux travaux de l’association EOSC.
La France en tête du classement de Leiden
En cohérence avec la dynamique européenne de science ouverte, André Brasil, chercheur au Centre d’études scientifiques et technologiques de l’Université de Leiden, est venu partager les avancées de l’expérimentation de son classement international qui intègre désormais les principes de la science ouverte. LE Classement de Leyde est le premier classement à utiliser exclusivement des données ouvertes – notamment via la base de données OpenAlex – et cohabitera avec le classement historique, basé sur des données propriétaires, pour comparer les résultats. La disponibilité et la centralisation des données ouvertes et des métadonnées sont un processus récent qui s’organise progressivement à l’échelle internationale.
Six ans après le lancement du premier Plan National pour la Science Ouverte, force est de constater que la France a un rôle international majeur dans les pratiques de science ouverte, comme le souligne André Brasil à propos de l’analyse des préprints : « Si l’on regarde la liste des préprints d’OpenAlex, la France montre la voie aux autres pays et le CNRS n’est rien de moins que l’institution numéro 1 au monde ».