A la cantine, mardi c’est… Hé, c’est quoi d’ailleurs ? Pas facile pour les 1 000 écoliers des 15 écoles de la ville, 12 publiques et 3 privées, de savoir quel plat se cache dans l’assiette. Ils ont participé à un déjeuner à l’aveugle dans le cadre de la Journée internationale du handicap. La Ville de Tours a monté cette opération avec l’association Valentin-Haüy et l’Institut de rééducation et d’éducation à la communication, l’audition et la vue (Irecov), à Tours-Nord, comme elle le fait tous les deux ans. A l’école Michelet, seul le deuxième service avait le souci de s’adresser uniquement aux « grands ».
Carottes râpées pas en reste
« Les enfants portent un bandeau sur les yeux pour manger des plats faciles à reconnaître. Au préalable, l’équipe d’enseignants a préparé l’intervention avec un peu de formation. » explique Anne Gaëlle Hochart, du service éducation et alimentation de la Ville.
Les enfants arrivent, s’assoient sur les tables avec seulement les couverts. Le bandeau se met sur les yeux, comme pour un long trajet. Il n’a pas fallu longtemps pour identifier les carottes râpées. Aurélie Ardouin, enseignante, n’en revient pas : ils mangent toute leur assiette. « En général, ils les quittent. » Achille les reconnut aussitôt, “goûter”.
Le plat principal arrive : du chou-fleur aux œufs. La Ville avait pris soin d’éviter les plats en sauce. Le plat était également reconnu facilement, mais il n’était pas facile de couper les œufs. « On nous a expliqué comment faire glisser le couteau sur l’assiette pour reconnaître, au bruit strident mais aussi à la sensation, le côté tranchant. Pour boire, il faut utiliser son doigt, faire le tour du verre pour le repérer », explique Clovis, surpris par toutes ces sensations. Les enseignants conseillent également de considérer votre assiette comme un cadran.