Il avait économisé de l’argent pendant un moment pour s’acheter un chapeau en laine Moncler. Mais l’achat n’a pas eu lieu. Luis, 16 ans, s’est rendu mercredi à la boutique de la marque située dans la Bahnhofstrasse à Zurich, accompagné de deux amis. « À la caisse, on m’a demandé si j’étais majeur. Quand la vendeuse a su que j’avais 16 ans, elle a refusé la vente et m’a redirigé vers la boutique en ligne », s’étonne Luis.
« Ce règlement protège les mineurs, mais aussi leurs parents. Un enfant aurait pu prendre la carte de crédit des parents à leur insu et l’utiliser pour un achat dans l’un de nos magasins. Les mineurs ne devraient pas pouvoir acheter facilement des articles coûteux sans entrave, car cela pourrait conduire à des dettes élevées », explique un porte-parole de Moncler.
Moncler n’est pas la seule marque à pratiquer cela. Les mineurs non accompagnés ne sont pas non plus autorisés à effectuer des achats dans les magasins des marques Gucci et Louis Vuitton, entre autres. L’explication de Moncler ne convainc pas Gregor Mägerle, conseiller en prévention des dettes à Zurich. « Un jeune de 16 ans qui épargne pour un chapeau coûteux démontre une compétence financière. Le problème, ce sont les achats impulsifs qui dépassent le budget», estime-t-il.
Egalement conseiller financier, Philipp Frei ne comprend pas non plus les explications. Pour lui, les boutiques de luxe cherchent avant tout à créer une expérience de shopping d’élite pour les clients réguliers. “Ils veulent des clients qui paient et pas des jeunes qui viennent voir, dont la plupart n’ont pas les moyens”, critique-t-il.