La fusée Ariane 6 enfin prête à décoller – .

La fusée Ariane 6 enfin prête à décoller – .
La fusée Ariane 6 enfin prête à décoller – .

« Ça s’est très bien passé […] « Comme une horloge suisse, confie Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial à l’ESA, il n’y a aucun point critique qui remette en cause la date de lancement. » Chacune des étapes préparatoires à ce vol inaugural a été scrutée ces derniers mois par les acteurs du spatial européen, le retard de quatre ans d’un programme ayant coûté 4,5 milliards d’euros ayant mis en évidence la fragilité européenne.

Depuis le dernier vol d’Ariane 5 il y a un an, les Européens ne peuvent plus mettre seuls en orbite un satellite : depuis l’invasion de l’Ukraine, ils n’ont plus accès au lanceur moyen russe Soyouz, tiré depuis 10 ans depuis la Guyane, et la fusée Vega-C est clouée au sol depuis fin 2022 après un accident. « Tout ce qui pouvait mal tourner a mal tourné », déplore le patron de l’ESA, Joseph Aschbacher. C’est pourquoi « Ariane 6 est cruciale pour l’Europe, qui doit absolument avoir un accès indépendant à l’espace », selon lui.

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En images : découvrez la fusée Ariane 6, en route vers son prochain vol inaugural

PORTFOLIO – La date du lancement inaugural de la fusée Ariane 6, prévu pour la première quinzaine de juillet, doit être annoncée à l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin (Allemagne) qui ouvre ce mercredi 5 juin 2024. L’occasion de découvrir le nouveau lanceur spatial européen d’ArianeGroup qui remplacera Ariane 5

Pas question de passer à côté d’une économie spatiale florissante, qui devrait représenter 822 milliards de dollars dans 10 ans, soit près des deux tiers de plus qu’aujourd’hui selon le cabinet Novaspace, ni de ne pas être libre d’agir dans un contexte de tensions géopolitiques. Décidée en 2014, Ariane 6 pourra aussi bien placer des satellites en orbite géostationnaire, à 36.000 kilomètres d’altitude, comme sa devancière Ariane 5, que mettre en orbite des constellations à quelques centaines de kilomètres de la Terre.

9 lancements par an

Pour ce faire, l’étage supérieur de la fusée est doté du moteur Vinci, qui peut être rallumé pour larguer les satellites à divers endroits avant de retomber dans le Pacifique pour éviter de laisser davantage de débris en orbite. Si le lanceur a déjà été « qualifié » au sol, le vol inaugural est « une démonstration que tous nos modèles thermiques, mécaniques, etc. fonctionnent », explique Toni Tolker-Nielsen. La fusée emportera 18 « passagers », des microsatellites universitaires et des expériences scientifiques.

« Ce premier vol est un moment important pour nous tous, ce n’est pas seulement l’aboutissement des efforts de développement, mais aussi le début de la phase opérationnelle », pointe Franck Huiban, directeur des programmes civils d’Arianegroup, le maître d’œuvre industriel. Le premier vol commercial devrait avoir lieu à la fin de l’année et 14 autres dans les deux ans suivants. « Ariane 5 a été conçue pour aller jusqu’à 7 lancements par an tandis qu’Ariane 6 a été conçue pour permettre 12 lancements par an, avec un niveau initial de 9 lancements » par an, rappelle Franck Huiban. Loin de l’américain SpaceX qui a lancé 14 Falcon 9 rien qu’en mai.

30 missions

Pas de quoi être rentable : les États membres de l’ESA ont accepté de payer jusqu’à 340 millions d’euros par an pour assurer son modèle économique du 16e au 42e vol en contrepartie d’une réduction de 11 % des coûts de la part des industriels. Les 15 premiers vols ont déjà été financés. Mais le carnet de vol est déjà bien rempli avec 30 missions, dont 18 pour déployer la constellation Kuiper d’Amazon. « C’est absolument inédit pour un lanceur qui n’a pas volé », s’est réjoui fin juin Stéphane Israël, patron d’Arianespace, chargé de la commercialisation et de l’exploitation de la fusée.

 
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