“Je peux faire rire avec d’autres blagues que l’autodérision” : Paul Mirabel, l’humoriste au succès fulgurant qui vient de démarrer son deuxième spectacle, veut se débarrasser de son personnage “fragile” pour explorer une comédie “adulte” .
Rencontré par l’AFP, l’artiste de 28 ans, longs cheveux blonds, lunettes rondes, pull rose, se confie entre deux représentations de son one man show “Par amour”, joué au Théâtre des Variétés de Paris jusqu’à fin décembre. Avant de se lancer dans une tournée des grandes salles jusqu’au printemps 2026, plus de 200 dates en France, en Belgique et en Suisse, dont beaucoup sont déjà « sold out ».
Impassible, Paul Mirabel s’est fait connaître en 2020 au Festival de Montreux, en Suisse, pour son sketch “Je me suis fait racketter” (27 millions de vues sur YouTube) et pour son premier spectacle, “Zèbre”, mettant en avant son personnage de garçon pudique. , conscient de son corps et de sa timidité.
Avec une comédie efficace basée sur des phrasés lents et des silences, lui donnant un côté lunaire.
Mais on n’est “plus la même personne à 28 ans qu’à 22 ans”, dit-il, reconnaissant être devenu “adulte”. Le stand-up aux deux millions d’abonnés sur Instagram et 2,3 millions sur TikTok explore, dans “Par amour”, un moment de sa vie amoureuse, raconte sa notoriété et révèle ses angoisses existentielles en s’exposant davantage.
“Il était important de souligner un peu plus le fait que je ne me cantonnais pas à un seul personnage”, “timide et maladif”, “fragile et immobile, qui est victimisé”, estime-t-il. Sur scène, le flow s’accélère, les échanges et les improvisations avec le public se multiplient.
« J’ai un sketch dont je suis super fière sur le féminisme, par exemple. Je n’aurais jamais pensé pouvoir faire rire les gens sur un sujet sérieux. “Cela m’a rassuré de ne pas avoir à me cacher derrière des blagues d’autodérision pour faire rire les gens.”
– « Pas un petit soupir du nez » –
Lorsqu’on lui demande d’analyser la recette de son succès, Paul Mirabel, qui s’apprête à « passer » de l’émission présentée par Nagui sur France Inter à la matinale avec de temps en temps des posts d’ambiance, répond : « J’essaie de me mettre au travail, de cultiver l’originalité, qui revient à être soi-même. Je n’essaie pas de me donner le bon rôle, je dis juste les choses que j’ai envie de dire.
Lui qui préférait l’humour aux études de commerce dit avoir traversé « toutes les scènes possibles et imaginables », du bar à chicha aux petites scènes de province où il ne jouait que sept à huit minutes le soir. Ayant aussi vécu un moment « d’échec violent », ayant tout laissé en friche quelques trimestres à l’étranger, avant de remonter sur scène.
Désormais, il conçoit ses croquis sur son téléphone, un petit carnet ou son ordinateur. “Nous écrivons des choses, nous nous entraînons à les faire dans de petits ‘comedy clubs’, nous voyons ce qui marche et ce qui ne marche pas.”
« Mon exigence est qu’il rigole et qu’il rigole bien. Pas un petit sourire ni un petit pincement, pas un petit soupir du nez. Je ne garde pas ça», assure-t-il.
Et lors de sa tournée, il s’autorise à « changer de temps en temps des petites notes, comme une partition musicale ».
Ses mentors ? Gad Elmaleh, Jamel Debbouze et Florence Foresti.
À chaque fois qu’il monte sur scène, Paul Mirabel ressent « un mélange de surconcentration, d’excitation et de stress », mais « pas le stress qui paralyse ».
En revanche, « j’ai toujours de la timidité, j’ai l’impression qu’on ne peut pas en guérir », confie-t-il.
Le jeune homme a « d’autres projets artistiques » : écrire « des films, des séries ». « J’aimerais aller dans ce sens. C’est dans un coin de ma tête.