Testez le remake de Dragon Quest III HD-2D

Conditions de test : Nous avons terminé le jeu sur PS5 en difficulté normale avec un doublage japonais.

Dragon Quest Daima

Remake de Dragon Quest III HD-2D prouve que, malgré les années, un jeu culte qui a inspiré les plus grands reste intemporel. Bien que ce titre soit une légende au Japon, son adaptation n’a pas été une mince affaire. Conçu dans les années 80, Dragon Quête III est initialement sorti sur NES en 1988 avant de connaître plusieurs adaptations sur Super NES, Game Boy Color et mobile.

Un joyau du jeu de rôle heroic fantasy japonais dans la plus pure tradition qui est porté par un trio talentueux : Yuji Horii (game designer), Akira Toriyama (concepteur de personnages et monstres) et Koichi Sugiyama (compositeur). Si les deux derniers nous ont malheureusement quittés, leur héritage continue de briller, notamment celui d’Akira Toriyama, qui connaît ces dernières années un véritable retour aux sources avec Terre de sable et Dragon Ball Daima.

Ce remake met particulièrement en valeur le travail d’Akira Toriyama sur la conception des monstres, tout en améliorant également les nombreux personnages clés du jeu. Les sprites haute résolution bénéficient de textures améliorées, d’effets d’ombre et de lumière, ainsi que d’animations uniquement qui rendent les combats plus vivants et dynamiques.

Cet exemple reflète parfaitement l’ensemble du titre, qui parvient à être plus immersif et expressif. Le résultat est une expérience nostalgique et enrichie pour les fans ayant déjà terminé le jeu, tout en offrant un point d’entrée plus accueillant pour les nouveaux arrivants. Malgré le poids des années, tout a été mis en œuvre pour que les nouveaux joueurs se sentent à l’aise, grâce à des ajouts de confort respectant notre époque, mais toujours dans la limite de la fidélité à l’œuvre originale. Pour les vétérans qui souhaitent revivre l’aventure en se concentrant uniquement sur la mise à jour visuelle, il est possible de jouer à la « vieille école » en faisant l’impasse sur les nouveautés, mais l’initiative vous reviendra.

Accueillir les débutants ?

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Parce qu’il y a beaucoup d’éléments de confort qui réduisent la frustration souvent associée aux jeux de cette époque afin que les nouveaux joueurs puissent profiter de la découverte sans trop se forcer. Il s’agit d’abord de choisir entre trois modes de difficulté (modifiables à tout moment de la partie) :

  • Quête du dragonnet : Cela correspond au mode facile pour ceux qui veulent principalement profiter de l’histoire.
  • Dragon Quest : le mode normal et recommandé pour avoir un défi équilibré (le mode que nous avons choisi).
  • Draconian Quest : Un mode très difficile avec des ennemis plus puissants, moins d’EXP et moins de pièces d’or.

Contrairement à Dragon Quête XIoù les monstres sont visibles dans les environnements, Remake de Dragon Quest III HD-2D conserve un système traditionnel de batailles aléatoires. Ces affrontements sont relativement fréquents, et il n’est pas rare de vivre un Game Over inattendu. Habituellement, une défaite se traduit par la perte de la moitié de notre or lors du rechargement à la dernière église où nous nous sommes confessés. Cependant, grâce à une sauvegarde automatique activée après chaque combat ou changement de décor, aucune progression ni argent n’est perdu.

On nous donne le choix entre cette sauvegarde automatique ou un chargement à l’ancienne pour ceux qui souhaitent une expérience authentique. Mais ce confort supplémentaire impacte particulièrement la gestion de l’or et du matériel, qui constituent les principaux « dommages collatéraux ». Sans perte d’or, la banque perd de son utilité, mais la perte de valeur et d’enjeux est renforcée par les nombreux points d’intérêt brillants sur la carte du monde, qui fournissent une grande quantité d’objets et d’équipements. Cette abondance modifie quelque peu la notion de gestion prudente, où chaque décision d’équipement devait être mûrement réfléchie.

Autre ajout précieux qui manque au jeu original : un marqueur d’objectif qui indique la direction à suivre pour progresser dans l’histoire. Ce marqueur est désactivable, et bien qu’il offre un gain de temps considérable, nous vous conseillons de ne pas en dépendre dès le départ. Toute la magie de Remake de Dragon Quest III HD-2D réside dans son exploration ouverte, avec la recherche d’indices et d’objets nécessaires à votre progression. Contrairement à de nombreux JRPG modernes, chaque PNJ offre des informations précieuses sur les zones secrètes ou les directions pour poursuivre votre quête.

Une quête épique et presque parfaite

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Une autre caractéristique encourage cette approche : les souvenirs. Après chaque dialogue avec un PNJ ou la lecture de n’importe quel message, il est possible d’enregistrer ces échanges d’un simple appui sur une touche pour les consulter à tout moment depuis le menu. Un excellent moyen de stocker des informations clés à utiliser le moment venu.

La refonte HD-2D prend tout son sens dans un jeu qui met en avant l’exploration et la quête épique d’un groupe d’aventuriers. Les villes et continents de cet opus sont inspirés de lieux réels : Romalie, par exemple, évoque Rome, tandis qu’Ibis rappelle l’Egypte ancienne. Grâce à cette technologie, chaque ville visitée offre un dépaysement total. Inutile de s’attarder davantage sur une évidence : visuellement, le jeu est sublime, et on reste captivé tout au long de l’aventure.

Aujourd’hui, il est rare de voir un RPG où les personnages jouables ne sont pas directement impliqués dans les dialogues et où le héros reste silencieux en toutes circonstances, d’autant plus que l’histoire de Remake de Dragon Quest III HD-2D reste assez simple et linéaire. Cependant, la force du jeu réside dans son approche accessible, agrémentée de nombreux moments d’humour et de légèreté (parfaitement en adéquation avec le style graphique de Toriyama), tout en sachant dramatiser quand il le faut. L’un des apports les plus réussis de ce remake est le développement en profondeur du personnage d’Ortega, le père de notre héros.

Ortega a quitté sa femme et son enfant pour affronter le redoutable archidémon Baramos. Malheureusement, il échoue dans sa mission, laissant Baramos libre de menacer le monde. Seize ans plus tard, nous incarnons son fils (ou sa fille), qui se lance dans la quête pour accomplir ce que son père n’a pas pu accomplir. La réputation d’Ortega est omniprésente dans l’univers du jeu, et ces ajouts au scénario permettent de s’attacher davantage à ce personnage. Le doublage, en japonais ou en anglais, donne encore plus de profondeur aux scènes clés, même si les puristes préféreront peut-être l’expérience muette, fidèle à l’original.

Une vraie vocation

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Les voix japonaises sont particulièrement appréciables en combat, ajoutant une couche de dynamisme supplémentaire aux améliorations graphiques déjà évoquées. Les affrontements, basés sur un système classique au tour par tour, sont toujours aussi agréables et profitent pleinement des atouts de chaque classe. La création de compagnons, la possibilité de changer de classe pour optimiser les personnages, ainsi que le système de personnalité apportent une profondeur stratégique intéressante. En changeant de classe, les personnages recommencent au niveau 1 mais conservent certaines compétences acquises et la moitié de leurs statistiques de base, offrant un potentiel de progression accru. Quant aux personnalités, elles influencent la croissance des statistiques en fonction des traits de caractère, permettant d’adapter le développement des personnages aux différents styles de jeu.

Le jeu conserve cependant un rythme assez lent en raison de donjons souvent longs, accentuant les rencontres aléatoires parfois répétitives, et les pics de difficulté posés par certains boss. La première partie est pour ainsi dire assez classique dans la mesure où on évite de prendre trop de risques pour s’éviter des heures de broyage. Ce qui donne une équipe hétéroclite avec au moins un guérisseur et un mage. Heureusement, le titre regorge de tutoriels et d’une rubrique « conseils du voyageur » qui est une mine d’or d’informations pour mieux comprendre les mécaniques.

Les tactiques, qui permettent à l’IA de gérer des groupes de monstres ne nécessitant pas d’attention particulière, ainsi que l’ajustement de la vitesse de combat, atténuent ces défauts. L’ajout de nouveau contenu joue également en faveur du remake. Remake de Dragon Quest III HD-2D bénéficie de l’expérience de la Team Asano, acquise notamment avec Voyageur octopathe 2en rejoignant la classe Monstrologue. Cette classe, ludique à jouer, s’intègre harmonieusement dans une équipe. Comme Ochette dans Voyageur octopathela puissance de certaines attaques et l’acquisition de compétences uniques dépendent des monstres pacifiques que vous recrutez en explorant les villes, les donjons et les zones secrètes. Ces monstres peuvent également être utilisés dans les arènes pour des duels. Monstres de Dragon Questbien que leurs actions ne soient pas directement contrôlables. Il est seulement possible de définir des orientations, comme privilégier les soins ou l’attaque effrénée.

Avec les versions orchestrales interprétées par le Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra, la bande originale de Koichi Sugiyama nous transporte avec ses mélodies cultes. Cependant, un aspect qui a mal vieilli est la répétition des thèmes, en raison des limitations techniques de l’époque, qui limitaient le nombre de titres disponibles. D’autres éléments inspirés de Voyageur octopathe 2 s’intègrent parfaitement à l’ambiance du jeu, comme le cycle jour/nuit. Cela influence directement l’exploration mais surtout cela propose des variations pour la musique. Concernant la durée de vie, tout dépendra de votre niveau de réalisation et de la difficulté choisie. En mode normal, comptez entre quarante et cinquante heures pour terminer le jeu, en incluant quelques phases de broyage.

 
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