Il y a quelques semaines, le télescope spatial James Webb a révélé l’existence d’une nouvelle classe de galaxies surnommée les « Petits Points Rouges ». Ceux-ci intriguent les astronomes par leur apparence trompeuse et leurs caractéristiques uniques qui intriguent même les observateurs les plus expérimentés. Mais que sont réellement ces Petits Points Rouges et pourquoi fascinent-ils autant les scientifiques ?
Que sont les petits points rouges ?
LE Petits points rouges sont des galaxies situées dans des régions très éloignées de l’univers et ne sont visibles que pendant une courte période d’environ un milliard d’années d’histoire cosmique. Ils apparaissent très compacts et brillent d’une teinte rouge marquée, d’où leur nom. Leur taille est minuscule comparée à des galaxies comme notre Voie Lactée. En réalité, le rayon typique d’un petit point rouge est d’environ 2 % de celui de notre galaxie, et certains sont encore plus petits.
Ces galaxies sont de véritables énigmes cosmiques. Ils semblent jouer à un jeu de cache-cache avec les astronomes, apparaissant tantôt comme des galaxies densément peuplées d’étoiles, tantôt comme des galaxies abritant un trou noir supermassif en leur centre. Cette double apparition rend leur étude fascinante et complexe, car elles pourraient être l’une ou l’autre, ou peut-être même révéler une nature encore inconnue. Ce mystère pousse les scientifiques à s’intéresser de plus près à ces objets, cherchant à percer leur véritable identité dans l’immensité de l’univers.
Qu’est-ce que ça pourrait être ?
Les astronomes ont proposé deux hypothèses principales pour expliquer la nature de ces Petits Points Rouges. Selon cette première théorie, ils pourraient être galaxies extrêmement densescontenant jusqu’à 100 milliards d’étoiles. C’est à peu près équivalent au nombre d’étoiles de la Voie Lactée, mais concentré dans un espace beaucoup plus petit.
Pour illustrer cette densité, imaginez que vous soyez seul dans une grande pièce vide : c’est un peu notre Voie Lactée, où les étoiles sont relativement espacées. Imaginez maintenant cette même pièce remplie de toute la population chinoise : voilà à quoi ressemble un Petit Point Rouge, avec ses étoiles empilées les unes contre les autres.
Cette densité stellaire pourrait être la plus élevée de tout l’univers et les astronomes se demandent même si de tels systèmes stellaires peuvent réellement exister sans s’effondrer sous leur propre poids.
La deuxième hypothèse suggère que chaque Petit Point Rouge abriterait un trou noir supermassif. Ces trous noirs défient les ratios habituels, où un trou noir représente généralement environ 0,1 % de la masse stellaire de sa galaxie hôte. Cependant, certains petits points rouges montrent des signes indiquant que leur trou noir est presque aussi massif que la galaxie entière elle-même. On parle alors de trous noirs supermassifsun phénomène rare et mal compris.
Cependant, une énigme demeure : malgré les preuves de la présence de ces trous noirs, les Petits Points Rouges ne montrent pas d’émission de rayons X, marqueur typique des trous noirs. Même avec les instruments les plus sensibles, les astronomes n’ont pas encore détecté ces signatures attendues, ce qui complique encore davantage la compréhension de ces galaxies.
Les mystères restants et comment les résoudre
Pour résoudre le mystère des Petits Points Rouges, les astronomes devront collecter davantage de données et utiliser des outils encore plus puissants. L’analyse des spectres lumineux des galaxies, qui permet de décomposer la lumière en différentes longueurs d’onde, jouera un rôle crucial. Ces spectres révèlent en effet des raies d’émission spécifiques qui peuvent indiquer la présence de gaz autour d’un trou noir en rotation rapide. En détectant ces raies ou émissions dans d’autres longueurs d’onde comme les rayons X ou les ondes radio, les astronomes espèrent percer le secret de ces galaxies.
L’utilisation continue du télescope James Webb et de nouveaux télescopes à rayons X plus sensibles permettront des observations plus détaillées et plus précises. Ces outils pourraient enfin présenter une caractéristique unique qui ne correspond qu’à l’un des deux scénarios proposés.
Les Petits Points Rouges pourraient également jouer un rôle clé dans notre compréhension de la formation des premières structures de l’univers. En effet, ces galaxies extrêmement compactes et denses pourraient être les premiers étages des grandes galaxies telles que nous les connaissons aujourd’hui. En étudiant leur composition et leur structure interne, les scientifiques espèrent découvrir des indices sur la manière dont ces amas d’étoiles primitifs ont évolué pour donner naissance aux vastes galaxies que nous voyons aujourd’hui. Les Petits Points Rouges seraient alors des vestiges rares et précieux d’un passé cosmique révolu, offrant une fenêtre unique sur les débuts de l’univers.