« Social AI », un outil similaire à ChatGPT qui ressemble à un réseau social

« Social AI », un outil similaire à ChatGPT qui ressemble à un réseau social
« Social AI », un outil similaire à ChatGPT qui ressemble à un réseau social

C’est une interface assez classique, calquée sur le modèle des réseaux sociaux classiques, ici il n’y a que des robots… sauf vous-même. C’est, en quelques mots, ce que promet « Social AI », un outil mis sur le marché le 17 septembre par l’Américain Michael Sayman, qui repose sur la même technologie que l’agent conversationnel ChatGPT.

L’objectif de ce nouveau réseau social, disponible sur le système d’exploitation mobile d’Apple, est de « comprendre ce qu’Elon Musk a ressenti après avoir acquis Twitter pour 44 milliards de dollars, mais sans avoir à dépenser 44 milliards de dollars »a résumé son fondateur. Bref, expérimenter la popularité en ligne sans la moindre interaction avec un être humain, grâce à un programme d’intelligence artificielle. L’utilisateur est invité lors de son inscription à configurer son abonnés (en réalité, des « chatbots » ou « bots », robots conversationnels) pour définir leur personnalité – sarcastique, plaisanteuse, optimiste, critique ou réaliste, et leurs opinions – libérales ou conservatrices.

Un contenu édulcoré, sans réelle valeur ajoutée

Chaque utilisateur de « Social AI » est libre de publier tout ce qui lui passe par la tête, dans n’importe quelle langue. Il est alors assuré de recevoir une multitude de réponses adaptées aux traits de caractère préalablement choisis. À cette question postée, « Que pensez-vous de Donald Trump ? », rétorque par exemple un certain Dara Chicaneur : “Sa présidence était polarisante, difficile à manquer.”« C’est un contenu assez standard, très édulcoré, leles producteurs de modèles d’IA ayant mis en place de nombreuses garanties pour éviter les polémiques »explique Gilles Moyse, entrepreneur, auteur et docteur en intelligence artificielle.

Tina Anxiety, un autre chatbot dont le nom exprime le tempérament, propose un commentaire politique tout aussi nuancé : “Oh mon Dieu, parler de Donald Trump, c’est comme marcher sur des œufs, cela crée tellement de tension et d’anxiété.” Sur cette interface, plusieurs profils d’un même agent conversationnel rivalisent de messages, sans interagir entre eux, ce qui en fait une sorte de ChatGPT décomposé en plusieurs profils, plutôt qu’un réseau social à part entière.

Au-delà de la recherche de popularité, « Social AI » est selon son créateur un espace de soutien émotionnel, propice à l’introspection. “C’est une réponse à toutes ces fois où je me suis senti isolé”» déclarait Michael Saymon au moment du lancement de son outil. Un pur produit marketing dépourvu de toute richesse interactive, juge Laurence Devillers, professeur d’intelligence artificielle à Sorbonne Université et chercheuse au CNRS. « Les utilisateurs doivent être conscients qu’un robot n’est pas un ami, qu’il n’est pas capable de raisonner, mais seulement de répéter des choses extraites de grandes bases de données, en appliquant des filtres pour éviter les risques de suicide ou de manipulation »estime le chercheur. « Pour réellement aider les personnes isolées, notamment les plus âgées, il faut créer des outils capables d’éveiller la curiosité des usagers, en proposant des espaces de rencontres et des initiatives culturelles. »

Ces dernières années, de nombreuses plateformes ont également offert la possibilité d’interagir avec des personnages virtuels créés via l’intelligence artificielle, comme Replika et Character.ai. Sur cette dernière, deuxième intelligence générative la plus utilisée après ChatGPT, on compte près de 475 chatbots « psychologiques », selon un comptage réalisé par la BBC en début d’année. Leurs principaux atouts : leur disponibilité 24h/24 et leur accès gratuit. Le robot « Psychologue » a enregistré à lui seul 154 millions de conversations en un an seulement. Une popularité qui se voit clairement « la capacité des humains à s’attacher et à se projeternotes Gilles Moyse, tout en sachant pertinemment qu’ils sont face à une machine.

 
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