deux machines effleurées de très (très) près

Le satellite espion russe Cosmos 2221 et le satellite scientifique américain Timed se sont croisés à moins de dix mètres l’un de l’autre le 28 février.

C’est bien moins que la première estimation donnée, qui était de 20 mètres.

Cet incident met en évidence la surpopulation de l’espace.

La catastrophe était encore plus proche que nous l’imaginions. Selon des informations récentes de l’administrateur adjoint de la NASA, citées par le média spécialisé Space.com, le risque de collision entre un satellite espion russe et un vaisseau spatial de l’agence américaine était bien plus important qu’initialement estimé. Pour rappel, le 28 février dernier, les deux satellites avaient raté de peu leur collision, une hypothétique catastrophe qui aurait pu créer des milliers de débris vers les installations spatiales proches ainsi que vers la Terre.

La NASA avait alors estimé que les deux engins s’étaient rapprochés à moins de 20 mètres l’un de l’autre. Une distance qui était, en réalité, bien plus courte : moins de dix mètres. « Nous avons appris récemment par analyse que les passages finissaient à moins de 10 mètres [33 pieds] l’un de l’autre, dans les limites des paramètres de corps dur des deux satellites”, Pam Melroy l’a déclaré le 9 avril lors d’une présentation au 39e Symposium spatial à Colorado Springs.

“C’était très choquant personnellement, et aussi pour nous tous à la NASA.», a assuré l’administrateur adjoint de la NASA, affirmant que cette réunion «nous a vraiment tous fait peur« . Même si l’issue d’un tel incident pourrait apporter un certain soulagement, la menace posée par l’accumulation d’objets en orbite autour de la Terre est plus qu’alarmante.

Dans l’espace, personne ne vous entend polluer.

Selon les données de l’Agence spatiale européenne, 36 500 débris d’au moins 10 cm de large et 130 millions d’un millimètre de diamètre tournent autour de la Terre. Même à cette taille, ces débris peuvent causer des dégâts importants compte tenu de la vitesse à laquelle ils se déplacent sur l’orbite terrestre. En janvier 2020, l’Esa avait annoncé avoir détourné un satellite de sa trajectoire pour éviter une éventuelle collision avec un vaisseau spatial SpaceX.

• Lire aussi

  Le premier satellite en bois bientôt lancé dans l’espace… mais dans quel but ?

De plus, Space X contribue de manière significative à rendre l’orbite terrestre de plus en plus encombrée. Sur les 9 000 satellites opérationnels identifiés, près de la moitié font partie du réseau haut débit Starlink de la société américaine gérée par Elon Musk. En ajoutant les machines devenues non fonctionnelles, on arrive à un total d’environ 11 500 satellites, de quoi garantir de sérieux embouteillages et des trajectoires toujours plus délicates lors des missions spatiales.