La nouvelle stratégie éditoriale de Xbox alimente-t-elle une tendance oligopolistique dans l’industrie du jeu vidéo ? – .

La nouvelle stratégie éditoriale de Xbox alimente-t-elle une tendance oligopolistique dans l’industrie du jeu vidéo ? – .
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Le 15 février 2024, le manager de Xbox, Phil Spencer, a annoncé que la société de jeux vidéo de Microsoft permettrait que quatre de ses exclusivités (dont le populaire Sea of ​​​​Thieves) soient accessibles sur les consoles concurrentes, la PS5 de Sony en tête.

Pour l’entreprise, cette décision est une réponse au désenchantement des joueurs face à ses dernières consoles. Car d’année en année, ses machines séduisent de moins en moins. Après le succès de la première Xbox en 2001 puis celui de la Xbox 360 sortie en 2005, la dernière décennie a été moins réussie pour les machines du constructeur américain.

Sa Xbox One ne s’est vendue qu’à 58 millions d’unités, soit près de deux fois moins que sa rivale directe, la PS4 de Sony et ses 117 millions d’exemplaires vendus. Même sort pour la toute dernière génération de console, avec 21 millions de ventes pour la Xbox One Series contre 50 millions pour la PS5 (pour rappel, les deux machines sont sorties en 2020).

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Dépasser l’ère de l’exclusivité

Si l’objectif premier de Sony reste toujours de vendre ses consoles, la stratégie de Microsoft est désormais de développer un écosystème Xbox, notamment à travers son Xbox Game Pass, un système d’abonnement mensuel permettant d’accéder à un large catalogue de jeux. .

Dans une note à ses employés, Phil Spencer l’explique en ces termes : « Nous avons un nouvel horizon pour l’avenir du jeu vidéo. Un avenir où les joueurs pourront vivre la même expérience sur différents supports et découvrir une vaste gamme de jeux avec un large spectre de modèles économiques […] Un avenir où la Xbox peut être trouvée sur tous les écrans ».

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En privilégiant un modèle basé sur des plateformes et des abonnements pour jouer (comme le font Netflix ou Amazon Prime dans le secteur des films et séries), le président de la filiale jeux vidéo de Microsoft assume vouloir dépasser l’ère de l’exclusivité. « Je crois sincèrement que dans les cinq ou dix prochaines années, les jeux exclusifs à un seul support [consoles ou ordinateurs, NDLR] aura une part de plus en plus petite dans l’industrie »il assure.

Une étape stratégique qui révèle l’évolution de l’industrie du jeu vidéo. Car si le nombre d’acteurs ne cesse de croître (de 2,3 milliards en 2015 à 3,2 milliards en 2023), le secteur a aussi tendance à se concentrer autour de quelques acteurs. Une dynamique que traduisent notamment les grandes fusions et acquisitions verticales, c’est-à-dire l’absorption d’une entreprise par une autre sur un même marché, étendant ainsi son contrôle sur le secteur.

Une longue liste de fusions et acquisitions

En 2021, Microsoft a racheté ZeniMax Media pour 8,1 milliards de dollars, société mère de Bethesda (la licence Elders Scrolls, qui comprend le populaire Skyrim), Arkane Studios (Dishonored) et Software (Doom). Deux ans plus tard, la firme de Richmond frappe encore plus fort en finalisant le rachat du géant Activision-Blizzard pour 75 milliards de dollars. Un coup d’éclat lui permettant de mettre la main sur la juteuse licence Call of Duty, sans oublier des titres comme World of Warcraft, Diablo ou Candy Crush.

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En réponse, Sony a également rejoint le bal des acquisitions. En 2022, la société s’est offerte à Bungie (responsable de la licence Destiny, et ancien studio star du giron Xbox avec sa saga Halo) pour près de 3,7 milliards. Et depuis la conquête d’Activision-Blizzard par Xbox, de nombreux observateurs s’attendent à plusieurs opérations de rachat pour l’entreprise japonaise.

De là à affirmer que l’industrie du jeu vidéo est désormais un oligopole, une structure de marché où un nombre réduit d’acteurs ont le monopole de l’offre et bénéficient d’une forte demande ?

Un oligopole ?

” Oui et non “assure Julien Pillot, enseignant-chercheur à l’Inseec. « Certes, sur le segment dit « hardware », les acteurs sont beaucoup plus concentrés. Entre Sony et sa Playstation, Microsoft et ses Xbox, et Nintendo et son créneau actuel de portabilité avec la Switch, parler d’oligopole sur les consoles semble approprié., il croit. Et il est peu probable que cette répartition des forces change, des informations divulguées révélant que Microsoft travaille dur pour concevoir une nouvelle Xbox.

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« Or, si l’on parle des éditeurs, c’est-à-dire ceux qui produisent les jeux, il y a trop de profils avec des tailles et des choix éditoriaux différents pour parler d’oligopole. C’est un marché plutôt atomisé »décrypte le spécialiste du secteur.

Et si Microsoft se démarque par ses acquisitions majeures, il ne pourra pas dans l’immédiat continuer à engloutir d’autres grands éditeurs. Car aussi géant soit-il, l’entreprise devra mettre quelques années à digérer son rachat d’Activision-Blizzard pour 75 milliards de dollars, sans compter ses investissements massifs dans le secteur de l’intelligence artificielle (son projet Stargate réalisé avec OpenAI est ainsi estimé à plus de 100 milliards de dollars).

Toutefois, ce changement de stratégie de Microsoft inquiète à plus long terme les acteurs du secteur, et notamment les studios de développement. Car le succès de son Game Pass (34 millions d’abonnés aujourd’hui) inspire les concurrents, et fait mûrir le marché pour d’autres entreprises, comme Sony mais aussi Amazon ou Apple.

Sur « il est beaucoup plus difficile d’obtenir un contenu de qualité si l’abonnement devient le modèle dominant et si un groupe sélectionné décide de ce qui est mis sur le marché et de ce qui ne l’est pas. « .

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