Souffrant de sclérose en plaques, Dan Slater parcourt un tronçon de 800 km du PCT

Écrivain de voyage britannique, coureur de trail et randonneur passionné, Dan Slater est basé à Sydney. Mais s’il est amoureux du bush, depuis plus de trente ans il n’a jamais été aussi heureux que lorsqu’il arpente les sentiers aux quatre coins de la planète. Du GR20 aux Andes. Alors lorsqu’en 2019 il apprend, à 47 ans, qu’il est atteint de sclérose en plaques, une maladie auto-immune qui peut, en évoluant, lui geler le corps, il prend la route. Et pas pour rien. Ce dur à cuire met la barre très haute : 500 miles, 800 km sur le Pacific Crest Trail, le mythique trail américain qui longe la côte ouest. Un test pour n’importe qui. Une épreuve parfois pour lui. Une renaissance aussi, raconte-t-il dans ce long récit absolument émouvant. Je pouvais à peine marcher et les médecins m’ont dit que mon état risquait de s’aggraver. C’est précisément ce qui m’a encouragé à me lancer dans ce qui est sans doute la plus grande aventure de ma vie. Ma lampe frontale éclairait à nouveau une plaque de neige, elle faisait près de 9 mètres de diamètre. Sortant de l’ombre, il engloutit complètement le chemin. Même sur un chemin aussi étroit, marcher le soir dans la vallée aurait dû être facile, mais ces champs de neige qui surgissaient ici et là me tuaient. Ollie, mon compagnon de randonnée, a à peine ralenti, laissant ses empreintes sur la croûte. J’ai hésité. Je ne pouvais pas faire confiance à ma jambe gauche défaillante pour négocier la traversée raide et glacée, et certainement pas quand on ne pouvait pas voir à deux mètres. Je me suis retourné et j’ai commencé à gravir la pente boueuse au-dessus du sentier, mon membre inutile traînant derrière moi. Au moment où j’ai atteint suffisamment de hauteur pour contourner la zone de neige et redescendre sur le sentier, j’étais sale, épuisé et frustré. Pendant les 14 heures…