Nouvelle découverte dans la Voie Lactée. Un trou noir nommé « Gaia BH3 » a été détecté, annonce un article publié mardi 16 avril dans la revue Lettres d’astronomie et d’astrophysique. Sa masse est estimée à près de 33 fois celle du Soleil et c’est ce que “rend cette découverte particulièrement remarquable”, souligne l’Observatoire de Paris.
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Depuis la théorisation des « trous noirs » en 1967 par le physicien John Wheeler, les trous noirs sont devenus des objets spatiaux qui attirent l’attention des experts et du public. “Rien ne peut en sortir, il y a un côté apocalyptique et mystérieux”, analyse Guillaume Langin, journaliste scientifique, pour le magazine Ciel et espace. Et Gaia BH3 a plusieurs autres raisons de fasciner.
Le trou noir stellaire le plus massif jamais découvert dans la Voie Lactée
Ce trou noir stellaire a été découvert grâce à une technique particulière : l’astrométrie. “C’est une branche de l’astronomie consistant à mesurer la position et la vitesse des étoiles avec une grande précision.” explique Guillaume Langin. Et c’est le télescope Gaia, développé par l’Agence spatiale européenne, qui a rendu possible la découverte. C’est la troisième fois que cet objet lancé depuis la base spatiale de Kourou détecte un trou noir, d’où le nom : Gaia Black Hole 3.
Les trous noirs stellaires se distinguent de ceux dits supermassifs, “dont la masse est le double de celle du Soleil”, précise Guillaume Langin. Ils se différencient également des minuscules trous noirs qui ont une masse équivalente à celle de la Terre et restent « des produits théoriques jamais encore détectés qui se seraient formés dans les premières secondes qui ont suivi le Big Bang », il continue.
Pour la première fois, nous avons « vu » un trou noir
Les trous noirs stellaires ont une masse inférieure ou équivalente à 10 masses solaires et se forment après la mort d’une étoile massive. Gaia BH3 fait cependant exception à la règle puisque sa masse est estimée à près de 33 fois celle du Soleil. ” Il s’agit du trou noir stellaire le plus massif jamais découvert dans notre Voie Lactée.a déclaré Pasquale Panuzzo, chercheur au CNRS.
Un trou noir « dormant »
Gaia BH3 a une autre particularité : c’est un trou noir endormi. Habituellement, les trous noirs stellaires sont accompagnés d’une étoile, ce qui leur permet d’agglomérer la matière qu’elle crache. Mais pas Gaia BH3, souligne Guillaume Langin. : “ Elle est trop loin de son étoile compagne pour avaler de la matière. Du coup, il ne prend pas de masse.” .
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Si la présence de ce trou noir surprend les experts, c’est aussi parce qu’elle pose la question de la mort des étoiles. La théorie communément admise est que les étoiles massives gonflent puis expulsent de la matière avant de mourir. Ce faisant, leur masse chute puis ils explosent, provoquant une supernova.
Cependant, en raison de sa taille disproportionnée, Gaia BH3 est devenunu une attraction “pour les théoriciens qui travaillent sur la mort des étoiles”, assure le journaliste scientifique. La balle est désormais dans leur camp pour tenter de mieux comprendre les raisons de sa formation et obtenir des détails sur les différentes manières dont une étoile peut mourir.
