– La NASA rattrapée par les problèmes budgétaires
La NASA est confrontée à une réduction de son budget et cherche des moyens de ramener plus rapidement sur Terre les roches récupérées sur Mars.
Publié aujourd’hui à 00h21
Même dans l’espace, le temps gagne: la NASA cherche des moyens de ramener sur Terre plus rapidement et à moindre coût les roches prélevées sur Mars, a annoncé lundi l’agence spatiale américaine, après des critiques sur son budget. “irréaliste”.
Cette annonce intervient alors que la mission chinoise Tianwen-3 destinée à rapatrier des échantillons de la planète rouge devrait être lancée vers 2030, selon les médias d’État, dans un contexte de rivalités entre les deux puissances. Pour le patron de la NASA, Bill Nelson, “11 milliards de dollars (10 milliards de francs, ndlr), c’est trop cher, et ne pas ramener d’échantillons avant 2040, c’est beaucoup trop long.”
“Attentes irréalistes”
La NASA et l’Agence spatiale européenne (ESA) avaient prévu d’atterrir un vaisseau spatial autour du cratère Jezero, où le rover Perseverance a passé des années à rechercher des signes d’une vie microbienne ancienne qui aurait pu exister il y a des milliards d’années, lorsque Mars était plus chaude et plus humide qu’aujourd’hui.
Trente tubes d’échantillons collectés par le rover seraient chargés dans une petite fusée et lancés en orbite, où un autre vaisseau spatial les amènerait sur Terre.
Mais un récent audit réalisé par une commission d’examen indépendante a douché les espoirs de la NASA. Selon cet audit, cette mission a été établie « dès le départ avec des attentes irréalistes en matière de budget et de calendrier » et qu’elle a une chance « proche de zéro » de respecter les dates de lancement prévues.
Contraintes du Congrès
Les experts estiment également que le coût total pourrait potentiellement atteindre 11 milliards de dollars, soit presque le double de ce qu’avait annoncé la NASA. Révisant à la baisse ses ambitions, l’agence envisage d’étudier de nouvelles propositions de l’industrie spatiale avec laquelle elle collabore pour ses missions.
“Pour aller plus vite, nous devrons peut-être réduire le nombre d’échantillons”, a déclaré à la presse Nicky Fox, un responsable de la NASA, sans plus de précisions. La NASA est également soumise aux contraintes imposées par le Congrès, et a dû – à l’image de ses ambitions – baisser ses demandes budgétaires de deux milliards de dollars pour 2025.
Outre la mission Tianwen-3 vers Mars, la Chine pourrait également être le prochain pays à envoyer des humains sur la Lune d’ici 2030, si les Américains prennent du retard. Avec Artemis 3, les Etats-Unis doivent renvoyer des astronautes sur la Lune en 2026 pour la première fois depuis 1972, repoussant d’un an la date initialement prévue.
AFP
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