Après les Mars et Mars Pro 4K, le constructeur chinois Dangbei ajoute à son catalogue un vidéoprojecteur très intéressant. L’Atom porte bien son nom puisqu’il est ultra fin et léger. Il peut donc être facilement emporté partout, et contrairement à de nombreux picoprojecteurs, son design est parfaitement plat. Il est également certifié Netflix, ce qui est encore rare pour ce type de produit. L’appareil exécute Google TV avec 2 Go de RAM et 32 Go de stockage eMMC.
A l’intérieur, on identifie une puce Texas Instruments DMD de 0,33 pouce et un laser mono basé sur la technologie ALPD 3.0. La définition est limitée au Full HD, mais elle n’est pas native. Ainsi, l’Atom bénéficie d’une simulation de 1920 x 1080 pixels par wobulation, mais sa définition réelle n’est que de 1368 x 768 pixels. Ce projecteur à courte focale peut afficher une image jusqu’à une belle diagonale de 180 pouces.
Grâce au laser DLP, la luminosité annoncée est de 1200 lumens et sa durée de vie s’établit à pas moins de 30 000 heures de fonctionnement. Ce vidéoprojecteur est également compatible HDR10 et HLG, et il dispose d’un petit système audio avec deux haut-parleurs de 5 W, ce qui en fait un modèle parfaitement autonome.
Le Dangbei Atom est vendu 850 € depuis sa sortie, mais le constructeur donne un prix public conseillé de 1 000 € par la suite. Difficile de dire si cette politique tarifaire sera appliquée, mais à 850 €, le projecteur se place bien en dessous des modèles 4K plus avancés, comme le Hisense C1, le Xgimi Horizon ou le Dangbei Mars Pro qui approchent les 2000 €. Il est également plus cher que certains picoprojecteurs comme le Xgimi Mogo 2 Pro que l’on trouve à 460 €.
Toutes les mesures de luminosité et de colorimétrie mentionnées dans cet article ont été réalisées avec une sonde SpectraCal C6-HDR et le logiciel CalMAN Ultimate.
Qualité des images 2D
Le Dangbei Atom peut projeter une image de 40 à 180 pouces, mais le constructeur recommande 60 à 100 pouces pour une utilisation optimale. Pour agrandir ou rétrécir l’image, il faudra déplacer le projecteur manuellement, car il ne propose pas de zoom mécanique (un zoom électronique est cependant présent). Nous avons placé l’Atom à 2,40 m de notre toile afin d’obtenir une image d’une longueur de base de 2 m. Pour profiter de la diagonale maximale de 180 pouces, il faudra le placer assez loin, environ 5 m.
Ce vidéoprojecteur dispose d’une correction trapézoïdale très efficace, accessible depuis les menus. On ne peut donc pas bien le placer devant le mur ou la toile, ni même éviter les obstacles : il effectuera un recadrage automatique, mais au prix d’une surface de projection plus restreinte. La mise au point est également pratique puisqu’elle sera effectuée à chaque déplacement du vidéoprojecteur et à chaque démarrage. Il peut également être actionné manuellement si nécessaire.
La qualité d’image est globalement bonne, mais le piqué n’est évidemment pas au niveau des modèles 4K plus haut de gamme. En revanche, les bords de l’image et le centre ne sont pas flous, une homogénéité que l’on apprécie. A noter que l’image est affectée de speckles, petites taches éparses qui pullulent sur l’écran, mais que l’on ne peut les percevoir que lorsqu’on est assez proche de la surface de projection.
L’Atom travaillant avec l’interface de Google TV, on retrouve les profils par défaut de l’OS, notamment un mode Cinéma. Par défaut, la balance des blancs est réglée sur Standard et il faut absolument la mettre en mode Warm pour corriger la colorimétrie. Nous avons mesuré une température moyenne de près de 9 000 K en sortie de boîte, réduite à 7 290 K avec le bon réglage. Il fait certes encore un peu froid, mais nettement plus acceptable.
Colorimétrie
DeltaE = 5,7
En SDR, nous avons mesuré un delta E moyen de 5,7, loin d’être parfait, mais courant sur les projecteurs laser et bien inférieur à celui de certains concurrents. Il existe quelques possibilités de réglage de la colorimétrie dans les menus, mais cela reste assez basique.
Contraste
620
Le contraste de 620:1 est évidemment loin des modèles triple laser qui dépassent les 1200:1, voire 2000:1 sur le Formovie Theater par exemple, mais il est bien plus important que sur les picoprojecteurs habituels (le Mogo 2 Pro plafonne à 290 : 1). Les noirs ne sont donc pas très profonds, une concession à faire pour ne pas faire exploser l’addition.
Gamma
2.1
Finalement, le gamma suit quasiment la courbe de référence, mais il reste un peu en dessous avec une moyenne de 2,1 au lieu des 2,2 attendus. Les gris sont donc légèrement surexposés.
HDR
Par défaut, le Dangbei Atom est uniquement compatible HDR (HDR10 et HLG) via les applications de streaming. Il est possible de débloquer le port HDMI dans les paramètres dédiés aux sources d’entrée en choisissant 2.1. Les flux HDR seront ainsi pris en compte, mais cela ne changera pas grand chose aux capacités du projecteur.
Lum. maximum. Mode cinéma : 86 cd/m²
La luminosité maximale de l’Atom plafonne à 86 cd/m², ce qui est plutôt bien compte tenu de la compacité de ce modèle. Le Mogo 2 Pro de Xgimi, bien que très bon picoprojecteur, atteint à peine les 27 cd/m². Il est possible de régler la luminosité dans les menus, mais même dans l’obscurité totale, mieux vaut la laisser à 10/10.
En HDR et toujours en mode Cinéma, la colorimétrie se dégrade sensiblement : nous avons mesuré un delta E moyen de 12 et on ne peut vraiment pas considérer les couleurs comme fidèles.
La couverture des espaces colorimétriques n’est malheureusement pas le point fort de ce vidéoprojecteur. 71% de l’espace DCI-P3 est couvert et seulement 52% de Rec.2020. C’est loin d’être optimal, mais le Dangbei Atom n’est pas vraiment un modèle destiné aux amateurs d’images impeccables.
Décalage d’entrée
Le retard d’affichage de l’Atom est dans la norme avec 49 ms enregistré par notre sonde. Il est tout à fait possible de jouer avec un tel décalage d’entrée, mais il faut oublier le multijoueur compétitif dans de bonnes conditions. Attention, l’activation d’une quelconque correction trapézoïdale fera exploser cette valeur à 87 ms.
Fonctions et ergonomie
Pour installer le vidéoprojecteur, rien de plus simple : il suffit de le placer n’importe où. Ne pas avoir décalage d’objectif, il est préférable de le placer à la bonne hauteur pour éviter au maximum la correction des trapèzes. Un support dédié peut donc être utile (un pas de vis est placé en dessous à cet effet). Avec ses dimensions de 19 x 20 x 5 cm et son poids de seulement 1,3 kg, l’Atom peut être installé, stocké et transporté facilement.
Il n’y a qu’un seul bouton physique sur ce projecteur, qui sert à l’allumer ou à l’éteindre. Sinon, la connectique est assez basique avec seulement un port HDMI eArc, un port USB 2.0 et une sortie mini-jack. Il se connecte en wifi (802.11a/b/g/n/ac 2,4 ou 5 GHz), mais le Bluetooth 5.1 est également présent pour connecter un smartphone et l’utiliser comme télécommande, ou encore utiliser l’Atom comme enceinte portable. Attention, tous les formats vidéo ne sont pas supportés et nous n’avons pas pu lire les Blu-ray via le port USB.
L’interface de Google TV est claire et facile à utiliser. Même s’il n’y a pas beaucoup d’applications à télécharger sur le PlayStore, les principales applications de streaming sont bien proposées, notamment Amazon Prime Video, Disney+, Apple TV+, Canal+, France TV, Arte et surtout Netflix, compatible avec ce nativement. À moins d’avoir besoin d’une interface véritablement plus complète à l’aide d’un boitier multimédia (FireStick, Nvidia Shield ou Apple TV notamment), le Dangbei Atom se suffit à lui-même et est prêt à l’emploi sans matériel supplémentaire ni fichier APK.
ajouter des applications photo
La télécommande est assez basique avec quelques raccourcis de menu, un accès au micro pour l’Assistant Google et un accès à YouTube, Netflix et Amazon Prime. Il dispose d’un bouton rouge sur la tranche pour faire la mise au point, un autre bouton permettant d’accéder aux paramètres du projecteur. L’accessoire n’est malheureusement pas rétroéclairé, ce qui est gênant lorsqu’on regarde un film dans le noir complet.
l’audio
Les petits haut-parleurs sur le côté gauche de l’Atom sont bien meilleurs que prévu. Le spectre sonore est plutôt équilibré, même si le manque de basses se fait évidemment sentir compte tenu de la taille. La spatialisation est quasi inexistante et nous recommandons d’utiliser une sonorisation dédiée. Cela dit, ces enceintes fonctionnent bien, surtout si vous souhaitez emmener le vidéoprojecteur en vacances ou chez un ami. Il est également possible d’utiliser l’Atom comme petite enceinte connectée en visitant le menu et en sélectionnant l’option Enceinte Bluetooth. Un double usage qui pourrait être utilisé de temps en temps.