Publié le 5 avril 2024 à 18h16
Partout dans le monde, de nombreuses équipes de chercheurs travaillent d’arrache-pied pour développer des technologies qui nous permettront de réduire efficacement nos émissions de gaz à effet de serre. L’équipe d’Ali Seifitokaldani, professeur adjoint au département de génie chimique de l’Université McGill, travaille sur une technologie qui utilise une nouvelle Source d’énergie pour transformer le CO2 présent dans l’atmosphère en objets utiles.
L’humanité utilise chaque jour beaucoup de carburant pour satisfaire tous ces besoins. Normalement, les combustibles fossiles sont extraits du sol et brûlés. Cette opération libère de grandes quantités de CO2 dans l’air. Les chercheurs de McGill veulent changer cette façon de faire. En collectant le CO2 de l’atmosphère, il est possible de produire du méthane qui peut être brûlé comme carburant. La combustion de cet élément émet également du CO2, mais comme ce méthane est fabriqué avec le CO2 déjà présent dans l’air, il n’y a pas d’ajout de ce puissant gaz à effet de serre dans l’atmosphère. De plus, le processus peut être reproduit à l’infini sans émissions supplémentaires.
Il existe de nombreuses applications de ce procédé. Le CO2 peut être transformé en éthylène, puis en polyéthylène. Celui-ci est utilisé dans la fabrication de vêtements, de lunettes de protection et de plusieurs autres produits comme les emballages alimentaires. Nous pouvons également produire de l’acide formique qui sera utilisé dans les lave-glaces, les traitements antirouille et même dans l’industrie alimentaire. Le procédé peut permettre de fabriquer du méthanol utilisé dans le domaine médical. Le CO2 peut également être transformé en monoxyde de carbone qui peut être combiné avec de l’hydrogène pour générer du carburant pour les avions.
Parallèlement, les chercheurs s’intéressent également à la valorisation des résidus de l’industrie des pâtes et papiers. Lorsque ces résidus sont brûlés, ils libèrent du CO2 dans l’atmosphère. On travaille plutôt à les transformer en matière organique afin de leur donner une seconde vie, souligne le professeur. Ces résidus regorgent d’éléments chimiques pouvant être utilisés pour développer de nouvelles sources d’énergie. Les chercheurs estiment que cette valorisation des résidus constitue une nouvelle Source de revenus pour une industrie en déclin depuis que nous sommes passés à l’ère informatique.
Le résidu peut également être utilisé pour fabriquer des polymères biodégradables. Ces nouveaux polymères pourraient un jour remplacer les bouteilles d’eau en plastique. Le processus est considéré comme plus écologique car une Source biologique est utilisée plutôt que du pétrole pour fabriquer ces conteneurs. De plus, la décomposition est plus facile et plus rapide, donc moins polluante. L’équipe espère que ses recherches seront utiles aux industries afin qu’elles puissent passer au vert plus rapidement.
La conversion du CO2 et des résidus de l’industrie des pâtes et papiers est très gourmande en énergie. Cela rend le processus très coûteux. C’est pour cette raison que l’équipe a décidé de combiner ces deux technologies. Ils utilisent du carburant fabriqué à partir de la biomasse de l’industrie des pâtes et papiers pour convertir le CO2 en objets utiles. Ce faisant, le procédé est moins gourmand en énergie et donc moins coûteux.
Les chercheurs de l’Université McGill sont très encouragés par leurs découvertes. Ils estiment que d’ici 5 à 10 ans, cette technologie pourra être utilisée à grande échelle.
