la diffusion de certains sons permet de restaurer les coraux endommagés, selon une étude

Un environnement sonore reproduisant les bruits des poissons et des crevettes incite les larves de coraux à ne pas déserter les récifs dégradés.

Certains sons diffusés sous l’eau pourraient venir en aide aux coraux endommagés, selon une étude publiée mercredi 13 mars par des chercheurs américains. L’enregistrement audio en question, qui à première vue ressemble au bruit d’une personne prenant une douche ou au crépitement d’un feu de bois, est en réalité un mélange de bruits émis par des poissons et des crevettes. Cette ambiance représente la bande sonore des récifs coralliens sains. Des chercheurs du Massachusetts Oceanographic Institute ont démontré que cette symphonie aquatique, diffusée via des haut-parleurs sous l’eau, favorise le maintien des larves de coraux, dans un rayon de 30 mètres à proximité, y compris sur les récifs dégradés. L’environnement sonore est très important pour les coraux qui cherchent à s’établir, expliquent les auteurs de cette étude.

Lorsque ce paysage sonore est diffusé sous l’eau, la vitesse à laquelle les larves de corail se déposent peut être jusqu’à sept fois plus élevée que lorsque le son est éteint. Depuis plus de 10 ans, cette équipe et d’autres à travers le monde s’intéressent et enregistrent l’atmosphère acoustique des récifs coralliens. Ils ont remarqué que lorsque les coraux sont dégradés, l’atmosphère est beaucoup plus calme. Evidemment les haut-parleurs ne suffiront pas à sauver tous les coraux du monde, mais l’installation des larves est une étape importante et l’ambiance acoustique pourrait donc être un outil précieux pour les futures restaurations, aux côtés des facteurs de température et d’environnement chimique. Le monde a perdu la moitié de ses récifs coralliens depuis les années 1950, notamment à cause du réchauffement climatique, de la surpêche et de la pollution. Mais les coraux abritent environ un quart de la vie marine.

Pour sauver les coraux, d’autres solutions existent. Une solution consiste à cultiver des coraux naturellement plus résistants. Des chercheurs suisses ont par exemple développé un outil de calcul permettant d’identifier les familles de coraux tolérants le mieux le réchauffement climatique.
Lorsque la température augmente, le corail devient stressé et ne reconnaît plus les zooxanthelles, les microalgues, avec lesquelles il vit normalement en symbiose et qui lui apportent couleurs et nutriments. Parallèlement, d’autres scientifiques tentent également de créer des « super coraux », en les obligeant progressivement à s’habituer aux eaux plus chaudes des bassins d’élevage. Ils espèrent créer une mémoire adaptative dans les nouvelles générations.