Pour la première fois, le Vigneron de l’Année est un producteur… de Muscadet. En une dizaine d’années, Jérôme Bretaudeau, installé en biodynamie au Domaine de Belle-Vue à Gétigné (Loire Atlantique), a su redonner tout son éclat à ce cépage encore méconnu. Bien plus qu’un simple « petit blanc » qui s’accorde avec les huîtres, son vin a trouvé sa place sur les plus grandes tables.
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C’est l’équivalent des César au cinéma. Les distinctions décernées par La Revue des Vins Françaisle plus ancien magazine au monde dédié au vin, sont particulièrement convoités par la filière vitivinicole.
Et début 2025, c’est un vigneron de Muscadet qui a remporté le Graal : Jérôme Brétaudeau, installé à Gétigné, près de Clisson, depuis 2012, a été élu Vigneron de l’année.
Une véritable reconnaissance du parcours fulgurant de ce fervent défenseur de l’appellation Muscadet, parti de deux petits hectares de vignes pour se frayer un chemin vers le cercle fermé des domaines trois étoiles de l’appellation. Guide des meilleurs vins de France.
Pour Jérôme Brétaudeau, recevoir le titre de Vigneron de l’Année récompense trois choses : ses progrès en tant que vigneron, mais aussi la qualité et la diversité de ses vins. “L« Le Muscadet n’est pas qu’un petit vin blanc qui accompagne les huîtres »glisse celui qui assure qu’avec le melon, cépage particulièrement dénigré jusqu’à il y a 10 ou 15 ans, et un terroir du sud Loire, “on peut faire de la haute couture”.
“J.Je suis l’un des seuls en Val-de-Loire et le premier en Muscadet à recevoir ce titre : il marquera les esprits, rehaussera l’appellation, mettra en valeur notre travail de la viticulture, notre vignoble, et surtout montrera à tous qu’il y a c’est un intérêt de venir voir ce que nous faisons ici »se réjouit le vigneron, qui a reçu le prix à la veille de son 50ème anniversaire.
Ce vigneron, fils d’agriculteurs, a débuté en 2001, lorsqu’il a acquis deux hectares de vignes. Il vinifiait son vin dans les anciennes écuries de ses parents jusqu’à ce qu’ilFinalement, il installe sa cave au lieu-dit Belle-vue à Gétigné, dix ans plus tard. Bien qu’encore quasiment anonyme, il était à la tête de 15 hectares.
-Depuis, il n’a fait que gravir les échelons. En quatre ans, il rejoint le Guide, reçoit sa première étoile, sa deuxième puis sa troisième en 2023. Il entre également à l’Académie du Vin de France. Devenu une véritable star du Muscadet, il assure que l’appellation a sa place »sur les plus grandes tables de France et du monde« . De plus, elle exporte sa production en 53 pays étrangers, ce qui représente 60% de ses ventes.
Au-delà du célèbre melon de Bourgogne, il vinifie désormais du Chardonnay au Pinot Noir en passant par le Merlot ou le Pinot Gris et le Savagnin, et explore plusieurs techniques d’élevage, en barriques, en foudres, ou en amphores selon les millésimes. .
LE deux types de sols qu’elle exploite, les granites, le quartz blanc et le quartz rose, et le gabbro (sorte de basalte) donnent « des vins très particuliers, ancrés dans notre diversité de terroir et qui plaisent« .
Mais son secret reste le travail minutieux que lui et son équipe effectuent à la vigne, pour obtenir un raisin « le plus sain possible ». Et cela reste un défi dans une région en proie à l’humidité et au mildiou, un champignon particulièrement destructeur.
“En 2024, nous avons eu une année très humide, cela été très difficile parce que nous avons perdu un peu plus de 50% de la récolte. Malgré tout, nous avons maintenu le cap, nous avons conservé nos certifications, et nous avons récolté peu de raisins, mais de très beaux raisins. Ce résultat, c’est vraiment parce qu’on était au chevet de notre vigne“nous dit le vigneron, qui s’inscrit dans la biodynamie, une pratique qui considère que le sol et les plantes sont des matières vivantes, et qu’il faut les traiter comme telles, grâce à préparations naturelles.
“LLe sol est comme un être humain. Lorsque nous sommes fragiles, nous sommes plus susceptibles aux maladies. La vigne est la même. Quand on a une vigne ou un sol qui est fort, qui est résistant, on a une plante moins sensible aux maladies, mais surtout, qui est plus capable de produire des raisins avec un certain équilibre. Un cépage qui saura exhaler toutes les nuances de son terroir » dit-il. « Ce sont les vins biodynamiques qui me passionnent le plus. »
Le prochain défi de Jérôme Bretaudeau sera de maintenir le niveau d’excellence auquel il a élevé son domaine. «Je voudraisgrandir en précision d’année en année, et en diversité de choix et d’aromates.
C’est pourquoi il s’associe à la maison de champagne familiale Billecart-Salmon pour développer davantage sa cave, et continuer à proposer à la fois des vins typiques de son terroir, mais aussi des vins d’exception.
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