Les rencontres rythment (presque) la saison des Girondins aussi régulièrement que les matchs de National 2. Une semaine avant l’audience de fin de première période d’observation, le vice-président Arnaud De Carli, le directeur général Arnaud Saint-André, le manager Guy Cotret, l’avocat du club Laurent Cotret et les administrateurs judiciaires seront au tribunal de commerce. ce mardi pour rencontrer le juge commissaire et balayer le dossier. Ce que nous savons.
1 Le 21 janvier, une audience pour prolonger le redressement
Quatre jours après le dépôt de bilan de la société anonyme Girondins de Bordeaux, le tribunal de commerce a accepté d’ouvrir une procédure de redressement judiciaire, commençant par une première période d’observation de six mois pendant laquelle les dettes sont gelées pour laisser le temps de les renégocier. L’entreprise doit alors « seulement » fonctionner sans créer de nouvelles dettes, sous le contrôle du tribunal et de ses représentants (administrateur judiciaire pour aider à la gestion ; mandataire représentant les créanciers ; juge-commissaire pour le contrôle). Cette période d’observation de six mois, renouvelable une fois (voire une seconde exceptionnellement) et validée lors des points d’avancement des 17 septembre et 29 octobre, se termine le 30 janvier.
Mardi prochain, le jury décidera s’il accepte ou non d’en ouvrir un nouveau, jusqu’au 30 juillet. Le principal défi pour le club est de montrer qu’il aura la trésorerie nécessaire pour couvrir ses frais de fonctionnement d’ici là. Alors que la renégociation des dettes a été lancée début décembre, il s’agira aussi de présenter un premier « atterrissage » de ces deux mois de discussions pour montrer au tribunal qu’un plan de continuation, au-delà de la deuxième période d’observation, est bien possible.
2 Situation comptable : Gérard Lopez a payé le million attendu
Le point était crucial. Début janvier, Gérard Lopez a versé la contribution promise d’environ un million d’euros afin d’alimenter la trésorerie du club. Selon plusieurs sources, les Girondins ont également perçu l’affacturage (avance par une banque) du deuxième versement du transfert de Zuriko Davitashvili à Saint-Etienne (870 000 euros) et leur participation aux bénéfices sur le projet annuel (1,1 million d’euros) de le transfert de Jules Koundé de Séville à Barcelone. Ces fonds doivent notamment permettre de régler les indemnités de licenciement du plan social qui ont dépassé le plafond de prise en charge par l’AGS (régime de garantie des salaires), s’élevant à 3,56 millions d’euros. Ces derniers jours, plusieurs salariés attendaient encore d’être payés en totalité, parfois plusieurs dizaines de milliers d’euros. A ce titre, ils ont adressé une lettre d’alerte au président du tribunal et au procureur.
Les incertitudes sont inévitables : les recettes de billetterie, notamment, selon que le club joue ou non la montée vers les derniers matches à la Matmut. Recruter de nouveaux joueurs ? En interne, nous veillons à ce que l’excédent de masse salariale de l’exercice en cours soit prévu sur le plan de trésorerie et rentre toujours dans le cadre de la DNCG, dont un point d’avancement doit être fait en février.
Pour l’avenir, les dirigeants espèrent ramener les dettes en dessous de 30 millions d’euros (éventuellement étalés sur 10 ans). Sur les 118 millions évoqués par la Cour le 30 juillet, 38 millions avaient déjà été abandonnés par Gérard Lopez (avec une clause de retour à meilleure fortune en cas de retour en L2), alors que le conseil communautaire avait déjà voté le 26 septembre un rééchelonnement du paiement de 25 millions d’euros de loyers dus à la Métropole entre le 15 octobre 2026 et 2045. Une vingtaine de millions d’euros (Urssaf, impôts, TVA, AGS) sont irréductibles.
3 Pour une éventuelle vente, il faudra encore attendre
Le plan de redressement (combien sera versé à quels créanciers, et dans combien de temps) sera soumis au tribunal mi-avril pour approbation 45 jours plus tard, soit fin mai ou début juin, afin de préparer l’audience devant la DNCG fin juin relative à la saison prochaine. Un point est important : dès que le plan de relance sera approuvé par le tribunal, le club devra rembourser l’AGS (environ 8 millions d’euros avancés), qui peut également accorder un acompte pour une partie de la somme.
Le montant restant de la dette aura forcément un impact sur l’avenir et la stratégie de Gérard Lopez. Dans le cadre d’un plan dit de continuation, trois options sont possibles : financement seul, tentative de trouver un partenaire minoritaire qui accepterait de s’associer avec lui pour le financement, cession de la majorité des parts du club à un repreneur qui accepterait de assumer le fardeau. En tout cas, si le sujet sera forcément évoqué le 21 janvier, une entrée au capital avant la fin de la renégociation de la dette paraît pour le moins improbable.
Fabricant d’équipement
Signé sous la présidence de Frédéric Longupée en 2020, le contrat avec l’équipementier Adidas – comprenant également la distribution et la gestion des magasins par la société Full Ace – se termine en juin prochain. Selon nos informations, les discussions pour la suite sont bien avancées pour un nouveau contrat à tiroirs selon le niveau du club, avec un match entre la marque aux trois bandes et un concurrent. Verdict dans les semaines à venir.
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