Dans sa voix, qui n’est pas étouffée, il y a de la joie, mais aussi beaucoup de soulagement. Il est midi au Qatar mercredi, mais Maxime Chabloz ne s’est pas levé d’une nuit d’ivresse. « Avec ma copine et mon amie, on était plutôt bien », rigole-t-il au bout du fil. Avec toutes ces émotions, nous étions épuisés, comme c’est souvent le cas après une compétition. Mais nous essaierons de rattraper ce retard dans la semaine.
Il en rêvait depuis qu’il a découvert le kitesurf, grâce à son père, à l’âge de 7 ans. Mardi, seize ans plus tard et après plusieurs tentatives couronnées de déceptions (3e en 2023), le Nidwaldo-Vaudois – il est né à Aigle, mais a grandi à Beckenried, un petit village situé au pied de la Klewenalp – est devenu pour la première fois champion du monde.
Sur la plage de Fuwairit, l’une des plus belles du Qatar, Maxime Chabloz jouait le titre face au Français Arthur Guillebert. « Nous étions quatre, mais je ne regardais que lui », explique-t-il. Je l’ai battu à l’avant-dernier saut et quand mes proches m’ont montré que j’étais sacré champion du monde, j’ai été submergé par l’émotion.
Triple champion du monde de kitesurf chez les juniors (2016, 2017, 2019), Maxime Chabloz part trois mois au Brésil à l’âge de 15 ans pour vivre le début de son rêve. Il l’a terminé avec un feu d’artifice cette semaine. « Je rêvais de ce moment, d’être le meilleur, poursuit-il. C’était le but ultime de ma carrière, de ma vie, j’ai envie de le dire. C’est un sentiment unique car c’est un travail de très longue durée. Tous les sacrifices, les défaites, les heures d’entraînement : tout cela est derrière moi.
En Suisse romande, Maxime Chabloz est devenu célèbre ces dernières années pour ses exploits sur les skis. Pour sa première saison sur le Freeride World Tour, en 2022, il a dompté le Bec des Rosses de façon spectaculaire pour remporter le Verbier Xtreme et le titre mondial. Pas mal pour un débutant. « Tout s’est passé très vite dans une discipline que j’ai découverte alors que j’avais seulement 17 ans, poursuit-il. Je me souviens qu’après ce titre, mon approche a changé sur la neige. Je voulais avant tout me faire plaisir, et pas seulement aux juges. J’ai très hâte de découvrir cette sensation en kite dans quelques mois.
Dès la semaine prochaine, Maxime Chabloz se remettra au ski et au Freeride World Tour, puisque la saison débutera en Espagne dans un mois. « Il y a actuellement des discussions pour que le freeride devienne un jour olympique », rappelle-t-il. Ce serait intéressant pour un prochain chapitre. A 23 ans, ce champion ultra-polyvalent n’en est peut-être qu’au tout début de son livre.
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