Né à Pithiviers, dans le Loiret, d’où sont originaires ses grands-parents maternels, le manager de 47 ans et père de deux garçons est avant tout le fils de Guingamp, où il est arrivé à l’âge de 4 ans après son père, ingénieur informaticien et amoureux de la Bretagne, s’y était installé. Il y reste jusqu’à l’âge de 16 ans, avant de s’installer à Rennes et d’entamer des études supérieures (Sciences Po puis École nationale de la sécurité sociale).
Allez-y et Noël Le Graët
C’est sur les bords du Trieux qu’il se bâtit, forgeant son amour immodéré pour l’En Avant Guingamp, dont il deviendra plus tard actionnaire. « À l’époque, je l’emmenais voir les matchs à Montbareil, où jouait l’En Avant », raconte Alain Gautier, qui travaillait sur le matériel avec son père. Il avait 8 ou 9 ans. Au retour, dès que nous sommes montés dans la voiture, nous avons dû écouter les résultats des autres. Il savait déjà où serait classé Guingamp. Il a tout calculé. C’était un enfant brillant. Il était bavard, extraverti. Je l’ai revu il y a deux ans. C’était pareil. Il n’avait pas changé. »
A l’occasion de l’avant-arrêt de la D1, en avril 1986 à Alès, où il avait réussi à se rendre avec l’équipe, il rencontre Aimé Dagorn, l’un des managers historiques du club dont il reste très proche. « Je l’ai découvert lorsqu’il étudiait à Saint-Etienne (avant qu’il ne devienne directeur adjoint de l’Urssaf de Bretagne). Je l’ai invité à venir voir les matchs à Saint-Etienne et à Lyon. A ce jour je ne connais pas grand monde qui pourrait le piéger sur En Avant. Et sa femme, originaire du Haut-Corlay, est pareille. »
A l’époque, il sympathise évidemment avec Noël Le Graët, avec qui il travaillera plus tard à la Fédération comme directeur général adjoint en charge du football amateur.
Les bistrots et l’école de la vie
D’origine russe du côté de son père, dont les grands-parents avaient émigré en France en 1920 pour échapper à la révolution, Samsonoff a conservé de son éducation un goût pour l’échange, la camaraderie et une forme de simplicité qui constitue aussi une de ses forces. « Pour moi, devenu français à 15 ans, la notion d’intégration est très importante », explique Pierre, son père. A Guingamp, ses amis venaient d’horizons très différents. Il avoue lui-même avoir beaucoup appris dans les bistrots qu’il fréquentait après l’école. Cette proximité avec les gens l’a façonné. » Elle ne l’a pas quitté.
C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles sa popularité reste élevée au « 3F », où son apparition a laissé une marque indélébile. Capable de parler aux grands de ce monde comme tout le monde, il a conservé cette facilité d’accès qui manque parfois aux esprits les plus brillants. « Il saisit vite tout ce qui se présente à lui, confirme Aimé Dagorn. Et c’est un gars fiable, très direct dans la communication. Ce n’est pas une tornade, elle ne tournera pas. Il dira les choses, certes avec élégance, mais il les dira. » Comme il l’a fait en 2021, lorsqu’il a démissionné de son poste à la Fédération sur fond de tensions avec Florence Hardouin, la directrice générale.
Dans la tête des autres
Depuis, le Breton a fondé sa propre société de conseil et a gardé le football en tête. « Il a appris à ses dépens que le monde était compliqué et cela lui sera très utile », poursuit son père. C’est l’un des accidents de la vie. La façon dont il a réagi ne me surprend pas. Il sait penser. Sa grande force est de savoir comment pensent ses interlocuteurs. »
Il lui faut maintenant aussi comprendre la politique dans son sens le moins noble, avec ses coups bas, ses trahisons et ses tromperies. « Pourtant, c’est une personne foncièrement honnête », connaît Jacques Piriou, le président de l’US Concarneau qui figure sur sa liste et qui exhorte les clubs à aller voter. Il a toujours une approche très pragmatique des dossiers. »
Des qualités également connues de ses adversaires qui, conscients de la place qu’il occupe, préfèrent visiblement ne pas le voir revenir. Mais de la Bretagne à Paris, et notamment à la Fédération, il n’y a souvent qu’un pas.
Pourtant, sa mère, qui était pharmacienne à Saint-Agathon, très proche de Guingamp, décédée il y a deux ans et à qui il doit beaucoup, le rêvait écrivain. Peut-être qu’un jour il griffonnera ses souvenirs, son enfance à Guingamp, sa passion du football et son goût pour les autres. Mais le moment n’est pas venu. A 47 ans, Pierre Samsonoff est plus actif que jamais.
Pierre Samsonoff en bref
28 décembre 1976
Née à Pithiviers (Loiret)
Dal 2010 et 2016
Directeur de l’En Avant Guingamp et membre du conseil d’administration
2010-2016
Directeur régional adjoint des Urssaf de Bretagne
Mai 2016-mars 2021
Directeur général adjoint de la Fédération française de football
À partir de mai 2021
Président de Xaipe-Conseil
Maroc
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