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Le Championnat d’Afrique des nations, une compétition qui perd son sens

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Les joueurs sénégalais célèbrent leur victoire contre l’Algérie en finale du Championnat d’Afrique des nations, au stade Nelson-Mandela d’Alger, le 4 février 2023. – /AFP

L’Afrique est le seul continent à avoir créé une compétition entre équipes nationales ouverte exclusivement aux joueurs évoluant dans un club de leur pays. Le projet a été validé en 2008 par la Confédération africaine de (CAF) et la première édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN), remporté par la République démocratique du Congo, a eu lieu en 2009 en Côte d’Ivoire. . Depuis, le CHAN se tient tous les deux ou trois ans, en raison de la crise du Covid-19, mais reste ostensiblement boudé par plusieurs fédérations.

C’est notamment le cas pour la prochaine édition, prévue le 1est au 28 février 2025 au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, les trois pays qui doivent accueillir la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2027. Ainsi, l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Gabon, la Gambie, la Tunisie et le Zimbabwe ont décidé de ne pas inscrire leurs équipes locales pour la phase qualificative de novembre et décembre.

D’autres sélections, comme celles de l’Érythrée ou de la Somalie, se sont déclarées forfaites à quelques jours du début du premier tour des éliminatoires. Au total, seize des cinquante-quatre fédérations affiliées à la CAF ont renoncé à participer à la compétition.

« Ce tournoi n’est clairement pas une priorité »

Cette cascade de défections ne surprend qu’à moitié Saïd Ali Saïd Athouman, le président de la fédération des Comores, également membre du comité d’organisation du CHAN. « La CAF a annoncé tardivement [le 16 septembre] les dates de la phase finale et celles des qualifications. Cela a dissuadé certaines fédérations car les championnats nationaux avaient commencé, ce qui impliquait des bouleversements dans le calendrier.dit-il.

Une raison qui a poussé les clubs tunisiens, lors d’une réunion tenue en novembre avec la fédération, à se prononcer en faveur d’un forfait des Aigles de Carthage. « Cela aurait entraîné l’interruption du championnat pendant au moins un mois et donc reporté la fin de la saison. Il a été décidé de donner la priorité à nos compétitions nationales. Les dates du CHAN ont été connues trop tard »confirme Lyes Ghariani, vice-président de l’Espérance sportive de Tunis.

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Avant la Tunisie, l’Algérie, finaliste du CHAN 2023 qu’elle avait organisé, avait abandonné pour les mêmes raisons, imitant ainsi l’Afrique du Sud et l’Egypte, qui ne se sont engagées qu’une seule fois en 2018. « Pour certaines fédérations, ce tournoi n’est clairement pas une priorité, surtout lorsque la CAF ne fixe pas les dates suffisamment à l’avance. Financièrement, cela a aussi un coût, notamment pour les petites associations comme la nôtre, alors qu’en 2024, notre sélection A s’était engagée pour les éliminatoires de la Coupe du 2026 et de la CAN 2025.poursuit Saïd Ali Saïd Athouman, justifiant le paquet comorien par des raisons strictement économiques.

Crédit des plus modestes

Boudé par plusieurs sélections de renom, le CHAN bénéficie tout de même d’un certain crédit, notamment chez les plus modestes. « Lorsque j’ai été nommé en octobre 2023, j’ai dit aux dirigeants qu’il était important de participer car, pour un pays comme le Soudan du Sud, c’est une vraie opportunité de participer à une compétition internationale car la CAN ou la Coupe du Monde sont encore des objectifs trop élevés pour nous”, explique le Français Nicolas Dupuis, dont l’équipe jouera sa place en phase finale fin décembre contre le Rwanda.

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Le format des éliminatoires, avec un maximum de quatre matches à jouer, est moins contraignant que pour la CAN et la Coupe du monde, et pourrait permettre aux Bright Stars de se qualifier pour leur premier tournoi majeur.

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Mais comme d’autres sélectionneurs, Nicolas Dupuis regrette qu’une des mesures envisagées par la CAF pour dynamiser le CHAN ait finalement été abandonnée par le comité exécutif de l’instance. « Patrice Motsepe, son président, avait néanmoins annoncé qu’il serait possible de faire également appel à des joueurs évoluant dans d’autres championnats africains, ce qui était une bonne idée », dit-il.

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« Que la CAN soit la vitrine de la CAF c’est normal, mais il faut faire du CHAN une compétition qui donne envie à toutes les fédérations d’inscrire leurs sélections locales, » conclut, sous couvert d’anonymat, un dirigeant d’une fédération subsaharienne. Car ce tournoi met en lumière le travail réalisé en Afrique. »

Alexis Billébault

 
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