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“Il n’y a jamais de réconfort pour personne”, “on peut faire mieux”, “les joueurs se sont révélés”, analyse Galthié après -Argentine

Le sélectionneur des Bleus vante les vertus de l’émulation après une tournée de novembre où le XV de a élargi sa palette.

Fabien, que retiens-tu de ce Tour victorieux ?

Pour nous, c’était un rendez-vous important puisque certains d’entre nous ne s’étaient pas vus depuis un an. Pour d’autres, il fallait retrouver de l’élan fin 2024. Il était important d’être présent lors de ces trois matches (Japon 52-12, Nouvelle-Zélande 30-29, Argentine 37-23). Cela s’est fait avec un enchaînement particulier, puisqu’après les All Blacks, nous n’avions que six jours avant de jouer contre l’Argentine. Ce sont des équipes qui terminent leur saison et qui sont titularisées depuis six mois. Donc on avait un défi, c’était d’aller vite, de trouver une organisation pour être performante. Et cela a été fait, donc nous sommes satisfaits.

Diriez-vous que la victoire contre les Pumas est maîtrisée ?

A partir du moment où on termine avec 14 points d’écart, quand on voit ce que l’Argentine avait fait sept jours plus tôt en Irlande (défaite 22-19), on dira qu’on a mieux contrôlé que l’Irlande, mais tout est relatif. Au retour des vestiaires avec cet écart de 30 à 9, on s’est dit qu’on pouvait être ambitieux en seconde période. Mais c’était sans que les Argentins aient la capacité de réagir. Nous sommes donc très satisfaits de ce résultat.

L’efficacité offensive est-elle la grande satisfaction de cet automne ?

Oui, et nous pouvons faire mieux car nous avons des moments forts que nous ne concluons pas. Mais surtout, nous avons cru et respecté notre feuille de route. On s’est rendu compte qu’on était tous les deux très dangereux, très efficaces pour préparer le terrain, gérer le match et avoir, entre guillemets, le contrôle du match, notamment dans les vingt dernières minutes. C’est nous qui contrôlons les trois dernières volées du match. Même si on n’est jamais à l’abri face à ces équipes, on est quand même très haut, les équipes ont la possession plus bas, on a des moments forts.

Nous avons un test rejeté qui est magnifique, malheureusement, pour un test bien avancé. Et puis en face, il y a des joueurs qui ont des qualités, qui ont réussi à briser le rideau. Mais même quand ils ont cassé les plaquages, on a réussi à se réorganiser. On prend deux essais suite à des ballons portés, et qui viennent de fautes de main, on a été pénalisé en mêlée, on a aussi le droit d’être poussé.

Pensez-vous que l’acte 2 de votre mandat a commencé ? Êtes-vous là où vous souhaitez être en termes d’évolution du jeu offensif ?

Le jeu offensif n’est pas une structure isolée. Le jeu offensif dépend à la fois de notre capacité à contrôler les ballons, des phases de conquête mais aussi des phases de combat, comme les duels aériens. Cela dépend aussi de notre capacité à bien défendre, et donc à bien gérer notre énergie. Nous ne pouvons pas isoler le jeu offensif du tout, ni même de notre « jeu de coup de pied » (jeu de football). Je dirais qu’on peut faire mieux mais, honnêtement, on a coché ces cases à chaque fois pour contrôler ces 20 dernières minutes, ce qui était essentiel. Les joueurs sont capables d’appliquer ce qu’on veut faire, sachant qu’il n’est pas nécessaire de cocher toutes les cases, il faut en cocher quelques-unes. Et jusqu’ici, tout va bien.

Je vois les choses dans la continuité. La flèche du temps est dans sa continuité, avec les événements que nous avons rencontrés. Même l’Afrique du Sud (défaite en quarts de finale du Mondial 2023), on peut le dire, fait partie de notre chemin. Je ne crois pas qu’il faille séparer l’acte 1 de l’acte 2. L’équipe est toujours à 80% de victoires, malgré une année 2024 que certains jugent plus ou moins réussie. Bien sûr, nous avons des imperfections, des scories, des moments faibles, des blessures. Je suis très triste pour Jean-Baptiste Gros. Il est en pleine forme mais il se blesse sur un mouvement interdit.

Émulation et compétition sont-ils vos deux maîtres mots dans la préparation de la prochaine Coupe du en Australie ?

Cela a toujours été le cas. Il y a toujours eu cette émulation, cette compétition. Mais quand on a une équipe qui gagne 80 % des matches depuis quatre ans – ce qui n’est jamais arrivé dans le rugby français – et qui enchaîne les 14 victoires, il est normal de penser que les joueurs qui la composent ont potentiellement le niveau pour rester. titulaires. Il n’y a jamais de réconfort pour personne, mais une saine émulation.

Porter le maillot de l’équipe de France, c’est sacré. Et accepter de le porter, c’est aussi accepter de vivre de grands moments tels que nous les partageons aujourd’hui. Au fond, c’est très amusant, mais il y a aussi des moments difficiles, des défis personnels et collectifs.

Ces trois succès contribuent-ils à tourner la page de votre tournée désastreuse en Argentine l’été dernier ?

Le Tour d’Argentine fait aussi partie de notre histoire. Il y a des joueurs qui se sont révélés. La victoire à Mendoza, avec une équipe qui comptait trois sélections d’âge moyen, a été une victoire réussie. Malheureusement, après, il a fallu jouer au rugby avec ce qui nous était arrivé (la mise en examen pour viol de Hugo Auradou et Oscar Jegou). C’était très spécial, mais cela fait partie du parcours de notre équipe. Nous n’avons jamais préparé le match de vendredi comme des retrouvailles particulières par rapport à ce qui s’était passé. Les Argentins nous accompagnaient là-bas. Nous tenons à les remercier pour l’accueil qu’ils nous ont réservé en juin et juillet.

Ce bilan positif valide-t-il votre méthode de travail avec 42 joueurs ?

Cela nous permet d’élargir le potentiel, de commencer à en préparer. Marko Gazzotti a passé le mois avec nous, il est entré en seconde période. Avant cela, c’est Romain Buros qui avait réalisé un superbe match face aux Néo-Zélandais. Je crois que cette méthode crée de l’émulation et de la qualité dans la formation.

Les nouveaux n’entrent pas sur la pointe des pieds, ils défient ceux qui sont là et ces derniers acceptent d’être interpellés. Durant les huit années que nous avons passées ensemble, la « méthode 42 » a été la base. L’année dernière, après la Coupe du monde, les clubs ont fait beaucoup d’efforts, donc on n’a commencé qu’à 34. Là, si on a la possibilité d’être à 42 grâce aux accords Ligue/Fédération, pour nous, c’est extraordinaire.

Un dernier mot sur le Tournoi des VI Nations ?

C’est particulier puisque nous recevons le Pays de Galles en ouverture (31 janvier) et l’Écosse en clôture (15 mars). Nous aurons donc trois voyages d’affilée, en Angleterre (le 8 février), en Italie (le 23 février) et en Irlande (le 8 mars). C’est une compétition très difficile par excellence, mais c’est pour ça qu’elle est belle.

 
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