Cette agence, en charge du programme antidopage des Jeux, révèle que 10,3% des sportifs, soit 1.108 olympiens, n’ont pas été contrôlés entre le 1er janvier et le 17 juillet 2024. Au total, en ajoutant les sportifs testés trop rarement, 23,7% des athlètes présents à Paris n’ont pas été testés conformément aux recommandations de l’ITA.
Cette période des six derniers mois est pourtant cruciale : tous les experts antidopage s’accordent à dire que les tricheurs se dopent surtout avant les compétitions. D’ailleurs, seuls cinq cas positifs ont été détectés lors des JO, alors que près de 39 % des sportifs ont été testés.
Ce chiffre de 10,3% d’athlètes non contrôlés est cependant, selon l’ITA, “une amélioration significative si l’on compare avec les six derniers mois précédant les JO de Tokyo : entre 14 et 15% des athlètes n’avaient pas été contrôlés”. »
Mais; dans un véritable exercice de transparence, l’agence reconnaît qu’il existe des insuffisances dans la lutte contre le dopage. Il révèle même que 67 médailles ont été décernées à des athlètes qui n’avaient pas été contrôlés une seule fois au cours des six derniers mois.
10 handballeurs médaillés d’or n’ont pas été testés
Parmi eux, cinq Français : trois cavaliers (médaillés d’argent en concours complet par équipes et de bronze en saut d’obstacles) et deux footballeurs médaillés d’argent. Il convient également de noter que 10 des handballeurs norvégiens médaillés d’or n’ont pas été contrôlés. Cela représente les deux tiers de l’équipe qui a battu la France en finale.
Parmi les sportifs non contrôlés, 32 % pratiquent néanmoins des disciplines à haut risque de dopage. Parmi ces sports « à risque » se trouve la natation. Pourtant, 18 % des nageurs n’ont pas été testés du tout et 20 % n’ont pas été testés autant que prévu. Au contraire, seuls 4 % des cyclistes sur route et 1 % des triathlètes n’ont pas été testés au cours des six derniers mois des JO. Globalement, ce sont les footballeurs et les cavaliers qui ont le plus échappé aux contrôles : 36 % d’entre eux n’ont pas été contrôlés sur cette période. Le risque de dopage est jugé « intermédiaire » par l’ITA dans le football, et « faible » dans l’équitation.
L’ITA propose également une comparaison par délégation. Parmi les grandes délégations, l’Australie apparaît comme un « mauvais élève », avec 13 % de ses sportifs non contrôlés au cours des six derniers mois, contre 6 % pour la France, 2 % pour l’Espagne et même 0 % pour l’Allemagne et les Etats-Unis. États. La Nouvelle-Zélande, qui a connu les meilleurs Jeux de son histoire, avec dix médailles d’or, est également pointée du doigt : seuls 51 % des athlètes de sa délégation ont été contrôlés correctement. Parmi ceux qui n’ont pas été testés du tout, il y avait quatre médaillés, dont des médaillés d’or en aviron, une discipline à haut risque.
Mais c’est dans les petites nations sportives, notamment en Afrique, en Océanie et en Amérique du Sud, que les contrôles ont été les moins efficaces. Dans certains pays, aucun athlète n’avait été contrôlé avant les Jeux.
Rendre les contrôles moins prévisibles
L’ITA se réjouit cependant de voir ce nombre diminuer : le nombre de pays où aucun test n’a été effectué au cours des six derniers mois est passé de 38 à 15 entre les JO de 2021 et 2024. L’agence reconnaît qu’il « subsiste encore des failles dans les programmes de tests ». Selon l’ITA, celles-ci doivent être améliorées pour limiter le nombre d’athlètes non ou mal testés, mais aussi pour rendre les contrôles moins prévisibles et collecter des échantillons plus diversifiés.
Les auteurs du rapport rappellent enfin que leurs recommandations ne sont pas, aujourd’hui, contraignantes. Pour eux, l’Agence mondiale antidopage devrait pouvoir intervenir plus rapidement en cas de non-respect des recommandations. Enfin, ils estiment que le respect de ces critères pourrait devenir un critère d’éligibilité aux Jeux olympiques. Un message clair adressé aux autorités, notamment au Comité international olympique (CIO).
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