La situation politique en France affecte même l’Euro 2024 de football. Samedi, pour la première fois, un joueur de l’équipe de France a pris une position claire face au Rassemblement national. “Il faut se battre pour que le RN ne passe pas”, a insisté Marcus Thuram à propos des élections législatives du 30 juin et du 7 juillet.
Jusqu’à présent, tous les Bleus interrogés avaient simplement appelé à voter, sans s’impliquer davantage. D’Olivier Giroud à Ousmane Dembélé en passant par Benjamin Pavard, les troupes de Didier Deschamps avaient demandé aux Français de remplir leur devoir civique, et rien de plus.
Pour Thuram, « la situation est triste, très grave »
Mais le fils de Lilian Thuram, champion du monde 1998 connu pour son engagement antiraciste, est allé bien plus loin, n’hésitant pas à briser la neutralité affichée par ses coéquipiers. L’attaquant de l’Inter Milan, 26 ans, présent en conférence de presse à Paderborn en Allemagne deux jours avant l’entrée de l’équipe de France à l’Euro-2024 contre l’Autriche, ne s’est pas caché et a répondu clairement et sans détours aux questions sur les élections à venir. date limite.
“Je pense que la situation est triste, très grave”, a-t-il déclaré aux médias. Je l’ai appris (la victoire du RN aux européennes) après le match contre le Canada (dimanche). On a tous été un peu choqués dans le vestiaire. Il faut dire à tout le monde d’aller voter, de se battre au quotidien pour que le RN ne passe pas. »
Thuram n’a alors pas hésité à tacler gentiment ses coéquipiers. “Il ne suffit pas de dire que nous devons aller voter, nous devons expliquer comment nous y sommes arrivés”, a-t-il déclaré, soulignant le rôle des médias : “Je ne citerai aucune émission en particulier, mais quand je allume ma télé, je me dis que c’est fait pour que la montée du RN arrive. »
La FFF « très attachée à la liberté d’expression »
L’attaquant a ensuite quelque peu nuancé ses propos, indiquant qu’il n’avait “aucun doute sur le fait que tout le monde pense comme (lui) en équipe de France”. « Ayant grandi avec mon père, je me sens responsable de transmettre ce genre de message », a-t-il noté.
Quelques heures après cette sortie, la Fédération française de football est également entrée dans le débat pour surtout appeler à… une sortie du débat. Elle a demandé d'”éviter toute forme de pression et d’utilisation politique de l’équipe de France”. Se disant “très attachée à la liberté d’expression”, la FFF a expliqué dans un communiqué qu’elle “s’associe à l’appel au vote nécessaire” mais “souhaite que sa neutralité soit comprise et respectée de tous (…) ainsi que celle de la sélection”. »
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