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CF Montréal | Qui gère quoi au stade Saputo?

La MLS envisage de modifier son calendrier afin que la saison de ligue se joue désormais de l’automne au printemps. Cette décision, qui pourrait entrer en vigueur après la Coupe du monde 2026, aurait de gros impacts pour les marchés nordiques comme celui du CF Montréal. Le Club de soccer métropolitain de Québec devra-t-il procéder à des rénovations majeures dans un avenir rapproché pour « hiverner » son stade Saputo ? Cette question en soulève plusieurs autres. Tour d’horizon en cinq questions.


Publié à 3h29

Mis à jour à 5h00

À qui appartient le stade Saputo?

Le stade Saputo lui-même appartient à la famille Saputo. Mais le Parc olympique est propriétaire du terrain sur lequel l’enceinte a été construite et inaugurée en 2008. L’Autorité des installations olympiques (RIO), à l’époque, avait cédé le terrain au club dans le cadre d’un bail emphytéotique de 40 ans, soit jusqu’en 2047.

“C’est un bail emphytéotique, donc nous ne sommes pas sur notre terrain”, a confirmé le CFM à La pressepar communication écrite.

Le CF Montréal peut-il rénover son stade sans avoir l’aval du Parc olympique ?

Le club n’a pas carte blanche à 100% à cet égard. «Nous décidons de ce que nous faisons au stade Saputo, mais le Parc olympique a le droit de revoir les rénovations majeures», indique le Bleu-blanc-noir.

Par exemple, Impact a amélioré certaines de ses sections premium ces dernières années, ainsi que son offre alimentaire, deux décisions qui lui appartiennent. Mais si un chantier devait être implanté à proximité, il faudrait que le Parc donne son accord.

Pourquoi des rénovations majeures n’ont-elles pas déjà eu lieu ?

La question se pose, car les matchs d’hiver ne constituent pas un problème nouveau pour l’Impact. Mais il y a une raison concrète pour laquelle des rénovations se font toujours attendre au stade de la rue Sherbrooke.

On l’a dit : le club est locataire du terrain sur lequel est situé le stade Saputo. Ce qui veut dire que CF Montréal doit payer des taxes foncières à la Ville, entre autres. Toute amélioration au stade Saputo serait donc synonyme d’augmentation de taxes.

Et c’est là que réside le problème. Les taxes foncières ont été décrites comme le principal obstacle aux rénovations de 50 millions de dollars du stade par Joey Saputo en 2018 lors d’une table ronde médiatique. À l’époque, il avait qualifié d’« absurde » la somme de 2 millions par année qu’il verse à la Ville pour son stade Saputo et le Centre Nutrilait.

Un an plus tard, sa facture de taxes foncières est passée de 2 millions de dollars à 1,2 million de dollars, grâce à une entente à l’amiable avec la Ville. La valorisation foncière de ses enclos a été revue à la baisse, de 28 à 25 millions entre 2019 et 2022. En 2023, elle est passée à 23,1 millions.

Malgré tout, pour le moment, les rénovations ne sont pas au programme. Le président Gabriel Gervais l’a réitéré récemment dans le bilan de son club : « Il n’y aura pas de rénovations au Stade Saputo tant qu’on ne connaîtra pas la vision du Stade et du Parc olympique dans son ensemble. »

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le président du CF Montréal, Gabriel Gervais

C’est au moins la troisième fois en un an que Gervais dit « attendre » des nouvelles du Parc olympique à ce sujet. Est-ce qu’ils se parlent ? Interrogé par La presse La semaine dernière, le Parc affirmait avoir des discussions « continues » avec le club de football qui occupe son territoire. Mais il se garde bien de commenter publiquement leur contenu.

Est-il possible de jouer des matchs d’hiver au Stade Saputo?

Non, ce n’est pas possible pour le moment.

Sans terrain chauffé, la surface de jeu est impraticable en hiver, même si la neige est déneigée. La tuyauterie n’est pas conçue pour être utilisée par temps froid. Sans toit, le stade Saputo est à la merci des intempéries, que l’on sait évidemment nombreuses et compliquées entre décembre et mars.

Selon ce qui a été avancé par The Athletic puis confirmé par Gabriel Gervais la semaine dernière, la MLS envisagerait de disputer ses 34 matchs d’août à mai, à l’instar des championnats d’Europe et des ligues sportives professionnelles nord-américaines. Elle diviserait son emploi du temps en deux parties, avec une pause de mi-décembre à fin janvier.

Ce qui voudrait dire que Montréal devrait combiner des matchs saisonniers en novembre, décembre, février et mars.

Supposons que la MLS accepte d’accorder une masse critique de matchs à domicile en début et en fin de saison, dans les mois où la météo est la meilleure. Dans l’état actuel des choses, l’Impact devrait donc disputer une dizaine de matchs consécutifs à l’extérieur durant l’hiver, soit de la mi-novembre à la mi-mars. Peut-être un peu moins si on prend le risque de jouer à domicile jusqu’à début décembre.

L’équipe joue déjà six matchs de suite chez l’adversaire en début de saison. Et ce, en attendant que le Stade olympique, en attente de son nouveau toit, soit prêt à l’accueillir…

Le Big O n’est-il pas une option ?

Ce sera le cas, éventuellement. Mais le Parc olympique est catégorique : alors que des travaux sont en cours pour remplacer sa toiture, « le stade sera fermé jusqu’en 2028 », a confirmé l’entité à La presse. D’ici là, il ne pourra accueillir aucun événement.

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Le stade olympique sera fermé jusqu’en 2028 le temps de travaux de remplacement de sa toiture.

Si la MLS adopte son nouveau calendrier après la Coupe du monde d’été 2026, on peut s’attendre à ce que la saison 2027 soit la plus compliquée pour le CFM.

Déjà, ses camps d’entraînement hivernaux, sans Stade olympique, l’obligeront à s’exiler dans le sud des Etats-Unis, comme en Floride ou en Arizona, pour les prochaines années.

A noter également qu’un point d’interrogation majeur demeure concernant la toute nouvelle surface synthétique installée au Stade en 2022 et inaugurée en 2023. Après un seul match et 51 CFM d’entraînement, elle a dû être stockée pour laisser place à des travaux exploratoires en vue de remplacement de la toiture.

« Plusieurs options sont actuellement à l’étude quant à son utilisation », nous indique le Parc.

Qu’est-ce qu’un bail emphytéotique ?

Il s’agit essentiellement d’un bail à long terme. Au Québec, il peut être actif pendant un minimum de 10 ans et un maximum de 100 ans. Le locataire – ou locataire – doit payer un loyer (pas nécessairement annuel). Il doit également s’engager à entreprendre, à ses frais, des constructions qui permettront à la propriété de prendre de la valeur au fil du temps. A l’expiration du bail, les bâtiments construits sur le terrain passent entre les mains du propriétaire. Si elles le souhaitent, les deux parties peuvent toutefois convenir d’un nouveau bail à la fin du premier.

 
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