Présentés dans le Magazine l’Equipe à la veille du premier tour de Roland Garros 2024, les courts du Tennis Club des Flandres de Croix regorgent de mythes. L’occasion de faire parler ceux qui connaissent leur histoire. Tenter de démêler le vrai du faux sur la présence de tous ces champions à Croix au siècle dernier.
Écoutez ces balles frappées par les légendes du tennis, imprégnez-vous de la tension qui règne ici sur le court couvert du Tennis Club de Flandre. Non, vous ne rêvez pas, mais vous imaginez… Vous imaginez une confrontation qui, selon la légende, s’est déroulée ici, entre deux figures incontournables du tennis au milieu du siècle dernier. Rod Laver et Stan Smith.
Pour ceux qui ne le savent pas, le premier, australien, est encore aujourd’hui comparé à Novak Djokovic, actuel numéro 1 mondial. Il se murmure même qu’il aurait fait davantage impression à l’époque. Et pour cause, l’homme remporte les 4 tournois du Grand Chelem en 1962, avant de passer professionnel et de ne pouvoir participer à ces grandes compétitions qu’en 1968.
Le deuxième est Stan Smith, Américain, joueur des années 1970, au palmarès moins étoffé en Grand Chelem – même s’il a remporté Wimbledon et l’US Open – mais plus régulier en Coupe Davis.
Les deux champions sont toujours en vie et ont désormais 85 et 77 ans. Imaginez donc une confrontation entre ces deux champions en devenir à la Croix, sous la verrière du Tennis Club des Flandres : aujourd’hui une table de marque vous aide à franchir le pas…
Exposée comme une pièce de musée aux aficionados licenciés du club, elle prolonge la légende… Or, si nous avons recueilli des témoignages assurant la présence de ces deux joueurs à Croix, à l’heure d’écrire ces lignes, aucune preuve – photos ou écrits en atteste – contrairement à la présence de Suzanne Lenglen ou des 4 Mousquetaires dans le club.
En témoigne cet extrait de Smash, le journal du Tennis club de Flandre de 1936, dans lequel paraît une annonce pour s’inscrire à un cours avec Suzanne Lenglen. « A l’époque, le club créé par les industriels du textile roubaixais, avec son cachet et sa structure dite Eiffel, était très à la mode. Il abritait les rares courts en terre battue au nord de Paris. »explique Jean-François Tsakala, 48 ans, responsable sportif du TCF. « Dans les années 1970, Patrice Dominguez [ancien joueur, dirigeant de la FFF, et journaliste, NDLR] m’a dit qu’on avait le plus beau club de France”, se souvient Didier Lefévère, 85 ans, ancien président du club pendant 28 ans.
Aujourd’hui, le TCF – et ses 440 licenciés – fusionne avec l’autre club Croix, l’AS Victor Hugo, qui compte 220 licenciés. La mairie s’engage à restaurer l’édifice patrimonial tel qu’il est.
Le club dispose de 11 courts, six couverts, cinq extérieurs (dont trois sur terre battue synthétique) et fait la fierté de ses petits et grands amateurs de tennis.
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