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itinéraire du dernier crack du Lausanne-Sport

Son quartier dans ses veines

Alvyn Sanches : itinéraire du dernier crack du Lausanne-Sport

Il aurait pu devenir gardien, marquer les vélos à 12 ans, partager le terrain de son quartier avec Cameron Puertas. Désormais, il se fait remarquer au LS.

Publié aujourd’hui à 19h03

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Bref:
  • Alvyn Sanches est le joueur le plus en vue du moment au Lausanne-Sport.
  • Formé au club, le Vaudois s’est également formé au football dans son quartier : les Boveresses.
  • La réception du Servette dimanche lui rappelle de très bons souvenirs.

Alvyn Sanches fouille dans sa mémoire. Il creuse, il creuse, mais il ne retrouve pas le nom de cet ancien coach qu’il appréciait tant. «C’est parce qu’au Team Vaud, on s’appelait tous par des surnoms», glisse-t-il, avec le nom de famille de cet entraîneur sur le bout de la langue. Des surnoms ? “Oui! Nous étions une super équipe. On a gagné presque tous nos matches, on s’entendait bien. Le mien était des crevettes.

Bien avant d’exploser avec le Lausanne-Sport en Super League, Alvyn Sanches était Crevette. Un surnom hérité de ce gabarit qu’il a eu le temps d’épaissir depuis. “C’est grâce aux préparateurs physiques du club.” Même si, à 21 ans, le jeune homme reste de ces joueurs qui se faufilent plus qu’ils ne poussent. « En dehors du terrain, il est passé inaperçu. C’était autre chose dès qu’il touchait un ballon», se souvient Muamer Zeneli, son entraîneur en FE12, quelques années avant qu’on lui donne son surnom.

Flips acrobatiques à 12 ans

Le technicien gardait une vieille vidéo YouTube à portée de main. On voit les jeunes Lausannois défendre les couleurs de la Suisse lors d’un tournoi international à Marrakech. Parmi eux : Alvyn Sanches, 12 ans, que l’on peut voir marquer. Avec un retour acrobatique. Neuf ans plus tard, son sens du spectacle est intact. Et c’est toute la population suisse qui en profite.

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L’enfant était discret, réservé et doté d’un don pour le football. L’adulte qu’il est devenu n’a pas changé. Sauf peut-être qu’il travaille à transformer ce don en une force capable de l’emmener au plus haut niveau. « C’est vrai qu’avec le Sport Lausanne Benfica, où j’ai commencé le football, on a gagné avec de gros scores, j’ai beaucoup marqué. Et dans le quartier, les grands avaient tendance à dire que j’étais la pépite du coin», raconte-t-il doucement, presque gêné d’évoquer ces souvenirs flatteurs.

Le quartier c’est les Boveresses. Les Transports publics lausannois pourraient envisager d’y installer une ligne de bus directe avec La Tuilière, car le lieu fait office de vivier de talents pour la ville. C’est là qu’a grandi Isaac Schmidt, désormais arrière latéral de Leeds en 2010.e Division anglaise. Mais aussi Cameron Puertas, cinq ans plus âgé qu’Alvyn Sanches, qui est devenu pour lui à la fois une Source d’inspiration et un grand frère.

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« Nous arrivions sur le terrain à 14 heures, souvent pour y rester jusqu’au soir. Nous avons tous joué ensemble, sans catégorie d’âge. La sélection s’est faite par niveau », se souvient celui arrivé dans le quartier dès ses premiers mois de vie, lui qui est né en de deux parents d’origine capverdienne. «C’était du football amusant. Avec toujours un petit côté compétitif. Nous aimions mettre un prix en jeu. Comme faire payer les boissons aux perdants.

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C’est sans doute sur le terrain de Boveresses que Sanches et Puertas, partis cet été en Arabie Saoudite pour 15 millions d’euros, ont développé une spontanéité footballistique au-dessus de la moyenne. Une fois le ballon dans leurs pieds, rien ne semble jamais gravé dans le marbre. Au-delà d’une amitié qui tient toujours, un point commun surprenant unit les deux amis : ils auraient tous deux pu devenir gardiens de but.

«Le jour où j’ai passé les tests d’entrée au Lausanne-Sport, nous avons terminé l’entraînement par des tirs au but», rappelle le principal concerné. Comme j’avais une paire de gants au fond de mon sac, j’ai fini au but. Et… ça s’est plutôt bien passé. J’ai intégré l’équipe et j’ai alterné mi-temps en tant que gardien, mi-temps en tant que joueur de champ. Les supporters vaudois peuvent remercier la maman de leur numéro 80, qui a préféré voir son fils marquer des buts plutôt que recevoir des ballons dans la tête.

« Alvyn joue toujours comme il le faisait en FE12 : pour jouer, pour s’amuser », observe Muamer Zeneli. Lorsque le nom de son entraîneur neuf ans plus tôt lui est murmuré, Alvyn Sanches ne peut retenir un sourire. « Nous avions deux entraîneurs. Mouamer était le plus strict des deux.

Le trentenaire, désormais joueur du FC Bavois en Promotion League, sourit. « Il fallait le chatouiller. Comme nous l’aurions fait avec n’importe quel joueur au-dessus des autres. Nous lui avons donc lancé des défis. Notamment celui de marquer du pied droit. Et s’il continuait à se remettre sur son pied gauche pour frapper, il fallait que je réagisse et que je le lui fasse remarquer.

Une éponge de qualité

Alvyn Sanches quittera finalement le Lausanne-Sport pour un meilleur club. Compte tenu du niveau auquel il évolue actuellement, cela ne fait que très peu de doute. Le chemin de la capitale olympique vers le niveau supérieur a déjà été généreusement tracé par ses talentueux prédécesseurs. Le jeune homme semble avoir sucé un peu les forces de chacun, comme s’il s’apprêtait à devenir l’incarnation des joueurs qui ont récemment explosé au LS.

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Dans son jeu, on retrouve l’imprévisibilité de Cameron Puertas. Un peu de technicité de Dan Ndoye. Toute l’insouciance de Zeki Amdouni aussi. « Nous avons chacun notre propre personnalité. J’aimerais pouvoir dire que je suis aussi calme que Zeki sur le terrain. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas, mais j’essaie de m’inspirer de lui. Il ne le dit pas, mais son doute fait peut-être référence à son début de saison, au cours duquel il a reconnu avoir été bouleversé par un éventuel départ. Ce qui n’a finalement pas existé.

Qu’il ait été pris par le club ou par lui-même, le pari de rester quelques mois supplémentaires à Lausanne s’avère largement payant pour tout le monde. Dans un clin d’œil qui lui plaît, c’est Servette qui est en déplacement à La Tuilière ce week-end. Ce même club contre lequel il avait inscrit son premier but en professionnel deux ans plus tôt, un jour où Zeki Amdouni lui avait montré la voie en inscrivant un triplé. Lorsqu’il se retourne, Alvyn Sanches a encore le passé de son côté.

1 500 Servettiens attendus à La Tuilière dimanche

Loïc Luscher, responsable de la communication du Servette FC, est catégorique. Parmi les onze déplacements que la Super League propose aux supporters genevois, celui qui mène à Lausanne reste de loin le plus prisé. Proximité, tradition et antagonisme obligent. Dimanche, quelque 1 500 partisans des grenats occuperont les travées de la Tuilière, comme c’est désormais le cas à chaque déplacement.

Les quelques milliers de billets inclus dans le forfait réservé aux visiteurs ont été facilement vendus par le Servette FC. Plusieurs centaines d’autres spectateurs venus du bout du lac sont attendus pour apporter un renfort coloré et acoustique. Lausanne-Sport leur propose logiquement de cibler les secteurs C1 et C2, adjacents au stand des ultras. Bref, largement de quoi faire chauffer l’un des quatre coins du stade.

Compte tenu du contexte incitatif et de la forme des deux équipes, La Tuilière ira-t-elle jusqu’à afficher une salle comble passionnante ? “On n’est pas à l’abri de faire des provisions, si les gens s’énervent un peu d’ici dimanche”, espérait vendredi après-midi Vincent Steinmann, vice-président de la LS. La barre des 8 000 billets vendus vient de tomber, sur un total de 12 500.

Une fréquentation à cinq chiffres est donc attendue, ce qui pourrait constituer un nouveau record. Des cinq derbies lémaniques disputés jusqu’à présent dans la nouvelle enceinte lausannoise, dont deux pendant le Covid, le plus suivi a été celui du 28 novembre 2021 (3-0 pour le Servette), devant 10’037 âmes. Celle du 9 décembre (1-1) a attiré 9 237 spectateurs. Et s’est attiré son lot de débordements divers entre partisans des deux camps et forces de l’ordre.

“Toutes les mesures sont mises en place afin de pouvoir gérer les choses au mieux et éviter les heurts”, précise Vincent Steinmann. J’ose espérer que l’extrême tension qui régnait la dernière fois entre les ultras se sera apaisée. Ce jour-là, il y avait beaucoup d’intensité sur le terrain et dans les tribunes. Ce dimanche, nous voulons tous assister à une fête du football, dans une belle ambiance. Puissent les Servettiens y contribuer dignement, onze ainsi que mille cinq cents. Simon Meier

Florian Vaney est journaliste à la rédaction de Sport-Center depuis 2019. Formé dans la presse régionale, il suit de près le football suisse, des divisions « bancaires » jusqu’à la Super League.Plus d’informations

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