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Le CH manque cruellement de leadership fort

Au fil des années, le hockey s’est modernisé. L’époque où un entraîneur autoritaire avait un contrôle absolu sur tous ses joueurs et le loisir de leur imposer un abominable chemin de croix est non seulement lointaine, mais complètement révolue.

Aujourd’hui, un entraîneur doit avoir un discours adapté à chacun de ses joueurs et des notions de discours pré-mâché pour discours d’encouragements de motivation, formules de relations publiques.

Au fil des années, on a vu apparaître des sous-groupes, dont un groupe de leadership. Chaque équipe en possède généralement un.

Ce sont eux qui soumettent généralement les représentations du vestiaire et communiquent le vent de la salle à l’entraîneur-chef ou même au directeur général, si nécessaire. Ils gèrent également le club social.

Ce sont aussi eux qui, lorsque les choses vont mal, se réunissent et conviennent de convoquer une réunion d’équipe impliquant uniquement les joueurs.

Chez les Canadiens, qui sont les membres du groupe de direction ? On peut facilement croire que le capitaine Nick Suzuki le préside, épaulé par ses adjoints Mike Matheson et Brendan Gallagher. J’en suis convaincu et, d’ailleurs, je souhaite ardemment que le vétéran David Savard fasse partie du paquet de six.

Après ? Ce n’est pas simple. Peut-être Caufield en tant que jeune vétéran ? Josh Anderson à la limite ? Certainement pas Christian Dvorak ou Joel Armia.

Cet exercice intéressant me met en évidence une vérité exaspérante : cette équipe manque cruellement d’un leadership fort.

Pensez-vous qu’en Floride ou à Tampa, à Toronto ou à Boston, on ne peut pas nommer rapidement les six membres du groupe dirigeant…?

Bergevin’s acquisitions

À Chicago, nous avons pris la décision courageuse de reconstruire à partir de zéro. Les Hawks ont réussi à mettre la main sur Connor Bédard, un exceptionnel. Sans tarder, nous avons recruté des vétérans en fin de carrière afin de bien intégrer la jeune sensation, de bien l’encadrer et de la protéger sur la glace.

Qui sont ces vétérans à Montréal ? La vérité est que nous n’en avons pas.

On a beaucoup parlé de Marc Bergevin, c’est typiquement québécois. Nous avons collectivement appris que tout ce qu’il faisait ne valait pas la « merde ». Cependant, il a mené le Canadien à trois victoires de la Coupe Stanley.

Montréal est revenu de l’arrière 1-3 pour battre Toronto en 7 avant de vaincre Winnipeg en 4 et de vaincre Las Vegas à la veille de la Saint-Jean pour rejoindre Tampa Bay en finale. Quatre adversaires plus forts que le CH sur le papier. Une victoire sur quatre contre les Jets, pourquoi ? Parce que lorsque la brute Scheifele a attenté à la vie de Jake Evans à la fin du premier match, les vétérans se sont levés.

Qui étaient-ils ? Shea Weber, Corey Perry et Eric Staal, les trois vétérans qui se sont levés dans le vestiaire après la troisième victoire des Leafs au tour précédent. Ce sont toutes des acquisitions de Marc Bergevin, appuyé entre autres par Chiarot, Edmundson et Gallagher.

Comprenons-nous bien. J’accepte le principe de la reconstruction. Mais cela ne peut se faire sans la contribution des gardiens du droit chemin au sein des troupes. Des vétérans qui accepteront d’être les guides de nos jeunes canons en quête de respectabilité. Malheureusement, j’en vois très peu avec le CH présentement, et je me demande vraiment comment la paire Gorton et Hughes a pu négliger sciemment ce détail essentiel dans un club de hockey, même et surtout en reconstruction.

 
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