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Rocket de Laval | Gabriel Bourque était prêt à prendre sa retraite

« La version plus jeune de moi-même aurait été extrêmement fière. »


Publié à 1h23

Mis à jour à 7h00

Gabriel Bourque se retira tranquillement. En quête d’un contrat après la saison dernière, l’attaquant de 34 ans a eu des discussions pour une prolongation avec le Rocket de Laval, mais rien de transcendant.

«Ils n’avaient plus besoin de moi», dit-il La presse au bout de la ligne. Il y avait tellement de grévistes qui avaient déjà signé. »

Le Rimouskien avait déjà convenu avec son épouse que, advenant qu’il ne revienne pas à Laval, la cloche serait sonnée.

C’était décidé. Je n’étais plus tenté de voyager. Avec les enfants et tout ça, c’était devenu trop difficile.

Gabriel Bourque

Il faut savoir que Bourque et sa compagne ont quatre enfants; une fille de 11 ans, un garçon de 8 ans et des jumeaux de 5 ans. Et quand il s’agissait de déménager, ils ont cédé ; Milwaukee, Nashville, Colorado, San Antonio, Winnipeg, puis Laval. Tout cela, entre 2010 et 2020. Cela fait pas mal de kilomètres, et beaucoup de nouvelles maisons.

Si le mot qui commence par un r est toujours un peu craint des athlètes professionnels, qui ont généralement consacré toute leur vie à leur sport, Bourque était prêt à raccrocher ses patins.

« Au début [c’était dur]mais maintenant ça fait du bien. Je pense qu’il était temps pour moi de prendre ma retraite. C’est bon pour le corps de se reposer et surtout pour l’esprit de lâcher un peu prise. »

« C’est sûr que j’ai un petit pincement au cœur quand je vois les gars jouer. C’est l’esprit d’équipe, voir les gars tous les jours, qui me manque le plus. Le reste, je l’ai pleuré, j’ai raison. »

Fierté et regret

Mine de rien, Gabriel Bourque aura disputé 413 matchs dans la Ligue nationale, marquant 103 points. Dans la Ligue américaine, il a accumulé 364 matchs et 169 points. Au total, on parle de près de 800 matches professionnels.

«J’en rêvais quand j’étais jeune, a déclaré le Québécois. Je n’aurais jamais pensé qu’il était possible, d’une part, que je joue en National League, et, d’autre part, que je joue aussi longtemps. Je suis vraiment fier de ma carrière. »

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PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE ARCHIVES

En janvier 2018 au Centre Bell, Nicolas Deslauriers (20 ans) et Gabriel Bourque (57 ans), alors sous l’uniforme de l’Avalanche du Colorado

Cette fierté ne l’empêche pas d’éprouver quelques regrets. Surtout celui d’avoir « souvent » joué lorsqu’il était blessé. «Je n’aurais pas dû», maintient-il. Il y a toujours des regrets, mais on le vit dans l’instant présent. C’est un monde où on se met tellement de pression. »

A l’inverse, l’attaquant se souvient de la saison 2015-2016, où il n’avait disputé que 26 matchs en raison d’un « grave traumatisme crânien ». L’année suivante, il se retrouve dans la Ligue américaine, avant de revenir en Ligue nationale pour trois saisons. C’est sa résilience dont il est fier encore aujourd’hui.

“Personne ne pensait que je pourrais revenir et je l’ai fait”, se souvient-il. […] J’ai travaillé dur. Ce n’était pas facile, ce moment-là. Mentalement, c’était un défi tant sur la glace qu’à domicile. »

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Gabriel Bourque (à gauche) a terminé sa carrière comme capitaine du Rocket de Laval la saison dernière.

En 2020-2021, l’année qui a suivi la pandémie, Bourque a pris une pause complète du hockey… pour y revenir l’année suivante, alors qu’il s’est joint au Rocket de Laval. Lors de la signature de son contrat, il a déclaré La presse maintenant vouloir « jouer au hockey pour s’amuser ».

« Vous essayez, mais cela n’arrive pas toujours ! » », dit-il quand on lui rappelle ses propres propos. « Je suis resté un joueur de hockey qui se met la pression. Mais c’est normal. Il faut performer. C’est un niveau élite. »

Bourque a finalement mis fin à sa carrière en tant que capitaine du club-école des Canadiens la saison dernière. Il y a des choses pires.

Hockey, danse, hockey

Lorsqu’un athlète professionnel prend sa retraite de son sport, la grande question est toujours la même : quelle est la prochaine étape ? Après tout, à 34 ans, la vie ne fait que commencer…

Bourque ne s’est pas éloigné loin des arènes. Au cours des derniers mois, il a accepté l’invitation de son bon ami, l’entraîneur Charles Dupéré, pour entraîner avec lui l’équipe des Nordiques du Collège Lionel-Groulx. Ce qui était censé être une participation occasionnelle aux entraînements est devenu un rôle à temps plein en tant qu’entraîneur adjoint. “Au final, j’ai beaucoup aimé”, résume-t-il.

« Quand je jouais, je me disais : il n’y a aucune chance que je sois entraîneur. Plus je vieillissais, plus j’aimais ça, enseigner aux jeunes de l’équipe et voir le jeu différemment. Là, j’aime beaucoup ça. J’ai vraiment eu la piqûre. »

Jouer et entraîner, ce n’est pas la même chose. J’avais des choses à apprendre et je les apprends cette année.

Gabriel Bourque

Bourque a également désormais plus de temps pour son rôle de père. Il est également entraîneur adjoint de l’équipe de son fils, en Atome AA. “Le gamin s’amuse, il sourit, c’est l’important”, dit-il à ce sujet.

Entre son rôle avec les Nordiques, ses déplacements à l’aréna avec son fils et l’entraînement en danse de ses trois filles, l’ancien capitaine du Rocket ne s’ennuie pas du tout. Les week-ends sont chargés.

« J’ai plein de petits projets, on ne peut pas s’arrêter », conclut-il.

 
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