« Le télétravail, c’est fini pour nous ! Ce patron a pris la décision radicale de se concentrer avant tout sur la productivité et l’esprit d’équipe

En Belgique, ces annonces ont suscité de nombreuses réactions, ainsi que des interrogations et des craintes concernant le télétravail. Il faut dire qu’avec la pandémie mondiale de COVID-19, le télétravail s’est répandu partout dans le monde. A l’exception des sociétés irréductibles qui résistent encore à ce phénomène désormais consolidé.

De plus en plus d’entreprises demandent à leurs salariés de retourner au bureau : “Je préfère démissionner plutôt que de perdre mes journées de télétravail”

C’est le cas de la biscuiterie Desobry, basée à Tournai, qui a dû faire face ces dernières années à de nombreuses crises, de la pandémie à la crise énergétique, de la flambée des prix des matières premières à la flambée des prix du chocolat.

« Même pendant la période Covid, j’ai immédiatement demandé à chacun de revenir aux origines : les gens de la production n’ont pas arrêté de travailler et la productivité ne s’est pas arrêtée.» déclare Thierry Huet, PDG de cette belle « success story » wallonne. Le télétravail est terminé pour nous : on ne peut pas bien gérer une entreprise quand les gens travaillent à domicile. Si vous voulez le comprendre, c’est simple : le client est roi. Lorsqu’on exporte à l’international et qu’on travaille avec de gros clients, il est essentiel de réagir rapidement, en quelques heures ou au maximum en un ou deux jours..

Comment le télétravail accroît les interférences entre travail et vie privée

Injustices entre travailleurs

Le dirigeant de cette grande PME estime que la survie et la prospérité d’une entreprise dépendent de son développement et non de la création ou de la mise en place du télétravail et rappelle à quel point l’esprit d’équipe est essentiel. Les échanges informels, comme ceux à la cantine ou dans les couloirs, sont selon lui très importants et gérer des milliers de détails via Teams ou à distance serait un « véritable désastre ».

« Aujourd’hui, les besoins logistiques nécessitent des échanges constants ; une petite erreur peut tout compliquer, explique le propriétaire de cette entreprise qui a conquis plus de 40 pays grâce à ses biscuits belges, alliant tradition et créativité. Les personnes qui demandent le télétravail ne répondent donc pas à mes besoins. Et si cela ne correspond pas aux demandes d’une personne qui s’adresse à nous, pire encore. D’autres n’ont pas accepté cette vision et ont préféré partir. Cependant, j’offre à mes collaborateurs bien plus qu’un simple télétravail : développement, autonomie, internationalisation et acquisition de compétences. C’est l’ADN de l’entreprise : ne pas travailler à distance trois fois par semaine..

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Selon Thierry Huet, c’est aussi une question philosophique : pourquoi les travailleurs devraient-ils se présenter en personne jour et nuit alors que d’autres pourraient rester chez eux ?

“À notre avis, c’est injuste et inacceptable, déplore cet homme d’affaires de 68 ans. Il est important de mettre le personnel sur un pied d’égalité. Et personnellement, je ne suis pas prêt à vérifier constamment si l’autre est disponible. Je préfère démissionner plutôt que de gérer des salariés qui souhaitent télétravailler. De plus, ceux qui le souhaitent devraient devenir indépendants et trouver des clients depuis chez eux. Je n’ai jamais suivi les modes et au début j’étais perçue comme une personne antimoderne. Aujourd’hui, je suis très moderne, surtout par rapport aux tendances américaines comme Amazon. Ils ne sont pas là pour être tendance, mais pour assurer la survie et le développement de l’entreprise en y apportant de la valeur ajoutée. La collaboration entre les départements, notamment avec les équipes commerciales, est essentielle. C’est la force d’une entreprise.“