Ce mercredi, la cour d’assises de l’Isère a considéré que Marouane El Barahimi et Carlos Lousa Yonuz sont bien les auteurs de la fusillade survenue le 17 mars 2019 à Échirolles. Ils ont été respectivement condamnés à 23 et 18 ans de réclusion criminelle.
Me Frédéric Lalliard, avocat au barreau de Lyon, a pris la parole le premier dans l’intérêt de l’homme à l’origine d’un déplacement dans la région grenobloise dans le but d’acheter une Peugeot 208, blessé par balle à une jambe, « et qui boitera tout le temps ». sa vie”. Cet habitant de Chalon-sur-Saône était impliqué dans le commerce de véhicules et avait demandé à trois amis de l’accompagner à Échirolles le 17 mars 2019, une soirée où tout le monde était la cible d’une fusillade. « Il ne se pardonnera jamais », a déclaré Me Lalliard avant de traiter de menteur Marouane El Barahimi, qui répondait de meurtre et tentative de meurtre aux côtés de Carlos Lousa Yonuz. Le conseil s’est efforcé de démontrer que les accusés étaient bien les tireurs.
Une famille inconsolable
Me Aymar Nkouikani, avocat au barreau de Paris, conseil de la seule victime miraculeusement épargnée par les balles, a rappelé la souffrance psychologique qui s’empare de son client depuis le soir des faits. “Un jeune homme frappé par une onde de choc”, a plaidé l’avocat, soulignant le drame qu’a été pour lui la mort de Sophiane May, 31 ans, très grièvement blessée ce jour-là et décédée deux mois après l’incident mortel. soirée.
Me Marion Montano, du barreau de Marseille, est revenue sur le calvaire vécu depuis deux mois par ce même homme, Sophiane May. Et elle a évoqué la longue agonie de ce boxeur professionnel du Creusot, Source d’équilibre et d’exemple pour sa famille désormais inconsolable.
Me Nadia El Bouroumi, avocate au barreau d’Avignon, avocate de la compagne de Sophiane May, a exprimé toute la colère de sa cliente qui élève désormais seule son enfant. La colère dirigée contre les accusés et leur « lâcheté », a fustigé le conseil.
Me Pierre Bruno, avocat au barreau de Marseille, a pris la parole en dernier pour les parties civiles et notamment pour la famille de Sophiane May et pour l’une des autres victimes, restée paraplégique. Le conseil est également revenu sur le contexte de l’affaire et sur “l’histoire inventée par M. El Barahimi” dont il est convaincu de la culpabilité. Comme celui de Carlos Lousa Yonuz.
« Une scène de violence gigantesque »
Ludovic Folliet, avocat général, a rapidement écarté la question de la nature de la transaction qui devait avoir lieu ce soir-là, aucun élément ne permettant d’étayer la thèse d’une recel de véhicule volé ou d’un trafic. Pour le magistrat qui a parlé de « scène de violence gigantesque », Marouane El Barahimi et Carlos Lousa Yonuz étaient bien coupables des crimes d’assassinat et de tentative d’assassinat. Et il a requis des peines de 25 ans de prison contre El Barahimi et de 20 ans contre Lousa Yonuz « parce qu’il semble un peu plus en retrait, dans le sillage de son coaccusé ».
En milieu d’après-midi, les avocats de la défense se sont levés pour défendre les intérêts de leurs clients. Me Agnès Oriot, du barreau de Grenoble, a pris la parole la première et a demandé l’acquittement de Carlos Lousa Yonuz. Selon elle, son client n’a pas participé aux faits.
Me Guillaume Fort, du barreau de Valence, a également demandé l’acquittement de son client, Marouane El Barahimi. Pour l’avocat, cette dernière n’est pas l’auteur des coups de feu qui ont tué Sophiane Maye et blessé grièvement deux autres hommes. “La loi impose l’acquittement dès que la preuve de sa culpabilité n’a pas été suffisamment démontrée […] Le doute doit lui profiter», a déclaré l’avocat drômois.
Peu après 23 heures ce mercredi, Marouane El Barahimi et Carlos Lousa Yonuz ont été reconnus coupables de meurtre et tentative de meurtre. Ils ont été respectivement condamnés à 23 et 18 ans de réclusion criminelle. Carlos Lousa Yonuz, qui paraissait libre, a été emprisonné. Ses avocats ont indiqué qu’ils feraient appel de ce verdict.
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