Si en septembre la tonne de cacao s’échangeait encore à 4.355 livres sterling (environ 4.870 francs), fin novembre, elle était à 7.708 livres. Une hausse de 72% sur un an. Cette évolution s’explique en partie par les mauvaises récoltes, notamment en Côte d’Ivoire. Le pays est en effet le premier fournisseur de cette matière première indispensable à la fabrication du chocolat.
Selon les prévisions des analystes recueillies par Bloomberg en décembre, la production de ce pays d’Afrique de l’Ouest devrait atteindre 1,9 million de tonnes au cours de la campagne 2024-2025 courant jusqu’en août. Cela représenterait une baisse de 10% par rapport aux projections du gouvernement ivoirien communiquées en octobre, et alimenterait encore davantage la hausse des prix sur les marchés mondiaux.
Outre le changement climatique, des problèmes structurels tels que la faible rémunération des agriculteurs – malgré la flambée des prix – et les maladies qui attaquent les cacaoyers expliquent une diminution des volumes mondiaux.
Restructuration en cours
Cette évolution des prix pousse les clients de Barry Callebaut, en partie des groupes alimentaires, à passer moins de commandes de produits chocolatés : en Europe occidentale (-7,5%) ainsi qu’au centre et à l’est du Vieux Continent (-4,5%), moins d’achats ont été fait. Après des années d’inflation, les consommateurs surveillent de près leurs dépenses.
Malgré la baisse des quantités vendues, le chiffre d’affaires a augmenté de 53,9% à 3,45 milliards de francs. Ce chiffre reflète la hausse du prix du cacao, que la multinationale répercute sur ses clients, mais est moins pertinent lorsqu’il s’agit de comprendre l’état de santé du groupe.
-A l’occasion de la publication de ses chiffres trimestriels, Barry Callebaut a revu à la baisse ses attentes pour l’ensemble de l’exercice 2024-2025, s’achevant en août. Les volumes devraient connaître une légère baisse à un chiffre, alors que la direction s’attendait auparavant à une évolution stable d’une année sur l’autre. “Compte tenu de l’environnement sans précédent pour les prix des fèves de cacao, nous n’avons jamais cru aux prévisions de croissance des volumes annoncées en début d’exercice”, a commenté Jean-Philippe Bertschy, analyste à la banque Vontobel. .
Titre chahuté
La marge opérationnelle (Ebit) devrait en revanche augmenter grâce à un programme de restructuration lancé en 2024. Barry Callebaut vise des économies annuelles de 250 millions de francs. Et pour y parvenir, 18 % de la main-d’œuvre, soit environ 2 500 postes, doivent être supprimés à l’échelle mondiale. Des accords sociaux ont notamment été négociés en Belgique, en France, en Pologne et au Royaume-Uni.
Les investisseurs semblaient mécontents des résultats publiés. Mercredi vers 15h45, le titre reculait de près de 9% à 1’048 francs tandis que l’indice de référence, le SPI, gagnait 0,83%.
