La révolte exprimée sous forme de communiqué a eu un effet immédiat, ou presque. Ce jeudi, le Sénat a rejeté massivement un amendement déposé quelques heures plus tôt par le gouvernement visant à réduire encore, de 34 millions d’euros, le budget alloué au sport en 2025, déjà sérieusement réduit. “Une décision incompréhensible”, ont fustigé conjointement le Comité paralympique français et le Comité olympique français dans un communiqué ce jeudi, suivis par de nombreuses fédérations dont celles de football ou de rugby mais aussi de grands noms du sport (Riner, Péréc, Marchand…)
Le projet de loi de finances 2025 prévoyait déjà une réduction de plus de 100 millions d’euros du budget du ministère des Sports (hors crédits exceptionnels liés aux Jeux), portant un coup dur à un budget qui peine déjà à atteindre 1 milliard d’euros et ne représentait déjà qu’à peine 0,2% du budget de l’État.
L’exécutif a justifié ces coupes supplémentaires par sa volonté de réduire le déficit public cette année, pour atteindre l’objectif de 5,4% du PIB, contre 6,1% attendus en 2024. Les sénateurs ont noté que les perspectives étaient critiques pour les acteurs du sport français, notamment les collectivités territoriales, qui sont les premiers soutiens de la pratique sportive. L’instance a également souhaité que l’héritage des Jeux olympiques de 2024 devienne un pilier de la société, soulignant qu’avec un tel budget sportif pour 2025, il n’y aurait pas de clubs supplémentaires, pas d’équipements accessibles, pas de renforcement des encadrements. sportifs. Et que la dynamique générée par Paris 2024 ne pourrait alors pas être entretenue.
Le Sénat a donc décidé de proposer une manne de 80 millions d’euros supplémentaires pour le budget du Sport, prélevés sur le budget du Service national universel (SNU), que la Haute Assemblée propose de supprimer.