Mais où s’arrêtera Gaël Dréan ? Pour sa troisième saison en Top 14, le Lorientais explose. A un peu plus de la moitié de la saison, l’ailier du RC Toulon a déjà inscrit dix essais, soit plus que lors de ses deux premières saisons cumulées, et figure en tête du classement des meilleurs buteurs du championnat.
. Une performance d’autant plus impressionnante qu’avec neuf matches et 670 minutes après 14 journées, il affiche l’un des temps de jeu les plus faibles des membres du top 10.
« Le ratio est exceptionnel », confie Philippe Saint-André, quatrième meilleur buteur d’essais de l’histoire du XV de France (32) et ancien sélectionneur tricolore (2011-2015). Il a ce facteur X qu’on ne peut pas acheter dans un supermarché : il est capable de déborder et d’aller vite pendant très longtemps. Quand il est décalé, c’est très compliqué de le récupérer parce que, je pense, qu’entre Bielle-Biarrey et lui, ça doit correspondre en termes de vitesse. »
La fusée du Morbihan a également confié à Sud Radio Rugby qu’elle avait déjà été flashée à 36,8 km/h ! Mais l’ancien joueur de Lorient, Plouzané et Rennes a également progressé dans d’autres secteurs, il est désormais bien plus complet que lors de ses années en Fédérale.
« Sa marge de progression est assez exceptionnelle »
«Lors de sa première saison (au RCT), nous l’avons identifié», poursuit PSA, alors manager de Montpellier. Nous lui avions mis beaucoup de jeu de jambes. Il a tenté une relance risquée, on l’a contré, et on a gagné à Toulon (16-26). Mais depuis, il s’est amélioré défensivement, dans les duels aériens, dans la gestion des moments faibles. Offensivement aussi, il reste beaucoup plus sur le terrain. Je pense qu’il peut chercher un peu plus les balles dans le trafic. Sa marge de progression est assez exceptionnelle et j’espère pour lui qu’il continuera. »
Il correspond certainement au potentiel des joueurs susceptibles de rejoindre cette liste
“Un point d’amélioration serait qu’il participe davantage au jeu”, confirme Pierre Villepreux, ancien co-sélectionneur du XV de France (1995-1999). Aujourd’hui, l’ailier n’est pas seulement celui qui reçoit le ballon en fin de mouvement, c’est lui qui va créer le jeu partout sur le terrain. »
Pourtant, ses performances ne sont pas passées inaperçues, au point de postuler à une première convocation en équipe de France. Derrière les increvables Damian Penaud et Louis Bielle-Biarrey, Dréan sera en concurrence avec son coéquipier Gabin Villière, le Palois Théo Attissogbe ou encore le Toulousain Matthis Lebel. Lors du dernier Tournoi des Six Nations, Fabien Galthié a convoqué trois ailiers dans son groupe de 34. Le sélectionneur français pourrait en convoquer quatre alors que ce nombre est passé à 42 cette année. Il resterait alors deux places pour quatre.
« Galthié aura peut-être envie de le voir à l’entraînement »
« Si j’ai bien compris l’idée de Galthié, en vue de la prochaine Coupe du monde, c’est de voir le plus de joueurs possible », ajoute Villepreux. Cela rentre donc certainement dans le potentiel des joueurs susceptibles de rejoindre cette liste qui est modulable, elle n’est pas figée. » En 2024, Galthié avait utilisé 75 joueurs, un record toutes nations confondues.
L’ailier de 24 ans est le seul des candidats cités à n’avoir jamais été convoqué. Un bon signe pour lui ? « Fabien Galthié est comme tout le monde, il regarde les matchs, explique Saint-André. Quand on est titulaire dans une des plus grandes équipes, qu’on est ailier et meilleur buteur du Top 14, on n’est pas trop loin. Il voudra peut-être le voir à l’entraînement. »
Réponse mercredi, jour de l’annonce du groupe. Même en cas de convocation, il y a peu de chances de voir le Breton faire sa première sélection lors des Six Nations, sauf blessure à Penaud ou Bielle-Biarrey. Mais il ferait un pas dans le groupe France. Avant les grands débuts lors de la tournée estivale ?
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