Pouvons-nous tout pardonner, même les pires crimes ? Cette question est au cœur de Ma fautela nouvelle série de - qui porte sur la justice réparatrice. Mais qu’est-ce que la justice réparatrice exactement ? Nous allons vous l’expliquer.
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Qu’est-ce que la justice réparatrice ?
La justice réparatrice, c’est lorsqu’une personne qui a commis une erreur « répare » le préjudice causé, selon Rachel Chagnon, professeure au Département des sciences juridiques de l’UQAM. Cette approche se veut une alternative à la justice pénale ordinaire.
« C’est l’idée que la réparation permettra non seulement de restaurer la dignité des victimes et de leur permettre de faire la paix avec ce qui leur est arrivé et de passer à autre chose, mais qu’elle aidera également la personne qui a commis l’infraction, car elle lui permettra de mieux se connecter avec le victimes et en apprendre davantage sur ce qu’elle a fait », a-t-elle expliqué dans une interview avec 24 heures en 2022.
Dans certains cas, la justice réparatrice peut remplacer une peine de prison. La démarche peut également se faire après une condamnation, comme dans un cas d’agression sexuelle.
La justice réparatrice est une approche souvent privilégiée au sein des communautés autochtones.
Qui peut recourir à la justice réparatrice ?
Au Québec, ce sont surtout les mineurs qui peuvent se tourner vers la justice réparatrice, nous a indiqué Rachel Chagnon.
Le professeur donne l’exemple d’un graffeur qui a pu rencontrer le propriétaire du bâtiment sur lequel il a peint pour prendre conscience de l’impact qu’avait son geste.
Une personne qui peut recourir à la justice réparatrice entame généralement le processus après sa condamnation, car les organisations de défense des victimes craignent qu’un accusé puisse s’inscrire à un tel programme pour éviter les risques d’un casier judiciaire, a-t-il déclaré. Elle.
« Nous voulons des gens qui comprennent sincèrement qu’ils ont fait quelque chose de mal. »
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Pouvons-nous recourir à la justice réparatrice dans les cas de violences sexuelles ?
La plupart du temps, dans les cas d’inconduite sexuelle, la justice réparatrice n’est pas une option envisagée, selon Rachel Chagnon.
“Quand on met face à face l’agresseur et la victime, cela se passe rarement bien et souvent c’est même une expérience traumatisante pour la victime.”
Dans les cas de violence domestique, la justice réparatrice n’est généralement pas adaptée, car les bourreaux sont souvent manipulateurs et il peut être difficile de garantir la sincérité de leur approche de réparation, a-t-elle souligné dans un entretien avec 24 heures.
Une victime d’agression sexuelle pourrait toutefois demander à rencontrer une personne qui a été reconnue coupable d’un tel crime – mais qui n’est pas son agresseur – pour entamer un processus de justice réparatrice. Une telle approche peut aider la victime à donner un sens à ce qui lui est arrivé et l’agresseur à réparer ses erreurs, selon le professeur.
Une victime qui souhaite entamer une démarche de justice réparatrice peut s’adresser à un organisme qui la guidera dans sa démarche, comme le Centre de services de justice réparatrice ou Équijustice.
Quels sont les avantages de la justice réparatrice ?
Pour Rachel Chagnon, la justice réparatrice est une bonne façon de faire plus de place aux victimes dans le système judiciaire, en leur offrant la possibilité de s’exprimer sur ce qu’elles souhaitent récupérer d’un crime.
«Souvent, ce que les victimes souhaitent le plus, c’est qu’elles reconnaissent leurs actes répréhensibles et qu’elles ne recommencent pas. La justice réparatrice, sans offrir de garanties, offre une certaine promesse à cet égard.