Les clubs attendent trop longtemps pour licencier un entraîneur

Les clubs attendent trop longtemps pour licencier un entraîneur
Les clubs attendent trop longtemps pour licencier un entraîneur

Christian Dubé (47 ans) était un joueur de hockey professionnel dans la LNH, à Lugano, Berne et Fribourg-Gottéron. Entre 2015 et 2024, il occupe le poste de directeur sportif et d’entraîneur-chef à Fribourg-Gottéron. Il commente désormais l’actualité hockey pour lematin.ch.

Comme vous l’aurez remarqué, Fribourg-Gottéron, Genève-Servette et Zurich ont tous changé d’entraîneur entre le 22 et le 30 décembre. À cela s’ajoutent les changements apportés à l’Ajoie et à Rapperswil en début de saison. Hormis le cas zurichois, où Marc Crawford a démissionné pour raisons de santé, il ne s’agit que de licenciements suite à de mauvais résultats.

Licencier un entraîneur est difficile car c’est toujours un humain qui a une famille à la maison. Je crois cependant que les clubs suisses sont devenus beaucoup plus prudents qu’à l’époque à l’idée de licencier un entraîneur. Les directeurs sportifs attendent que les choses soient vraiment mauvaises sur le plan sportif pour le faire.

À mon avis, cela est dû à la victoire par trois points et au classement très serré de la Ligue nationale. Les dirigeants ont toujours l’espoir de gravir les échelons avec une série positive. L’aspect financier entre également en ligne de compte. Les contrats sont de plus en plus longs et le licenciement d’un entraîneur nuit au budget d’un club. Prenons l’exemple de Fribourg-Gottéron : l’organisation paie les salaires de trois hommes.

La situation actuelle en Suisse permet néanmoins un constat : Ajoie, Fribourg et Rapperswil vont bien mieux depuis qu’un nouvel homme a rejoint la bande. Les Dragons sont revenus aux portes du top 6 et les Lakers enchaînent les succès.

Cela est dû à la prise de responsabilité et de conscience des joueurs. Ils sont fiers et savent aussi qu’ils doivent se bouger les fesses. Si les défaites continuent après une telle décision, il n’est plus possible de se cacher et de dire que c’est la faute de l’entraîneur. Cela devient la faute du vestiaire.

Ainsi, les résultats s’améliorent. En fin de compte, si une équipe adhère à un message et y croit, cela fonctionnera, quel que soit le nom de l’entraîneur. A l’inverse, si l’équipe n’arrive plus à entendre le même discours, elle ne peut pas fonctionner. Tout est question de lassitude dans ce milieu.

Je suis bien placé pour en parler. J’ai dirigé Fribourg-Gottéron entre 2019 et 2024. J’ai ressenti cette lassitude. C’est pourquoi j’ai fait appel à Pat Emond comme adjoint pour la saison 2023-2024. Les gars avaient besoin d’entendre une nouvelle voix.

En plus, je n’ai presque rien dit pendant l’entraînement, car je suis émotif et je parlais beaucoup. Et les gens en avaient assez d’entendre la même chose cinq fois par jour.

 
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