Linards Feldberg | N’arrêtez jamais de croire

Linards Feldberg | N’arrêtez jamais de croire
Linards Feldberg | N’arrêtez jamais de croire

Ne vous y trompez pas, malgré le titre qui recouvre ce texte, il ne sera pas question ici de la vie d’un garçon du sud de Détroit telle que racontée dans un grand succès de Journey.

Nous parlerons plutôt d’un gardien de but letton de 19 ans, nommé Linards Feldbergs, qui est devenu un héros de son pays et une véritable sensation lors du Championnat mondial de hockey junior ces dernières semaines à Ottawa.

L’histoire a fait le tour du monde du hockey. L’équipe lettone, largement méconnue, a provoqué une onde de choc retentissante en s’imposant 3-2 en tirs de barrage contre le Canada lors des matchs préliminaires de la compétition. Feldbergs a été le principal artisan de cette victoire, stoppant 55 des 57 tirs dirigés vers lui et restant parfait en huit rounds de tir.

Imaginez : ce n’était que la troisième victoire de la Lettonie en 39 matches préliminaires du Championnat. De plus, le Canada avait remporté quatre affrontements consécutifs entre les deux clubs avec 41 buts marqués au total contre 4 pour les Lettons. Et en décembre 2023, l’équipe canadienne avait infligé un rincer de 10-0 à ce dernier au tour préliminaire…

« Nous étions sous le choc. C’était une sensation incroyable. Nous étions si heureux, si excités », se souvient Feldbergs dans une interview avec La presseLundi.

Un public conquis

Quelques compatriotes lui ont adressé leurs félicitations après le match, dont Carey Price et son compatriote Elvis Merzlikins, des Blue Jackets de Columbus. Et en Lettonie, la population n’a visiblement pas hésité à célébrer le triomphe de son club, naviguant entre incrédulité et extase.

« Là-bas, les gens regardaient le match en direct au milieu de la nuit, vers trois heures du matin. Certains l’ont même réécouté, car ils n’arrivaient pas à croire qu’on ait réussi à battre un grand pays comme le Canada ! », dit-il.

Autant les partisans présents sur place, canadiens ou non, ont été tout aussi abasourdis par le résultat final, autant ils sont tombés amoureux de ce gardien qui s’était soudain transformé en un mur presque impénétrable. Cette vague d’affection a continué à submerger Feldbergs et ses coéquipiers pendant le reste de leur tournoi, qui s’est terminé par une défaite 3-2 en quart de finale contre la Suède, un match au cours duquel Feldbergs a bloqué 50 tirs.

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Lynard Feldberg

« Les gens criaient : ‘Lettonie ! Lettonie!” Nous avions définitivement l’impression de jouer en Lettonie. Aucun d’entre nous n’avait joué devant 18 000 personnes auparavant. La foule nous a donné de l’énergie», décrit le jeune portier.

Au final, Feldbergs a fait face à 226 tirs pendant le championnat, bien plus que tout autre gardien présent. Parmi eux, il en a arrêté 210.

Question de confiance

Maintenant revenu du nuage sur lequel il a été propulsé à Ottawa, Feldbergs est de retour avec le Phœnix de Sherbrooke, qui l’a choisi dès le premier tour (25e au total) du repêchage européen de la Ligue canadienne de hockey l’an dernier. En 21 matchs dans la LHJMQ cette saison, il a accumulé une fiche de 11-4-2 avec une moyenne de buts alloués de 2,51 et un pourcentage d’efficacité de ,899.

Remis de ses émotions, le gardien reste humble face à sa nouvelle gloire et à l’avalanche de commentaires élogieux qui lui sont adressés après ses prouesses face au Canada. « Je jouais mon match, j’étais concentré, décrit-il. Lorsqu’il y avait égalité 2-2, je me suis dit que nos chances de gagner étaient de 50/50. Toute l’équipe le savait. »

À la question de savoir si la Lettonie devra désormais faire face à une certaine pression pour répéter ses exploits lors des prochains tournois, Feldbergs estime que l’important sera de maintenir le même état d’esprit qui a animé l’équipe cette année.

« Nous avions confiance en nous. Nous savions ce qu’il fallait faire», résume-t-il.

Après l’élimination de la Lettonie contre la Suède, un journaliste sur place a demandé à Feldbergs de résumer en un mot le tournoi de son équipe. Sa réponse : « croire », justement. Une thématique qu’il mettra en effet en avant à plusieurs reprises lors de cet entretien téléphonique.

« Il faut d’abord croire en soi », a-t-il réitéré. Ensuite, il s’agit simplement de jouer à votre jeu. Sinon, ça ne marchera pas. Vous devez croire en vous. C’est ce que nous avons fait contre le Canada. »

Feldbergs sera éligible au prochain repêchage de la LNH cet été. Avec sa performance au Championnat du monde junior, nous parions que certains dépisteurs ont pris quelques notes à son sujet dans leurs rapports d’évaluation…

«J’ai toujours rêvé de jouer dans la LNH», dit-il. Je suis heureux d’avoir pu me mettre en valeur lors du tournoi. »

Un rêve auquel il continuera de croire plus que jamais, bien entendu.

 
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