Alexis Monney revient sur son week-end à Bormio

Le skieur fribourgeois a réalisé un superbe week-end à Bormio, confirmant les espoirs que beaucoup avaient en lui. Résultat : une victoire, un podium et… des analgésiques.

Il nous a raconté qu’en 2019, il avait envie de puiser de l’eau, de ranger les skis au placard. Mais le solide descendeur de Châtel-Saint-Denis (FR) a progressé sans broncher jusqu’à ce divin 28 décembre, date de sa première victoire au plus haut niveau du ski alpin.

Fin skieur, tel un chat sur la patinoire italienne qui a fait tant de dégâts dans le classement des meilleurs descendeurs mondiaux, Alexis Monney n’a pas bronché et a maîtrisé son sujet de bout en bout pour devancer Franjo von Allmen au poteau, avec son dossard 19. Impressionnant sur les parties basses, il termine en fusée pour clôturer son week-end italien de rêve.

Walter Reusser, le PDG de Swiss-ski, a prédit que Monney atteindrait bientôt les sommets et que « ce n’était qu’une question de temps ». « On dirait qu’il a visé juste », s’amuse le vainqueur de la descente de Bormio.

Au terme de la saison 2023/2024, le skieur de 24 ans s’est dit peu préoccupé par les pronostics le concernant.

Auteur d’un début de saison timide, avec une bonne 13ème place à Beaver Creek en descente et une 17ème en super-G, avant de terminer à la 21ème place du super-G à Val Gardena et même de finir hors des points en en descente sur le Saslong, Alexis Monney a avalé son Ovomaltine pour briller sur l’un des tracés les plus redoutables du circuit.

Est-ce une nouvelle paire de skis, une nouvelle chaussure secrète pour jouer les premiers rôles ? « Niveau matériel, pour Bormio, je n’ai rien tenté de nouveau. J’ai tendance à skier de nouvelles choses sur la neige de Val Gardena et de Beaver Creek, par exemple », explique Alexis Monney.

Maintenant dans « la zone » ?

Le jeune descendeur fribourgeois, gonflé à bloc depuis son week-end de rêve, semble être « dans la zone », comme aiment à le dire les joueurs de tennis. “Je ne peux pas vraiment l’expliquer, est-ce “la zone” ou juste du bon ski, l’avenir nous le dira”, répond-il, assurant avoir trouvé un bon équilibre entre les intentions et l’esprit.

Alexis Monney se dirige vers un nouveau podium lors du super-G.Clé de voûte

Très content de son niveau technique, le week-end de Bormio aurait pu tourner au vinaigre pour Alexis Monney. Légèrement touché au talon lors du premier entraînement, suite à un envol sur le saut de San Pietro (plus de 50 mètres de vol), c’était son talon qui le gênait.

Il explique :

« Lors de la deuxième séance d’entraînement, j’ai commencé sans prendre grand-chose. Mais ce n’était pas génial. Avec le kiné de l’équipe, nous avons décidé de prendre des anti-inflammatoires et ça m’a vraiment aidé.

Alexis Monney

Monney assure qu’il n’a pas ressenti la moindre retenue le jour de la course. « Non, avant le saut, je n’avais aucune appréhension, seulement juste avant l’atterrissage je me demandais juste si ça allait « tenir ». Heureusement, car à la réception, mon talon a encore claqué.»

Ceci, sur une piste qui n’a laissé aucun répit aux athlètes, aux skieurs qui ont crié leur colère face aux organisateurs et dans la presse. Marco Odermatt a même déclaré que cette année, « le Stelvio est plus dangereux que les années précédentes ».

«Moins fatiguant» Cette année

Monney reconnaît qu’il lui est difficile d’avoir « une opinion correcte » sur sa position. Il affirme ne pas avoir prêté trop d’attention aux discussions autour de l’état de la piste. Selon lui, cette année l’épreuve a été « moins fatigante physiquement » car la surface était moins glacée par endroits. Mais le grand défi résidait dans les fréquents changements de neige pendant le parcours. «Je pense que c’est ça qui posait le problème», glisse le Fribourgeois.

Et pour continuer :

« Je pense que nous savons très bien qu’il est très difficile d’avoir une piste de descente cohérente de haut en bas. Cependant, cette année, il y a encore eu beaucoup de changements et parfois des choses qui n’avaient pas de sens. Après, c’est à nous, sportifs, de nous adapter le mieux possible aux conditions que nous avons.

Alexis Monney

Et maintenant, après de tels exploits, un premier titre en Coupe du monde, le statut d’Alexis Monney a-t-il changé dans l’industrie ? « J’ai reçu beaucoup de félicitations lors de la reconnaissance (rouge : super-G). Ce n’était pas facile mais je suis resté concentré sur moi-même. Je ne faisais pas attention à la façon dont les autres me regardaient.

Désormais numéro 4 mondial en descente et numéro 6 en super-G, avec un ticket pour les Mondiaux de Saalbach (4 au 16 février) en poche, les objectifs ne sont pas revus à la hausse, déclare-t-il. « Non, rien n’a changé, j’ai toujours envie de m’amuser sur les pistes, de m’amuser et de bien skier. C’est comme ça que ça me convient le mieux et je ne vais pas changer maintenant.

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