Le temps où le Championnat du Monde junior servait de vitrine aux espoirs du Canadien semble révolu.
Oui, il fut un temps, il n’y a pas si longtemps, où l’on regardait avec avidité chaque match, chaque présence sur la glace de futurs joueurs comme Cole Caufield, Kaiden Guhle ou encore Lane Hutson.
Mais cette année, en pleine période des fêtes, le CH est représenté par… Rasmus Bergqvist.
Oui, vous avez bien lu. Rasmus Bergqvist, un défenseur suédois sélectionné 224e au total.
C’est tout ce que le Canadien a à offrir au tournoi cette année.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, les partisans du CH avaient de quoi se réjouir. L’an dernier, Owen Beck représentait Équipe Canada, Filip Mesar portait les couleurs de la Slovaquie et Jacob Fowler, l’homme décrit comme le gardien de l’avenir, brillait pour les États-Unis.
Aujourd’hui, c’est vide, ou presque. Pour quoi? Car la majorité des prospects rédigés ces dernières années ont progressé vers des niveaux supérieurs ou sont embourbés dans des situations qui retardent leur développement.
Regardez Michael Hage, par exemple, qui a été snobé par Équipe Canada cette année, malgré une performance respectable au Michigan avec 18 points en 15 matchs.
Ou encore Ivan Demidov, coincé en Russie, où la politique semble prendre le pas sur le hockey.
Et qu’en est-il d’Aatos Koivu, le fils de Saku ? Celui qui a fait rêver certains supporters lors du dernier repêchage est également absent du Championnat du Monde Juniors.
Après un début de saison marqué par des problèmes de santé, il peine à se démarquer en Liiga avec seulement 5 points en 16 matchs.
Une performance décevante pour un joueur au nom aussi significatif à Montréal.
Mais voici le point central de tout cela : ce manque d’impact au Mondial junior n’est pas un accident.
Cela reflète un profond changement au sein de l’organisation du Canadien. Il est révolu le temps où l’on rêvait du potentiel des jeunes espoirs ; Aujourd’hui, Kent Hughes mise sur des acteurs déjà établis, prêts à apporter leur contribution immédiatement.
La reconstruction est bel et bien terminée.
Regardons les faits. L’alignement actuel des Canadiens regorge de jeunes talents comme Nick Suzuki, Cole Caufield, Lane Hutson et Kaiden Guhle.
Ces joueurs ne sont plus des prospects ; ce sont des piliers de l’équipe.
En défense, Guhle et Hutson émergent comme l’avenir, tandis qu’Alexandre Carrier et Arber Xhekaj ajoutent une stabilité et une robustesse essentielles.
Devant le filet, Samuel Montembeault joue son rôle, tandis que Jacob Fowler et Jakub Dobes se préparent à prendre le relais.
En attaque, avec des joueurs comme Patrik Laine et potentiellement Ivan Demidov dans un futur proche, le top 6 est quasiment complet.
Le Championnat du monde junior, autrefois rendez-vous incontournable pour évaluer l’avenir du CH, est désormais relégué au second plan.
Avec une banque d’espoirs qui se vide dans les ligues juniors pour passer aux niveaux supérieurs, le Canadien montre qu’il est passé à une nouvelle phase : celle où l’on joue pour gagner, et pas seulement pour bien paraître dans les matchs. tournois de développement.
Cela dit, la rareté des espoirs à la Coupe du monde n’est pas entièrement négative.
Cela démontre que l’équipe a atteint un certain degré de maturité dans sa reconstruction. Les pièces sont en place, et avec 23 millions de dollars d’espace salarial l’été prochain, Hughes a les moyens d’ajouter les pièces nécessaires pour transformer cette jeune équipe en une véritable force de la LNH.
Mikko Rantanen, peut-être ? D’autres vétérans capables de guider de jeunes talents et d’apporter leur expérience en playoffs ?
Mais ce nouveau chapitre comporte aussi des attentes. Ne parlons plus de patience et de promesses à long terme.
Les partisans ne se contenteront plus de regarder le Championnat du monde junior pour planifier l’avenir ; ils veulent des résultats, et ils les veulent maintenant.
Alors oui, on pourrait déplorer l’absence de noms familiers comme Mesar, Beck ou Koivu au Mondial junior cette année.
On pourrait regretter que Rasmus Bergqvist, défenseur suédois peu connu, soit le seul représentant du Canadien.
Mais au fond, ce tournoi n’a plus le même poids qu’avant pour Montréal. C’est devenu un détail d’un plan beaucoup plus vaste, un plan dont le but n’est plus de reconstruire, mais de gagner.
La reconstruction est terminée. Kent Hughes et Jeff Gorton sont passés à autre chose. Et si vous ne l’avez pas encore compris, jetez un œil à ce qui se passe sur la glace à Montréal.
La nouvelle ère du Canadien est déjà en marche.
À suivre…