CComme l’a déclaré Bruno Irles après la rencontre, il est parfois difficile de s’y retrouver. “On pense que nos supporters ne sont pas là et puis en fait, ils sont là”, sourit l’entraîneur bordelais. Les Girondins ont fêté leur cinquième succès de la saison un peu comme à domicile au stade Henri-Desgrange de La Roche-sur-Yon (0-1) : en tribune avec les ultras de Porte Nord, qui ont bravé l’interdiction préfectorale dans un groupe, puis à l’opposé avec des membres de Virage Sud, dont les Ultramarines, sortant soudain de leur confidentialité dans la tribune principale.
Les sourires résumaient le soulagement d’une victoire qui ressemblait « de loin » à celles des deux premiers mois de compétition, souligne Bruno Irles. Son équipe n’a pas montré la puissance de novembre, mais est toujours là : après le succès du leader Saint-Malo face à Avranches (2-0) vendredi et le nul contre Saint-Brieuc (0-0) samedi dernier qualifié par le ” défaite” technicienne, elle n’avait pas le droit à l’erreur pour éviter un coup à la tête avant la pause. Elle a relevé le défi, non sans souffrir pendant une bonne heure après l’ouverture du score. « Nous avons la pression chaque week-end. Il s’agit d’être au maximum de ce que l’on peut faire. Nous sommes des chasseurs et nous savons qu’un point ne nous suffit pas», a souligné l’entraîneur dont l’équipe remonte à la troisième place, à dix points des Malouins. « Il va maintenant falloir monter d’un cran par rapport à cette base. »
Bruno Irles souhaitait que ses joueurs « retiennent la leçon » d’un début poussif la semaine dernière. Ils sont donc repartis les pieds au sol, en pressing là où ils avaient prévu d’appuyer, derrière les pistons du 3-4-1-2 vendéen sur les transitions. Le huitième but de Yannis Merdji toutes compétitions confondues, le troisième en championnat, après un joli partage entre Diallo et Trichard, est intervenu sur la troisième grosse occasion en 20 minutes.
« Sur un su s’adapter »
La suite a été bien plus difficile, car la justesse technique des joueurs offensifs a baissé d’un cran, parce que les coéquipiers de Cédric Yambéré ont parfois confondu vitesse et précipitation, parce qu’ils ont perdu les duels au milieu et parce qu’ils ont dû subir les courses dans la profondeur. Yonnais sur terrain très mou. Mais Lassana Diabaté était à nouveau clean ; Jean Grillot a succédé à un Djibril Diaw malade ces deux dernières journées, personne n’a lâché et ces Girondins, sans l’impression de force de novembre, s’en sont remis à leur ADN : la solidarité défensive (un but encaissé en six matches). « On a su s’adapter et être plus maîtres en seconde période qu’en première, répond Bruno Irles. On peut dire que mes attaquants ne marquent pas assez mais Merdji, Bahassa, Diallo font un gros travail avec Andy (Carroll). Cet état d’esprit nous permet d’être solides défensivement. »
Au final, si l’on considère que Merdji était tout proche du doublé et que le gardien vendéen Ahamada a décoché une magnifique frappe de Depussay en finale, le succès n’est pas immérité. Cela permet en tout cas aux Bordelais de repartir le cœur léger pour le « gala » contre Rennes dimanche prochain en 32.e of the Coupe de France final. “Good preparation for Locminé [4 janvier, NDLR] », a rappelé Bruno Irles. Le combat continue.
La feuille
Lieu La Roche-sur-Yon (Henri-Desgrange stadium). Arbitre Thimothé Bonnot. Spectateurs 2 500 environ. Mi-- 0-1.
Mais Merdji (21e) pour les Girondins.
Avertissements NDiaye (6th), German (90th) at La Roche Vendée, Louveau (27th) at Girondins.
La Roche Vendée Ahamada – Séance, Allemand, Civet – Jacob (Khouma 86e), NDiaye, Beaulieu, Buaillon (cap) – Arabajo – Villette (Dabin 75e), Boissy
Girondins Diabaté – Bai, Yambéré (cap), Diaw (Grillot 46e), Trichard – Louveau, Trazié (Depussay 63e) – Diallo (Mutyaba 81e), Merdji (N. Fofana 90e), Bahassa (Noc 81e) – Carroll.