Le pilier droit international, formé au Stade Français Paris, s’est engagé cette saison avec la province de Dublin, opposée ce samedi à l’ASM, son ancien club.
Le dernier défi d’une carrière bien remplie. En juillet dernier, Rabah Slimani, qui n’avait connu que deux clubs dans sa carrière (Stade Français Paris 2009-2017 et Clermont 2017-2024), a décidé de tenter sa chance en Irlande, dans la prestigieuse province du Leinster, basée à Dublin. Il est devenu le premier Français à porter les couleurs de l’équipe quadruple championne d’Europe et il est, cette année, le seul « Frenchy » à disputer le United Rugby Championship (anciennement Celtic League) depuis qu’Antoine Frisch a lui fait prendre le chemin inverse, sortant Munster (basé à Cork et Limerick) va rejoindre le RC Toulon.
Au Leinster, équipe qui fournit le plus d’internationaux au Clover XV, peu de joueurs étrangers sont recrutés, si ce n’est plus que des talents renommés comme le deuxième ligne sud-africain RG Snyman ou le centre néo-zélandais Jordie Barrett. Pourtant, Rabah Slimani aurait pu être, en tant qu’entraîneur, cette saison sur le banc de… Clermont. C’était le contrat et la reconversion qu’il avait signé avec l’ASM (deux ans comme joueur plus un an comme entraîneur), mais il a décidé que le moment de raccrocher les crampons n’était pas encore venu.
« J’avais déjà signé un contrat pour devenir entraîneur à Clermont avec Jono Gibbes mais il a été licencié en janvier 2023 et remplacé par Christophe Urios. Qui m’a proposé une saison supplémentaire mais en tant que joueur. Après réflexion, je lui ai donné une réponse positive. Mais j’ai dû attendre juin 2024 pour recevoir une proposition du club, il a dit au Figaro . Pourtant, toute la saison, j’avais dit que je voulais continuer. Tout le monde le savait. Il y a eu beaucoup de quiproquos et d’incompréhensions durant cette fameuse saison. Entraîneur ? Joueur? Les deux ? Cela a duré toute la saison sans aucun retour. Avant d’être contacté par la province irlandaise, une offre qu’il ne pouvait refuser.
Un grand homme qui ne vit que pour les mêlées ! C’est un personnage fantastique, un grand homme, très facile à vivre
Jack Conan, capitaine du Leinster
Et à Dublin, son expérience et sa bonne humeur font vite l’unanimité. Surtout, sa connaissance de la mêlée lui permet, à 35 ans, d’être toujours aussi redoutable. Après la victoire du Leinster sur l’Ulster en URC, Jack Conan, capitaine de Dublin ce jour-là, a fait l’éloge, sur RTÉ Sport, de l’homme aux 57 sélections avec le XV de France : « Un grand homme qui ne vit que pour les mêlées ! Il a été un atout incroyable pour cette industrie. C’est un personnage fantastique, avec lequel il est très facile de s’entendre. En plus, il adore le football. » Et pour sourire : “Zidane est son footballeur préféré, donc il est toujours en train de taper dans un ballon.”
L’expérience de Slimani – qui a disputé six matches cette saison (quatre en tant que titulaire, le dernier contre Bristol la semaine dernière) – profite aussi aux jeunes pousses irlandaises. “Nous pensons qu’il sera un excellent ajout à l’équipe, en plus d’apporter de la compétition à l’équipe première. (Tadhg Furlong et Thomas Clarkson), mais aussi aider certains de nos jeunes joueurs de première ligne (Paddy McCarthy) apprendre et se développer, Le manager de Leinster, Leo Cullen, a expliqué.
« Je suis là pour apprendre de nouvelles choses mais aussi pour transmettre ce que je sais et qui peut être utile aux jeunes, explique le champion de France 2015 avec Paris. Comme les aînés l’ont fait avec moi. C’est très gratifiant d’être reconnu pour le travail que j’ai pu accomplir jusqu’à présent.
Il n’y a pas d’imbroglio parce que derrière le mot imbroglio, je ne sais pas ce que ça veut dire. Il y a de la clarté
Christophe Urios
Ce samedi (18h30), il retrouvera ses anciens coéquipiers de l’ASM Clermont Auvergne, lors de la deuxième journée de la Champions Cup. Une date qu’il a cochée dès que le calendrier est tombé. «Je l’ai dit, avec la chance que j’ai…. Ça va me faire me sentir bizarre. il a souri. Même s’il aurait sûrement préféré retourner chez Michelin pour rencontrer une dernière fois les supporters jaunes. « J’aurai toujours cette petite frustration, car, après sept saisons à l’ASM, je suis parti par la petite porte. Comme si je n’avais pas été là, il nous a dit. A la fin de la saison, je n’avais pas encore signé au Leinster, d’où l’absence d’adieu au public après le dernier match. Et de conclure, sage et fataliste : «Mais c’est comme ça. Je ne blâme personne. C’était le destin… »
Cette semaine, Christophe Urios est revenu en conférence de presse sur le départ du pilier droit. « Il n’y a pas d’imbroglio parce que derrière le mot imbroglio, je ne sais pas ce que ça veut dire. Il y a de la clarté, a déclaré le technicien auvergnat dans des propos rapportés par La Montagne . Cela a pris du -. Il y a eu des choses qui ont été mises en place, puis finalement, ça ne s’est pas passé comme ça parce que lui-même ne voulait pas s’arrêter. Et je pense qu’il avait raison car il a fait une saison incroyable, mais il n’y a pas d’imbroglio. Nous avons essayé de trouver une solution. Mais nous ne l’avons pas trouvé. Leinster est arrivé. Il est allé au Leinster et c’est très bien.