EDOM, quatre lettres pour le sigle de l’association Enfants de l’Ovale Maroc. Quatre lettres pour mettre en avant ses valeurs : Éducation, Dignité, Ouverture d’esprit et Motivation. Des propos qui définissent aussi parfaitement la mission et le parcours de son président, Mohammed Missoum. A 67 ans, le célèbre chirurgien orthopédiste a des journées bien remplies, « pour le grand malheur de ma femme »avoue-t-il en souriant à la terrasse d’un bar proche de l’hôpital des Nations Unies à Rabat où il travaille. Après une longue journée de travail, Mohammed continue les missions pour l’association qu’il a fondée avec des amis en 2004. “Au bloc opératoire j’ai le même investissement et la même rigueur que l’association”, nous assure-t-il.
De la chirurgie au rugby
Cet investissement associatif l’a toujours accompagné. « Tout a commencé très jeune avec la formation des Louveteaux puis dans les bureaux du syndicat étudiant. J’ai toujours voulu défendre les causes qui me tiennent à cœur.” explique. Le franco-marocain a poursuivi son humanisme avec des études de médecine au Maroc avant d’obtenir un diplôme de chirurgie orthopédique dans les hôpitaux parisiens. Mohammed est ensuite retourné dans son pays d’origine à la fin des années 1980. « parce que le Maroc avait besoin de chirurgiens ».
Le rugby est une passion qui remonte à ses années au lycée Descartes : « J’allais taper dans le ballon avec un ami qui jouait au rugby dans un club de Rabat. J’ai appris à aimer cette étrange balle qui ne rebondissait pas normalement. ». L’amour du sport est indissociable de celui de la troisième mi--. « J’ai tout de suite aimé ce goût du partage, de la solidarité et du combat sur le terrain. Le rugby est un véritable sport d’équipe. J’ai toujours apprécié ses valeurs d’engagement et de responsabilité envers les autres membres de l’équipe”, nous explique.
Quand lui et ses amis ont eu l’idée de créer une association, il fallait que le rugby soit au centre de l’équation. Le ballon ovale devient ainsi un vecteur de cohésion sociale pour les enfants défavorisés, âgés de 6 à 16 ans, dans la commune de Mers El Kheir à Témara, « des enfants des rues et qui, en raison de l’extrême pauvreté, pourraient tomber dans la drogue ou dans la prostitution ».
20 ans pour les Enfants d’Oval Maroc
Les Enfants de l’Ovale Maroc ont fêté leurs 20 ans en 2024 et les résultats ne peuvent être qu’encourageants : ils ont aidé plus de 3 500 enfants aujourd’hui rugbymen professionnels mais aussi médecins, avocats, enseignants, artisans ou encore entrepreneurs. « Aujourd’hui, nous accompagnons 320 enfants par an qui ont accès aux infrastructures sportives mais aussi à des cours et ateliers artistiques. “, explique fièrement Mohammed. Les enfants apprennent la rigueur, le plaisir du travail mais aussi la citoyenneté, l’égalité hommes/femmes et le respect de la planète : “On les fait travailler cette année sur le thème de l’environnement mais aussi sur l’intelligence artificielle”. L’association bénéficie de l’adhésion de nombreuses entreprises et de bénévoles, qui partagent leur - et leurs compétences. Au fil des années, des collaborations se sont créées avec d’autres associations mais aussi avec des écoles dont le lycée Cartesio : « Les étudiants viennent profiter de notre magnifique terrain de rugby et nos enfants peuvent profiter des autres installations sportives mises à leur disposition ». Le parcours accueille également des compétitions internationales et donne à Mers El Kheir une toute nouvelle dimension : “La ville a beaucoup changé depuis l’arrivée de l’association.”
Un modèle conçu pour être répliqué
Aujourd’hui, 10 salariés permettent de faire fonctionner cette machine éducative citée en exemple par le gouvernement marocain. « Nous atteignons 85 % d’inclusion sociale et professionnelle pour nos enfants. Notre modèle est désormais à l’étude pour pouvoir le répliquer dans d’autres régions du pays”annonce Mohammed Missoum. L’EDOM intéresse aussi au-delà des frontières marocaines, mais le chirurgien préfère se concentrer sur ce qu’il fait en périphérie de Rabat : « Notre engagement est sérieux et je ne veux pas le perdre de vue »explique celui qui aimerait lâcher prise un jour. L’avenir d’Enfants de l’Ovale Maroc et de ses bénéficiaires est aussi brillant que le ciel marocain. Mohammed attend de trouver la bonne personne pour se détendre et « pouvoir passer plus de - avec les enfants et jouer au football avec eux ». La succession est déjà assurée au niveau familial. Ses trois enfants sont déjà tous impliqués dans des causes qui leur tiennent à cœur. Des valeurs simples et humaines partagées aujourd’hui par tous les enfants de Mahomet.
Pour devenir partenaire d’Enfants de l’Ovale Maroc et aider les enfants de Mers El Kheir, cliquez ici.