Le RC Vannes s’apprête à faire un saut vers l’inconnu. «La Challenge Cup est une nouveauté pour le Rugby breton», confie Jean-Maurice Decubber. C’est un grand saut dans l’inconnu que nous avons hâte de faire. »
Cette impression est décuplée par la destination de ce premier match de Coupe d’Europe de l’histoire du club. Tbilissi, la capitale de la Géorgie, est située à près de 4 000 km à vol d’oiseau de la ville du Morbihan.
Une destination exotique et une équipe méconnue. Black Lion, qui disputait la Challenge Cup pour la première fois la saison dernière, a laissé sa place de rookie aux Vannais.
“Ce sont deux nouveaux clubs, donc ce sera un match rafraîchissant”, a déclaré Vakhtang Maisuradze, ancien deuxième rameur du RCV (2016-2018).
La saison dernière, la franchise géorgienne a remporté un match (chez les Scarlets) pour trois défaites. L’équipe basée à Tbilissi, créée en 2021, est la seule formation professionnelle du pays située entre l’Europe et l’Asie.
“L’équipe nationale est divisée entre les joueurs qui jouent en France et ceux qui jouent en Géorgie”, ajoute Maisuradze. La Fédération crée alors les Lions Noirs dans le but de les préparer à l’équipe nationale. »
“Ils ont des internationaux sur toutes les lignes”
Le pont entre les deux est évident. L’entraîneur de la Géorgie, l’Anglais Richard Cockerill, est également l’entraîneur du Lion Noir. Le style de jeu est essentiellement le même. « Nous avons analysé leurs points forts qui sont justement ceux de la Géorgie : ils sont très forts dans les mauls, très forts dans les mêlées », explique Decubber. On a besoin du ballon, il va droit et très fort. Cela va donc être une grande bataille. Nous le savons d’avance. »
« Ils ont plusieurs joueurs dangereux. Ils ont des internationaux dans toutes les lignes», poursuit Yoann Boulanger, l’entraîneur en charge des défenseurs du RCV.
Car désormais la Géorgie va former de plus en plus de joueurs de qualité à tous les postes, comme l’arrière latéral lyonnais Davit Niniashvili. Black Lion a ses phénomènes avec l’ailier Akaki Tabutsadze et l’ouvreur Luka Matkava.
“Le rugby est devenu le sport numéro 1 en Géorgie, nous avons beaucoup d’enfants dans les écoles de rugby”, explique Vakhtang Maisuradze. Une nouvelle vague de joueurs arrive. Avant, il y avait de nombreux piliers ou secondes lignes. Il y a maintenant les trois quarts, les lignes de la troisième aile…”
« Le rugby en Géorgie progresse très vite »
Depuis sa création, Black Lion participe à la Rugby Europe Super Cup, un championnat qui rassemble des équipes de pays émergents du rugby (Espagne, Portugal, Roumanie, Belgique, Pays-Bas…). Les Géorgiens ont été titrés quatre fois en autant d’éditions, la dernière datant du 12 octobre. Le club vise une intégration à l’URC, le championnat auquel participent les meilleures équipes irlandaises, sud-africaines, écossaises, galloises et italiennes, pour poursuivre son développement. Et que les Lelos, surnom de la sélection, brillent encore davantage. « Le rugby en Géorgie progresse très rapidement. C’est dommage que nous ne jouions pas encore les Six Nations, regrette Maisuradze. Mais je suis sûr que nous y jouerons un jour. »
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