En Guinée, plus de 50 morts ont été enregistrés dimanche (01.12) à N’Zérékoré, dans le sud du pays, à la suite d’une bousculade meurtrière survenue en marge d’une finale d’un tournoi de football dédié au chef de la junte au pouvoir. , le général Mamadi Doumbouya.
Le bilan pourrait encore s’alourdir, selon des témoins sur place. Pour le Front national de défense de la Constitution, c’est la volonté de Mamadi Doumbouya de se présenter à la prochaine présidentielle qui est à la base de ce drame.
L’opposition dénonce ainsi la conséquence de plusieurs mois de « propagande » menée en faveur du général.
Tournois de football à travers le pays
Depuis septembre 2024, les tournois de football en soutien au président de la transition se multiplient dans plusieurs régions et grandes villes du pays, comme Labé, Télimélé, Kissidougou et Mamou.
Les finales de ces différents tournois de football organisés par les directions préfectorales de la jeunesse et autres mouvements de soutien à Mamadi Doumbouya étaient présidées par des ministres, ou membres influents du Comité national de rassemblement et de développement, du nom de la junte au pouvoir.
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Si dans ces localités précitées, malgré une certaine réticence citoyenne, aucun incident majeur n’a été enregistré, ce n’est donc pas le cas à N’Zérékoré.
La finale du tournoi avec le trophée général Mamadi Doumbouya opposait l’équipe de Labé à celle de N’Zérékoré, des heurts éclatèrent suite aux protestations des supporters de Labé et les conséquences furent dramatiques.
“C’était le sauve-qui-peut”
Fecely Konaté, journaliste basé à N’Zérékoré, affirme que « Dans le stade, c’était tout ce qu’il pouvait faire. Certains ont tenté d’escalader le mur pour sortir et c’est là qu’il y a eu des cas de blessés et de morts. Le gouvernement fait état de 56 morts, mais le bilan pourrait s’alourdir. D’ici là, certaines familles continuent de rechercher les corps de leurs proches. Je viens de l’hôpital où il y a encore de nombreuses familles mobilisées. la ville est militarisée parce que le commissariat urbain a été incendié par de jeunes manifestants ».
Le Front national pour la défense de la Constitution et l’Alliance nationale pour le changement démocratique, Anad, tiennent pour responsables du drame de N’Zérékoré « les membres du gouvernement guinéen, mais aussi le général Mamadi Doumbouya » qu’ils accusent de faire campagne, à travers ces mobilisations, pour se présenter à la prochaine élection présidentielle.
