Ancien entraîneur de l’équipe de France juniors féminine, analyste vidéo des Bleues, puis entraîneur de Metz (doublé championnat-Coupe de la Ligue en 2011) et de Nice, Sébastien Gardillou (49 ans) est devenu adjoint de l’entraîneur Olivier Krumbholz en 2016, qui a remporté 15 médailles avec Les Bleues de 1998 à 2013, puis de 2016 à 2024.
En huit années de collaboration, les deux techniciens ont remporté ensemble quatre titres (2 championnats du monde et un championnat d’Europe, et les JO 2020) et quatre autres médailles. C’est donc tout naturellement que le natif de Périgueux a succédé à Mosellan en septembre, après des Jeux où les Bleues sont devenues vice-champions olympiques. Avant de débuter l’Euro contre la Pologne (groupe C), ce jeudi 28 novembre à Bâle (Suisse), Sébastien Gardillou est revenu sur sa nouvelle mission.
Après avoir été dans l’ombre d’Olivier Krumbholz, il ne doit pas être facile de succéder à celui qui a fait du handball féminin français ce qu’il est aujourd’hui…
Je ne ressens pas de pression particulière car c’est une pression à laquelle je suis habitué depuis des années en travaillant avec un groupe, notamment l’équipe de France. J’aime faire ce que je fais aujourd’hui.
J’ai la chance d’avoir un groupe très attentif et impliqué, et nous avons travaillé assez longtemps avec Olivier pour avoir une idée assez précise de ce qu’il faut mettre en place à certains moments. Maintenant, il va falloir prendre des décisions. Je change de rôle et je comprendrai mieux l’ampleur de la tâche dans les jours à venir…
Vous avez choisi deux adjoints, pourquoi ?
Ils sont complémentaires. David Burguin est membre du staff depuis 2017, c’est une personne rigoureuse, impliquée et passionnée, dont le parcours est proche du mien – il a travaillé comme moi comme analyste vidéo pour l’équipe de France –, et je cherchais quelqu’un qui avait de grandes capacités et une qualité d’échange.
Quant à Amandine Leynaud, qui formait déjà des gardiens, elle est aujourd’hui au même niveau que David, mais son travail concerne la formation et l’encadrement des gardiens. Elle a également un œil attentif sur le côté défensif.
Quel est votre objectif dans cette première compétition officielle en tant qu’entraîneur ?
Dans un premier temps, l’objectif est de sortir invaincu en ayant capitalisé un maximum de points lors du tour préliminaire pour accéder au tour principal avec des arguments. Personnellement, j’aimerais qu’on se qualifie pour les demi-finales.
C’est un objectif ambitieux car l’Euro est la compétition la plus difficile en termes d’adversité et de très haute intensité, bien plus qu’un championnat du monde. Et puis, passer à un Euro après les JO n’est jamais simple.
Quand on est l’équipe de France, on vise même au-delà du dernier carré, non ?
Quand on est l’équipe de France, on reste une nation parmi les favoris. Or, on n’a jamais pu gagner un Euro, sauf en 2018, mais c’était chez nous et ce n’est pas anecdotique. Un voyage se dessine…
Si on arrive en demi-finale avec un collectif confiant, avec peu ou pas de contre-performances et une bonne exploitation des rotations sur le banc, donc une équipe pleine d’énergie, alors, à ce moment-là, on pourra penser en termes de résultats durs et rapides. J’aborderai cette compétition avec toute l’humilité nécessaire et une volonté farouche de pérenniser les résultats de l’équipe de France.
Au niveau de la vision du jeu, allez-vous adhérer à ce qui était la marque de fabrique d’Olivier Krumbholz, à savoir un jeu construit autour d’une grosse défense avec un gardien très solide et des joueurs capables de se projeter rapidement, Ou envisagez-vous d’ouvrir d’autres projets dans le à long terme ?
Vous ne changez pas une équipe qui gagne et qui traite ce qui fonctionne. Olivier a démontré toute sa compétence et son acuité dans le contexte international. Ce que j’ai beaucoup appris de lui, c’est le pragmatisme. Alors, pour l’Euro, vu le peu de temps dont je dispose, je ne me vois pas remettre en cause ce qui a fait le succès de l’équipe de France, je m’inscrit dans la continuité.
Mais, s’il y a un projet à long terme qui peut m’animer, c’est le jeu sur le grand espace, car on peut largement s’améliorer sur la remontée du ballon. Les nations adverses passent leur temps à nous analyser et ont mis en place des stratégies de contre-attaques que nous avons identifiées. C’est à nous de trouver la solution.
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