Je suis arrivé en 1993, deux ans après le titre de champion de France. J’ai intégré très rapidement la formation de professionnels. Il restait une belle colonne vertébrale de joueurs champions qui partageaient avec moi leur expérience, leur état d’esprit, leur personnalité. Evidemment, on apprend beaucoup de choses au contact des meilleurs. Je n’ai pas joué tout de suite mais j’ai tout fait avec eux. Ce qui pour moi était déjà une grande satisfaction, une forme de réussite. A 18 ans, normalement, on est juste des Crabos… J’ai joué beaucoup de finales. Je suis resté dans le groupe pro pendant trois ans. J’avais autour de moi des gens dotés d’un charisme incroyable. J’étais notamment le remplaçant de l’international Guy Accoceberry. J’ai beaucoup appris en jouant à ses côtés et j’ai pris beaucoup de plaisir durant mes belles années de rugby. J’ai accumulé des images et des situations que j’ai pu réutiliser au RC Vannes.
J’ai joué beaucoup de fins de match, des fins de match. Je suis resté dans le groupe pro pendant trois ans. J’avais autour de moi des gens dotés d’un charisme incroyable. J’étais notamment le remplaçant de l’international Guy Accoceberry. J’ai beaucoup appris…
Il y a eu cette blessure à la jambe qui a mis fin à votre carrière de joueur…
Je ne veux pas m’attarder là-dessus. Je souhaite garder le côté positif de cette expérience. Au rugby, on subit des chocs et on subit des blessures. Celui-ci était plus ennuyeux que les autres. C’est comme ça.
Avant de revenir dans le groupe du Morbihan, y a-t-il eu des transitions ?
Au fil des évolutions professionnelles liées à mes Capes, je suis parti au Stade Bordelais et au Racing Club de France et j’ai pu revenir assez jeune en Bretagne. A 26 ans j’entraînais le RC Vannes en Fédérale 2 (2001-2002). Au début Jean-Noël (Spitzer) était encore joueur. Ensuite, nous avons fait ensemble l’année de montée en Fédérale 1 (2005-2006).
Aujourd’hui, je suis coach de performance de contact. Je gère l’analyse de toutes les attitudes au contact des joueurs, qui sont très variées. Je suis également responsable des activités à proximité des lignes.
Pourquoi n’avez-vous jamais quitté votre métier de professeur de sport à Arradon ?
J’ai toujours tenu bon à l’université. Tout d’abord parce que j’aime mon métier. Puis le rugby professionnel à Vannes, c’est tout nouveau et je ne voulais rien faire. J’ai déjà progressé dans mon travail à temps partiel. J’y vais étape par étape. je fais attention…
Aujourd’hui, quelles fonctions exercez-vous au RC Vannes ?
Au cours des 8 années que j’ai passées parmi les professionnels, ma mission a évolué. Au départ, j’étais coach de compétences et responsable du recrutement. Aujourd’hui, je suis coach de performance de contact. Je gère l’analyse de toutes les attitudes au contact des joueurs, qui sont très variées. Je suis également responsable des activités à proximité des lignes. Pourtant, à Vannes, nous avons la chance de ne pas nous enfermer dans un seul rôle. Nous partageons beaucoup d’idées sur le jeu et pas seulement notre log initial. J’essaie d’observer de nombreuses équipes et de suggérer des axes de travail et d’amélioration dans certains domaines du jeu, notamment par rapport à l’évolution constante des règles du jeu.
Avez-vous l’impression d’avoir été le début de quelque chose pour le rugby breton ou vannais ?
On ne peut jamais le savoir. J’ai trop de respect pour toutes les générations d’entraîneurs et de joueurs qui m’ont précédé, qui ont permis au club de monter petit à petit au classement. J’ai le sentiment d’avoir apporté ma contribution, d’avoir tenté de déclencher une forme d’ambition, de ne pas seulement viser le maintien, d’essayer de rivaliser avec les meilleurs, de rechercher les formes de jeu que les meilleurs ont fait. Cela ne veut pas dire que nous avons toujours réussi, mais au moins nous avons l’ambition de nous rapprocher.
Imaginiez-vous alors qu’un jour RCV parviendrait à se hisser en Top 14 ?
Non, ce n’est pas quelque chose que nous aurions pu imaginer. Ça aurait été complètement fou, en arrivant en Fédérale 2, de se dire : « On va être en Top 14. » Quand je suis revenu, il y a 22 ans, l’objectif était déjà d’essayer de faire de bonnes saisons, de faire évoluer le jeu au niveau des meilleurs dans chaque catégorie.
Goulven Le Garrec « a apporté de la fraîcheur et de la structure au jeu » du RC Vannes notamment…
« Quand Goulven est parti (à Bordeaux-Bègles), il était de loin le meilleur de sa génération en Bretagne. Lui et les autres étaient là, se souvient Jean-Noël Spitzer, le manager du RC Vannes avec qui Goulven Le Garrec collabore toujours. Mais les joueurs n’étaient pas attirés par le haut niveau parce que l’environnement n’était pas professionnel. Le rugby n’était qu’une petite partie de votre vie. L’impact s’est fait lorsque Goulven est revenu comme professeur d’éducation physique, avec son expérience de haut niveau, notamment sur les détails et la stratégie. C’est lui qui l’a amené au RC Vannes. Puis cela s’est étendu à la Bretagne car il a également dirigé les sélections bretonnes de jeunes. Il a apporté cette touche liée à la stratégie, à l’anticipation que l’on peut avoir en avance sur le déroulement d’un match et à la nécessité d’une technique individuelle. Adrien Le Roy (ancien entraîneur de Plouzané), qui a vu Goulven Le Garrec débuter comme entraîneur en 2001-2002 et lui a demandé de revenir dans le Morbihan lors de son deuxième passage à la tête du RCV (2004-2007), confirme : « Il a eu beaucoup de des compétences et une véritable aura. C’était le début d’une structuration du jeu RCV, avec un peu plus d’ambition, des matchs programmés. Nous sentions qu’il maîtrisait et avait une bonne compréhension du jeu. Il a apporté un peu de fraîcheur, dans le sens où le rugby avait alors un caractère très belliqueux, très combatif, et Goulven a apporté une approche beaucoup plus tactique et stratégique avec des positionnements et des mouvements beaucoup plus précis. des joueurs sur le terrain.”