Vélo. Un an de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende requis contre Marion Sicot, dopée à l’EPO

Vélo. Un an de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende requis contre Marion Sicot, dopée à l’EPO
Vélo. Un an de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende requis contre Marion Sicot, dopée à l’EPO

“Je regrette d’avoir triché, d’avoir menti, d’avoir sali mon sport”, a déclaré Marion Sicot, 32 ans, devant le tribunal correctionnel de Montargis (Loiret).

Parfois émue jusqu’aux larmes, avec un vélo tatoué sur le bras droit, la sportive a déclaré qu’elle n’avait “pas su dire non dans cette quête de performance”. “Je n’allais pas bien, je suis allé à l’établissement.” Jusqu’à présent, Marion Sicot n’avait évoqué publiquement qu’une injection d’EPO, après un contrôle positif en juin 2019 à l’issue des Championnats de sur route. Des faits qu’elle a dans un premier temps rejeté dans leur intégralité, avant de les reconnaître en mars 2020.

Ce contrôle a d’abord valu à l’athlète une suspension de deux ans, peine portée à quatre ans par le Conseil d’Etat après une procédure qui a duré près de trois ans. A la barre, elle a cette fois reconnu tous les faits de dopage, révélés par les investigations menées à la suite de son contrôle, notamment différents protocoles de dopage à l’érythropoïétine, mais aussi au clenbutérol – un produit destiné aux chevaux -, entre 2016 et 2019. » Je voulais révéler une partie de ce que j’avais fait, que j’avais triché, sans en assumer l’entière responsabilité”, a-t-elle expliqué.

Marion Sicot avait d’ailleurs auparavant motivé cette injection par l’espoir de réaliser une performance et de regagner la confiance de son manager, le Belge Marc Bracke, de l’équipe Doltcini-Van Eyck, dont elle espérait se détacher en obtenant un bon résultat. Cette dernière, contre qui elle avait porté plainte pour harcèlement sexuel en août 2022, qui avait été classée sans suite, s’est suicidée en octobre 2022. « À cette époque-là, je n’allais pas bien. J’étais dans ma bulle et le vélo était toute ma vie. Je voyais que mon niveau baissait et, mentalement, je n’étais plus là”, a-t-elle également confié.

L’ancien cycliste, désormais licencié au club de triathlon de Châteauroux (Indre) et indépendant dans le coaching sportif, a insisté à plusieurs reprises sur le fait que le dopage faisait « partie intégrante de ce sport ». Mais pour elle, « il n’y avait aucun bénéfice professionnel ». Elle a décrit sa peur de disparaître du sport et ses trois années de cyclisme professionnel, un niveau « qui lui a coûté de l’argent » en raison de sa faible rémunération, sans que le dopage ne lui permette de rivaliser avec les meilleurs de son sport.

“Le sport et le droit ont un socle commun”, a résumé le procureur Jean-Cédric Gaux, pointant des “demi-aveux” et des affirmations parfois “déresponsabilisantes”. Il a requis à son encontre un an de prison avec sursis, ainsi qu’une amende de 5 000 euros.

« Marion Sicot a déjà payé, lourdement, par cette suspension qui lui a coûté sa carrière sportive », a plaidé son avocat Me Grignard. A la fin de l’audience, elle s’est dite « soulagée ». “Je vais pouvoir tourner la page et continuer cette nouvelle vie.” Pour se doper, Mme Sicot s’approvisionnait via internet, ou auprès d’un proche, moyennant des versements compris entre 500 et 1.200 euros. Cet ami, ancien cycliste semi-professionnel également appelé à comparaître, a reconnu avoir importé, administré et détenu des produits dopants.

“Cela m’attriste qu’elle m’ait trouvé sur la voie” du dopage, a-t-il déclaré, indiquant qu’il avait agi par intérêt financier. Un troisième prévenu, un médecin soupçonné d’avoir délivré illégalement des ordonnances en vue de prescrire de l’EPO, a nié les faits.

Des peines de 18 mois de prison avec sursis, accompagnés d’une amende de 10 000 euros, et de 18 mois d’emprisonnement avec sursis assortis d’une amende de 20 000 euros, avec interdiction d’exercer l’activité de médecin pendant deux ans, ont été respectivement demandées à l’encontre des deux autres. accusés. Jugement prévu le 22 janvier 2025.

 
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