Le rugby pour rassembler et réparer la fracture avec les jeunes des quartiers. C’est un initiative de la Maison Citoyenne, du VRDR mais aussi du RCRPle club où Thomas, tué il y a un an à Crépol, et Nicolas, tué à Saint-Péray ont joué dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Une première séance d’entraînement a eu lieu ce mercredi 20 novembre au stade Silvano Sauveur.
“C’est important de leur montrer que nous ouvrons nos portes à tout le monde.“ déclare Mattéo, éducateur au VRDR. Lui et ses collègues ont réussi à impliquer trois jeunes du quartier, âgés de 10 et 11 ans, dans la formation. Parmi eux, Mokhtar : «c’est très différent du football, j’aime vraiment ça. On apprend à bouger, à se dépasser« Très vite, des liens se nouent avec les coachs, les ados courent, un grand sourire aux lèvres. L’heure passe vite.tu t’es bien amusé ?” demande Mattéo. Les adolescents donnent un « oui » timide. Pourtant c’est sûr, Mokhtar assure qu’il reviendra et affirme même qu’il préfère désormais le rugby au football.
« Nous sommes prêts à venir chercher les jeunes »
Ces initiations au rugby auront lieu un mercredi sur deuxjusqu’à Noël. Pas besoin de s’inscrire ni de payer. Les 11-17 ans sont les bienvenus.
A cinq minutes à pied du stade, six adolescents plus âgés refusent de venir s’entraîner. “Pourtant, ce sport m’intéresse. avoue Karim, 17 ans. « On ne se sent plus les bienvenus dans un club de rugby depuis la mort de Thomas. On a fait des généralisations, ils nous ont mis dans le même sac. Cela ne nous donne pas envie d’y aller. Ce sera sans moi« .
C’est justement pourquoi Houda Boukhari, la directrice de la Maison citoyenne Noël-Guichard à Romans, souhaite «renouer un dialogue. Cela existait avant. Il est maintenant temps d’agir« Le travail sera long, reconnaît Alain Toporel, chargé du lien social au club RCRP, qui rappelle que l’initiative existait il y a quelques années : « Il est vrai qu’avec les problèmes que nous avons eu l’année dernière et récemment, il y a eu une division des deux côtés. Mais nous sommes prêts à venir chercher les jeunes ici pour les amener dans nos clubs. On savait que ce serait difficile les premières séances car il faut recréer quelque chose. Mais j’y crois, sinon je ne serais pas là« .
